Le plancher craque sous ses pas. Des années qu'il arpente cet étage interdit et il se demande encore comment le sol fait pour ne pas céder sous ses allers et retours incessants. Ces vieilles planches de bois, presque un reflet de lui-même, tu sais. Elles sont branlantes, éprouvées par le temps. Elles sont là, mais bien trop usées pour qu'on ne les soupçonne pas de craquer. Craquera-t-il aussi, Judas ? Son regard sur le bois et il sent la frustration de nouveau l'envahir. Ça arrive de plus en plus souvent, tu sais. Le moindre regard vers son propre reflet et il perd patience, Judas. Finira-t-il par céder sous ton poids pour mieux te trahir ou continuera-t-il de te porter tout en trahissant un autre ?

Un soupir, dans ses bras presque un kilo de papiers soigneusement calés. Le fruit de ses années de travail, de cette organisation qu'il tente d'imposer à ton chaos. Car on ne fait pas tourner d'entreprise sans un minimum de procédure. Et aujourd'hui, c'est le jour des validations. On entre dans ton monde, comme nous seuls en avons le privilège. On entre dans ton monde pour t'imposer cet ordre que tu détestes tant, mais qui est pourtant nécessaire. On entre dans ton monde à la fois fier et coupable. Et quand on ouvre la porte et qu'on te voit aussi détendu et perdu qu'à l'accoutumé on ne s'en veut qu'encore plus. Tu te montres de la plus pure des façons, dans tes songes, les restes de la poudre magique. Comme d'habitude.

— Une autre de tes mauvaises nuits ?

La réponse n'a que peu d'importance, on la connaît déjà, après tout. Pousse un soupir, pose les documents avec la même délicatesse qu'une mère avec son nouveau-né. Sous ses mains gantées, les feuilles sont aussi disciplinées qu'une armée. Il contemple quelques secondes la parfaite symétrie de son œuvre avant d'affronter ton regard de nouveau. Il s'attend à tout, avec toi. À la plus douce des faiblesses comme au plus incroyable des cataclysmes. Parce que tu n'es fait que d'inconnu, Alastor. Et ça l'effraie, Judas. Et ça l'excite, Judas. L'impression d'avoir en face de lui le symbole même de la vie. L'impression d'avoir presque à portée de doigts les contours flous de quelque chose qu'on a oublié... Il y a longtemps déjà.

— Je vais avoir besoin de toi pour valider les rapports de cette semaine.

Mais on se doute que notre si belle pile de papiers ira bientôt voler et s'éparpiller sur le sol. Alors pour anticiper toute la frustration que nous procure le bazar que tu iras mettre dans son travail, il se permet de s'installer en face de toi.

— Mais tu n'as pas l'air d'être dans de bonnes dispositions alors plutôt que s'époumoner une nouvelle fois, si nous discutions ?

Et il se sent terrible, Judas, de t'imposer une conversation, de t'imposer ta propre confiance quand lui ne cesse de te mentir. Ça lui rappelle quelque chose de lointain, tu vois. Une vieille, très vieille impression qu'il ne saurait dater : aimer ça ne suffit pas. Du moins pas quand on est aussi passif que lâche.

Un soupir lasse. Évidemment, tu attaques. Ta seule défense, en vérité. Parce qu'après tout, un ennemi n'en est plus tellement un quand il est au sol, en pleure et sang. Blesser pour mieux s'en sortir. Pour mieux se mentir. Une partie de lui aurait presque envie de te dire qu'on s'est trop bien trouvé pour que ce ne soit que le fruit du hasard. Mais il ne le dira pas, Judas. Il gardera solidement muselé ses envies de cynisme et d'ironie. En faire preuve, ce serait comme avouer qu'on n'est pas aussi fiable que tu ne le penses. C'est un effort qu'il n'est pas prêt à fournir, Judas. Alors ça se contente juste de te regarder, l'air lasse. Un petit rituel entre vous qui se poursuit presque chaque semaine, parce qu'avec toi rien n'est rose, Alastor. Alors pourquoi on reste ?

