Le goût âcre de la défaite n'a pas quitté notre gorge depuis qu'on a vu ton sourire. La peur à tordu chacune des fibres de notre corps, nous ne sommes que corps piquant, fébrilité, exacerbation. Ton silence n'a rien arrangé. Et même si on garde la tête haute, le buste droit, en dedans on s'effondre. On voit les promesses de l'orage depuis des mois, peut-être même depuis le premier jour. On ne cesse de le cauchemarder, de vivre dans la peur de son arrivée, comme les croyants tremble du jour de leur jugement. Persuadé qu'on y est enfin, ce temps où tout va se détruire, parce qu'on péché, Alastor. Par peur au départ, par amour ensuite mais qu'importe. Un crime reste un crime et tu es le seul juge sur lequel on ne voulait pas tomber.

Quand la porte claque à ton arrivée on observe le parquet poussiéreux, les allures branlantes et gothiques du manoir. Cet antre qu'on a fini par appeler maison. S'accroche au moindre petit détail, comme-ci la moindre destruction nous était vitale. C'est qu'à mesure qu'on monte les marches le cœur menace d'exploser. Dans l'encadrement de la porte, silencieux, ton bureau rangé, gardé comme porte d'un paradis interdit. La première chose qu'on avait dite que tu es parti : "Même absent cela reste son bureau. Le premier qui rentre, je l'égorge". Sanctuaire dans lequel on s'était recueilli en plein désespoir, pleurant que le plus chétif des enfants. Aujourd'hui on ne pleure pas. Pas misérable à ce point. Quand on parle, la voix est plus rauque que d'habitude.

— J'ai suivi tes ordres.

Sobrement, parce qu'on ne veut te voler aucune de tes victoires, Alastor.
Puis la question tombe. Le regard qu'on avait fait échouer sur le sol on ne le relève vers toi que par folie. On en est donc là ? C'est vrai... Après tout, tu mérites peut-être bien de connaître mes faiblesses.

— Ça fait quoi... Cinq ans ? Rictus désabusé, les yeux qui retombent aussi tôt, on n'est qu'un fou passager. Cinq ans pour qu'on en arrive enfin à cette question.

Mais nulle provocation dans notre attitude. Juste tristesse, lassitude, regret.

— Ma plus grande peur, hein ? Quelques secondes de silence, avant qu'on souffle enfin. Que tu m'abandonnes, Alastor.

Le rire, oh, c'est peut-être ça le plus terrifiant. Ni tes menaces, ni tes yeux. Ton rire, juste ton rire. À glacer le sang. On n'a pas menti, tu sais. Pas sur ça du moins. Te perdre, presque une métaphore de l'enfer, on a du mal avec l'idée, non, on ne supporte pas l'idée de perdre de vue le phare que tu es devenu. On a sacrifié tant en ton nom. On a été lâche, c'est vrai, on a été quelque part le pire ami auquel tu pouvais prétendre. On a fuit, Alastor. Fuis le sentiment de dette qui nous poursuivait, fuit cette part de l'ancien nous qui craignait la décision radicale d'embrasser ta cause et seulement la tienne. Comme on aurait dû tuer ce garçon plus tôt, Alastor. On a eu pitié pour nous-même, c'est peut-être pour ça qu'on va te perdre ce soir.

Quand les hommes rentrent et nous maintiennent genoux à terre on se débat à peine. Oh, on ne va pas lutter, Alastor. On ne va pas gigoter tel les proies que tu aimes torturer. On est fataliste, on n'a pas d'espoir, on n'est qu'un pantin vide, on se remplit des autres, ça fait longtemps que le cœur ne bat plus, ça fait longtemps qu'on est comme toi, Alastor : mort. Alors que tu t'agenouilles pour nous menacer le seul regard qu'on te lance est celui d'un homme qui se sait condamné et qui accepte la sentence.

— Coupe ce que tu veux couper, je l'ai mérité.

Pure vérité. Peut-être que ça t'énerve encore plus, qui sait ? Tu voudrais peut-être nous voir ramper, misérable, te supplier dans les larmes et la terreur de ne pas nous faire de mal. On pourrait coller à l'image du traite comme ça. Mais on ne le fera pas, Alastor. Comme tu l'as dit si bien : c'est la fin de toute cette mascarade.

— Je n'ai pas été franc avec toi, pour ça je mérite ta colère et ta punition. Je ne vais pas me débattre, entaille ce que tu veux entailler, souille ce que tu veux souiller. Cependant, Alastor, tout ce que j'ai fait depuis que tu m'as fait confiance, je l'ai fait pour toi, pour ta cause. J'ai libéré Opal, j'ai fait d'autres choses aussi. Je n'ai rien dit par lâcheté, mais pose toi seulement la question : toi le cul visé à ton bureau, seulement à l'écoute de tes impulsions, comment tu expliques que notre organisation n'est pas sombrée ?

Seule lueur de défis, parce que c'est la seule chose qu'on ne te laissera pas nous prendre. Notre amour est sincère, qu'il soit né alors qu'on était au service du mauvais camp n'y change rien.

— Parce que j'ai tenu nos ennemis éloignés. Je n'ai jamais eu la prétention de diriger tes troupes, alors j'ai fait ce que je savais faire de mieux. J'ai travaillé dans l'ombre pour que ta maison branlante tienne le coup. J'ai aussi libéré Opal pour ça. Tu peux me frapper, maintenant, mais ça ne change rien au fait que depuis que je peux aller librement dans cette pièce, j'ai œuvré pour toi.

Et seulement pour toi.

Le coup part, plus fort que la dernière fois. La tête qui se dévisse, le visage qui vient se tourner de côté sous l'élan destructeur de ta main. Et le col que tu viens serrer, chien à tes pieds. On a la joue en feu qui crépite sous la douleur, ravale la salive mêlée de sang, parce qu'on est trop propre pour cracher nos immondices à même le sol.

Ta colère qui explose, toute frustration, tous tes reproches. Nous fait passer pour le méchant de l'histoire et c'est peut-être ce qu'on est. On ne fuira pas le fait qu'on a été aussi con que toi, Alastor. Et pourtant, on ne sait d'où ça vient, cette soudaine rancune, comme un million d'épine qu'on s'est planté pour taire la fierté, pour taire tout ce qu'on a espéré de toi et que tu ne nous donnera jamais, qu'on a plus le droit d'espérer. T'appelles à ton invincibilité. Et on revoit tous ces soirs à gérer les crises pendant que tu étais là-haut, toutes ces fois où on s'est écorché pour s'approcher un peu plus des ombres pour cadrer les contres coups de ta folie et de celles de tes sbires. Et d'un coup on ne tolère plus que tu insultes notre travail, notre œuvre. Toi qui nous a vendu la libération de toute chose alors que tu étais prêt à tous nous tuer pour soulager ta petite fierté. Saisis ton poing, le regard soudain rageur. Pour la première fois de sa vie, Judas Foley ne joue pas au tapis.

— En es-tu certain ? Oh oui, ils mourraient tous sans hésitation et sans moi ils le seraient sûrement, morts. Mais pourquoi, Alastor ? Pour ta cause, pour le rêve que tu leur vends ? Non, mort pour ton ego, mort parce que tu ne supportes pas de voir une lapine au bras d'un crocodile. Ouais, on serait tous mort, mais Wonderland existerait encore, Opal existerait encore. Tu me regardes comme un traitre mais tu n'as jamais cessé de trahir ta propre cause parce que, Alastor, t'es aussi pourri gâté que tes enfants.

On se dresse un peu plus sur nos jambes. Force alors qu'on te regarde dans les yeux. On ira ployer le genou bien vite mais pendant quelques secondes encore, laisse nous être le héros qu'on ne saura jamais, laisse nous être honnête. Le rire mauvais qui s'échappe de nos lèvres. On n'a même pas l'audace de tressaillir quand tu mentionnes Esthef. Puisqu'on en est là autant s'écorcher pour de bon.

— Esthef, oui, parlons en d'Esthef ! Parce que tu penses qu'il n'a envoyé que moi ? Putain Alastor, ouvre les yeux, cesse de te croire roi du monde, Halloween City est une souricière pleine de rat à son service ! Mais tu ne vois rien, tu es tellement sûr de ta force, sûr de ta suprématie que tu n'as même pas vue comment circule dans cette ville des gens prêt à guetter le moindre signe de faiblesse dans nos rangs pour nous détruire. Et des signes de faiblesse, grand dieu, il y en a eu des centaines ! Mais c'est moi, seulement moi, qui aie nourri Esthef pour endormir sa soif de pouvoir, pour tenir en respect les connards qui nous épis !