— Parce que je ne suis pas Gourou et que ça me gonfle. Un soupir alors que ça réajuste ses gants. Je suis bras droit, pas responsable. Je ne veux pas avoir le dernier mot et tu le sais très bien.

Assumer, quelle idée. Assumer, pour quoi faire ? Devoir porter la responsabilité des erreurs de tierces personnes et puis quoi encore ? On épaulait, on préparait, on réfléchissait, on transmettait, mais jamais, ô grand jamais, on ne décidait. C'était un accord sacré, jamais écrit sur un contrat, jamais réellement verbalisé. Mais un accord tout de même, tacite, puissant, la seule chose qui nous a fait dire oui quand tout aurait dû nous pousser à dire non. Et t'a petite crise n'irait pas mettre à mal le cadre qu'on s'était forgé, Alastor.

— Tu mens.

Enfin non, pas complètement cette fois. Tu n'as pas envie de parler, mais il perçoit au fond de lui-même que ce n'est pas tant pour lui que pour toi. Quelque chose te ronge, Alastor. Quelque chose de puissant. Aurais-tu peur ? Serais-tu capable de ressentir ce que lui ressent au quotidien ? Monsieur Haunting tremblerait-il face à son propre vide ?

— Mon amour du travail surpasse de loin... Le reste. Je ne partirai pas avant que ses rapports ne soient validés alors si tu ne veux pas me parler, soit, mais fait ce que tu as à faire.

Un défi du regard. L'envie pressée d'en finir avec ce toi agressif et absent. L'envie que tu te confis. La culpabilité de vouloir. Dieu, Alastor, on aimerait être aussi catégorique que toi. Peut-être que si on avait ta force, on arriverait à te survivre. Tu nous tuerais si tu savais toute la misère qu'on cache sous le sérieux du travail bien fait. Et pourtant. On reste. Et il se demande bien, Judas, si même avec ta poudre tu n'en reste pas moins le plus sain.

Alors ça se lève, ça va chercher une bouteille et se servir un verre sans la moindre gêne. Une gorgée salvatrice, puis une autre. Et quand ça repose le tout avec la même délicatesse que pour le papier ça soupir une nouvelle fois.

— Je fais de mon mieux, tu sais. Mais j'ai besoin que tu m'aides.

Et le boulot mis à part, ça n'a jamais été aussi vrai.

— Et toi tu me chier à te prendre pour un gosse.

Ou un adolescent, particulièrement gourmand, particulièrement chaotique, qui veut tout, qui veut la nuit, qui veut la vie... Et cette sensation que ce n'est pas quelque chose qui nous ait inconnu d'avoir en face de soi un tel personnage. Et il ne sait pas comment, pourquoi. Il ne sait jamais pourquoi. Mais, comme à chaque fois, ça fait se déclencher des sentiments si contraires, Alastor. L'envie de te secouer jusqu'à ce que tu retrouves un tant soit peu le sens des responsabilités. L'envie de t’étreindre aussi. Et la frustration revient.

— Tu veux une victoire totale ?

Il se retourne, ses pas faisant écho au son de ton poing sur la table. Il abat lui aussi les siens. Te fait face. Encore le goût de l'alcool sur les lèvres. La voix calme. Mais les yeux si orageux. Tout près de toi que ça en devient aussi inconfortable qu'hypnotisant. Il se déteste Judas. Rien n'est jamais clair, avec toi. Avec l'autre non plus. Peut-être pour cela qu'on peine à faire un choix. Il vous déteste pour ça. Il te déteste pour ça. Et pourtant, il est encore là. Et quand sa voix siffle entre ses dents, il se demande vraiment pourquoi il s'acharne autant. Mérites-tu seulement tout le mauvais sang qu'on se fait, Alastor ? Certainement pas. Mais pourtant, on est encore là.

— Alors commence par faire TON travail.  

Quelques secondes de silence et aussi vite qu'il s'était imposé à toi, il se redresse et recul de quelques pas. Presque mal à l'aise et gêné quand il réajuste son col. Un geste qui trahit le besoin maladif de se contrôler soi-même quand tu lui fais toujours perdre le contrôle.

— Tu n'as pas le droit de m'imposer tes propres échecs. Cette secte, c'est la tienne. Ils bougent sous tes ordres, non les miens. Je prépare ce que tu me demandes de préparer, j'organise ce que tu veux organiser et toi, tu valides. C'est le deal, Alastor. Respecte-le.

On en pleurerait presque tant on a honte.

Tu l'apprécies. Une partie de lui a envie de dire que c'est drôle, puis qu’après tout tu passes plus de temps à le pousser hors de ses gonds qu'à lui donner matière à sourire. Mais ce serait petit, ce serait bas. Il l'est déjà assez, il n'ira pas l'être davantage. Après tout, il sait, Alastor. Tu as tes démons, tes propres traumatismes. Ils sont flous, mais ils sont là et ils te bouffent. C'est toujours comme ça, notre propre ombre nous engloutit pour nous faire dire le pire. Comme lui, Alastor, tu fuis.

Et, au final, c'est peut-être pour cela qu'on reste. Tu l'apprécies. Tu putain de l'apprécies. Et tes mots ont l'air d'être toujours plus faibles que leur signification, tandis que ceux de Theodosius sont toujours dans l'excès. C'est peut-être pour ça, oui. L'espoir naïf de compter plus qu'on ne le mérite. L'espoir naïf, ouais, et la culpabilité parce qu'on ne devrait pas en avoir le droit. Mais tu nous apprécies, c'est peut-être pour ça qu'on n'en est pas encore à t'étrangler à même le sol.

— Justement, mon ami. J’obéis.

Désigne du bout des doigts la petite montagne de papier.

— Et voilà le fruit de mon obéissance.

Le regard n'a jamais été détourné. La sensation horrible que si on le quittait, on pourrait se perdre ou pire. Alors ça te fixe, soutient l'orage dans tes yeux comme pour te dire que s'il te respecte, il ne te craint pas. Un combat silencieux, statique. Tu as des airs de monstre et pourtant, tu l'apprécies. Oui, pourquoi se mentir ? C'est pour ça qu'on reste Alastor. Tu es chaotique, tu es destructeur, tu es infernal. Mais tu nous aimes suffisamment pour ne pas nous encastrer la tête contre les murs.

— Pourquoi serais-je encore là, sinon ?

Ou trop idiot pour sa propre survie. Il ne se sent ni intelligent, ni puissant devant toi. Il se sent incroyablement con, incroyablement bancal. Un funambule qui évolue sur un fil trop peu tendu et large. Oh, non, Alastor, malin, il ne l'est pas. S'il l'était, il aurait depuis longtemps fui ta présence. Il aurait tourné des talons à la minute où nos conversations ont cessé de n'être que mission. On aurait joué cartes sur table avec Theodosius pour lui dire qu'on ne se sentait pas d'en assumer plus. On aurait dit que le cœur commençait à douter et qu'il fallait tout arrêter. Mais il n'avait rien fait, Judas. Il n'avait pas montré sa main. Il avait continué de remplir les volontés du Maire, en surface, comme-ci de rien n'était. Tout en effaçant tes traces, Alastor, tout en laissant la curiosité et tes paradoxes le séduire. Protège ton empire, pas tant par amour pour ce dernier, mais par amour pour toi. Protège tout ce que tu es, parce que tu l'obsèdes et qu'une part de lui à besoin de te satisfaire.

Et quand tu te mets enfin à ton bureau, il se sent tout penaud. Tu le penses sincèrement intelligent. Tu le penses sincèrement, fort. Il voudrait te hurler que non. Il ne le fera pas. Lâche un jour, lâche toujours. Les émotions qui étreignent encore la gorge et censurent les mots. On a changé depuis qu'on est né, mais pas en mieux. Oh, si tu savais, pas en mieux.

— Honnêtement, je me pose moi-même la question.

Un nouveau soupir lasse quand il s'assoit. Son poing posé sur sa tempe et ses yeux qui dérivent sur le bois. Il devrait partir, tu sais ? Rejoindre Theodosius, lui avouer qu'il ne peut plus. Oh, il sera probablement déçu, le travail n'aura pas été fait, finalement. Mais il se referait. À Neverland, il pourrait se trouver un travail honnête quelque part, pourquoi ne pas vendre son don aux plus offrants ? Les deux Reines pourraient apprécier d'avoir un détecteur de mensonges ambulant auprès d'elles. Mais... Quelque chose le retient. Quelque chose... Ou quelqu'un.

— Tes adeptes sont des créatures en majeure partie dissidentes, leur faire rédiger un rapport ne serait-ce que correcte relève de l'exploit. Tout est un bordel sans nom et je passe ma vie à ranger derrière chacun d'entre eux. Sincèrement, c'est éreintant. Si j'étais intelligent, je prendrais mes valises ou j'irai te supplier de me rétrograder. Mais je ne le fais pas.

Et on se demande bien pourquoi, oui. On était venu là... Sans rien attendre. Vous étiez un boulot, un simple job, une affaire temporaire, sans importance. Pas d'attache, pas de sentiment, juste un travail. Il vous avait détesté les premiers temps. Dans un sens, il vous déteste toujours autant. Votre manque d'organisation flagrant, votre goût du chaos, une bande d'électron libre qui ne réfléchissait jamais aux conséquences pour le lendemain. On avait bossé en silence, en muselant tout le reste. Pourtant, au mépris, s'était mêlée l'affection. À votre chaos, s'était entendu un écho. Vous étiez chaotiques, mais authentiques. Il y a eu quelque chose de vrai qu'il n'y avait pas chez Theodosius. Il y avait une rage qu'il ne reconnaissait pas chez les habitants de Nervland et qu'une partie de lui partageait. Et puis... Il y avait le groupe, le sentiment d'appartenance, l'impression d'être un rouage d'un grand tout. Et surtout... Surtout... Il y avait toi. Et quand son regard remonte vers ton visage, il se demande, Judas. Est-ce que tu comprendrais s'il te le disait ? Probablement pas. En tout cas, tu ne comprendrais pas s'il te disait la véritable raison de sa venue. Alors il ment encore, Judas.

— Je ne sais pas pourquoi je vous ai rejoint. Je suis mort, mais je suis là. Et je suis à la fois perdu, en colère et fatigué d'être encore là. Il ment pour enfin être franc. Je n'attendais rien. Tu étais une occasion parmi tant d'autres. Je ne suis pas un loup solitaire quand bien même j'aimerai. J'ai besoin d'appartenir à quelque chose (à quelqu'un). J'ai besoin d'un cadre et malgré toi, tu es devenu ce cadre. Malgré toi, oui. Et passé un temps, j'ai fini par me rendre compte que ce n'était plus si grave si tu me sortais par les yeux.

Est-ce que tu comprends, si on te dit qu'on a besoin de toi aujourd'hui ? Est-ce que tu comprends, Alastor, si on te dit que la trahison existe puisqu'on t'aime aussi ?

— C'est toi qui pose les question, moi je ne fait qu'y répondre.

C'est toujours comme ça entre vous, non ? On questionne les silences, mais les mots entraînent la fuite. Ce n'est pas si vieux et pourtant, il lui semble que cela fait presque une éternité qu'on poursuit ce jeu du chat et de la souris. On se cherche, on se repousse sans cesse. On est ami, mais on déteste la faiblesse que c'est de se le dire. On a de rôle à tenir, Alastor. Pourtant, il en vient à rêver, Judas, de cesser de jouer parfois. Juste choisir et de se laisser porter ensuite. Peut-être qu'à ce moment-là, ça ne sera plus aussi douloureux de te parler et de te voir. Peut-être qu'à ce moment-là, ça ne rendra plus aussi fou de t'aimer et te craindre à la fois.

— Ne commence pas.

Un soupir lasse. Ta crise, elle s'en va comme elle vient. L'espace d'une minute, tu passes de proie à prédateur, de vie à trépas. C'est aussi chaotique que tout ce que tu as bâti de tes mains. Au final, les Dark Shadows sont à ton image, Alastor. Un flux changeant et constant d'émotion, de rire, de cris, d'envie. On peine à suivre, la faute incombe à nos différences et pourtant une partie de lui se réjouit de revoir ce sourire carnassier, cet humour empreint de méchanceté. De nouveau sur les rails, Alastor. Comme-ci rien, ni personne, ne pouvait te faire tomber.

— Que veux-tu, je ne suis pas né chanceux.

L'envie de pousser la provocation un peu plus loin en en appelant à des noms comme celui de Daphnis, par exemple. Mais il n'est pas suicidaire, Judas. Et il se retrouverait bien sot de détruire ses maigres efforts pour te replonger dans une humeur des plus massacrante. Pourtant, il ne peut s'empêcher d'abuser un peu plus du luxe que c'est d'être lui en face de toi. Il ne peut s'empêcher d'user de ce privilège d'être le seul à pouvoir venir te voir. Alors quand tes rires résonnent pour finir par un sombre avertissement, il s'autorise un léger sourire, Judas.

— Pourtant, ça devrait te plaire. Tu n'es ni patron, ni roi. Tu es gourou. L'admiration sans borgne et la dévotion à ta personne ça devrait être le minimum de tes exigences.

Et il se redresse, un peu plus sérieux à présent. Tu lui demandes de ne pas oublier et ça résonne en lui d'une façon que tu ne peux même pas imaginer. Oh non, il n'oublie pas. C'est justement parce que l'amnésie ne l'a jamais frappé qu'il se retrouve aujourd'hui à douter et se torturer.

— La cause c'est toi. Nous sommes une secte, tu te souviens ? Il fallait y penser avant de me demander de ne pas être sentimental.

Oui, Judas. Il fallait y penser avant de t'amuser à protéger celui que tu devais espionner.

— Je te renvoie le compliment.

Oui, si tu savais, Alastor, à quel point tu peux l'être. Si tu savais, Alastor, à quel point tu agaces, à quel tu troubles ses eaux calmes. Il y a des nuits où il ne dort pas à cause de toi. Tu es si fort et si faible à la fois. Tu es de ces puissances qu'on ne peut étreindre, comme un vent violent, un feu incontrôlable, on te subit, on se blesse à chercher à t'atteindre. Pourtant, on continue, on se demande bien pourquoi.

Te mettre à la tâche est un combat, mais ce n'est rien à côté du fait de te faire aller au bout de cette paperasse qu'il t'impose chaque jour que Time décide d'écouler.

— Tu ne m'as pas dit de partir.

Réponse insolente, avec toi, il se sent toujours le besoin de se faire plus courageux qu'il ne l'est vraiment. Comme pour te prouver qu'on compte, Alastor, que tu peux continuer de nous autoriser être à tes côtés, qu'on le mérite, qu'on fait les efforts pour, que c'est si, si important pour nous. Plus on t'aime, plus on trahit Theo. Mais plus on le trahit, plus on se sent nous aussi.

— Et puis, je n'en ai pas l'envie.

On te fixe. Il sait, Judas, comment les rares vérités qui sortent de sa bouche sont des attaques pour toi. Il sait, pourtant, il ne s'arrête jamais. Le besoin, encore, d'être ce courage et cette franchise qu'il n'est pas. Comme-ci il voulait que tu puisses voir toi aussi derrière ses mensonges, derrière ses silences, la vérité qui croupit là, qu'il meurt de te transmettre, qu'il est terrifié de te dire.

— Et le travail ira peut-être plus vite si on s'y met à deux.

Mais c'est surtout qu'il ne veut pas partir, Judas. Tu le fascines tellement.