Fulmine. Crache presque les mots.

— Ne me regarde pas de haut, sans moi ton ultime but serait mort cent fois. J'ai fait mon job, je continuerai de le faire, même si je dois composer avec ta connerie. Et ouais, Esthef m'a employé en premier, pourtant c'est lui que j'entube et que je manipule, mais ça tu ne vas pas l'entendre, parce que t'es trop capricieux pour entendre autre chose que ton ego.

Le premier coup tombe, pression infâme dans le dos pour nous faire chuter en avant. C'est ce qu'on pense et tu nous punis pour ça, Alastor. Aime nous voir ramper au sol, parce que tu ne saurais pas tolérer la vérité, même si c'est ce que tu demandes. Au final, tu veux te bercer d'illusion. Tu es aussi faillible qu'Esthef, Juliette, Opal et tous ces autres que tu regardes de haut. Tu veux repeindre l'univers d'une seule et même couleur sans tolérer la moindre nuance. Tu veux un rêve, sans avoir la maturité de le rendre réel. Tu veux ce que tu veux, non ce dont tu as besoin. Ah, oui, tu es moins dieu qu'on le pensait, tu es proche de l'homme, tu es, au final, comme nous.

— Peut-être, mais depuis que tu as scellé ton cul à ce putain de bureau tu n'as plus le sens des réalités. Opal aurait pu nous détruire dix fois, Esthef aussi, la vérité c'est que n'importe qui dans ce foutu pays pourrait nous anéantir parce que t'es bouché, Alastor, plus bouché que la pire cuvette de chiotte des taudis.

On ne sait que trop bien qu'on dépasse les bornes, on ne sait que trop bien qu'on brise petit à petit ce qui est pourtant précieux. On le sait, on devrait se taire, demander pardon, lécher tes chaussures, devenir un bon toutou. Mais peut-être qu'on a aussi envie de te punir, Alastor. Envie de te punir de ne pas entendre, de rejeter ce qu'on te donne, de nous tendre la main pour ne jamais nous laisser la prendre. Peut-être qu'on veut se punir aussi, d'avoir été lâche, d'avoir été un échec, de n'avoir pas été à la hauteur, parce que c'est ce qu'on pense, Alastor, on reste un éternel insatisfait de nous-même. Et on se dit à quoi bon se censurer. Mais quand dis c'est terminé, c'est pire qu'une gifle. Le poignard dans notre épaule n'est rien comparé à la douleur que tes mots nous inflige. Une partie de nous murmure "je le savais". Dès qu'on est entré dans ce bureau, même avant, dès qu'on a vu ton sourire à l'entrée du palais de Crims. On le savait, tu as besoin d'un coupable, besoin de te construire un monstre, un ennemi pour ne pas affronter tes propres faiblesses et tes propres tors. On le savait, qu'on t'avait servi sur un plateau d'argent tout ce qu'il fallait pour que tu fuies encore, pour que quelqu'un paye à ta place. On le savait, qu'en te vendant nos origines, on te donnait notre place, tout ce qu'on avait construit autour de toi. On le savait, que tu ferais de cette offrande un fouet pour nous marquer. Parce que plus que la conquête, Alastor, ce que tu fais frissonner, c'est de marquer.

Et malgré tout ça, nos lèvres tremblent.

— Tu me vires.... ?

Et on se déteste de ne pas savoir masquer l'agoni dans nos yeux. On remercie le couteau dans notre chaire de donner une bonne excuse pour laisser les larmes pointer.

— Tu es frustré alors tu me vires... ?

Accroche nos mains à ta chemise, dans nos yeux, dans les soubresauts de notre corps dansent la douleur, la folie et colère.

— Mais tu ne peux pas me virer, Alastor. T'as droit de vie ou de mort sur moi, mais tu n'as aucun droit sur ma volonté et mes actions.

Et tu ne peux pas nous tuer. On le comprend, tu le veux mais tu ne peux pas. Est-ce là aussi une punition... Ou bien ?

— Je n'arrêterai pas, jusqu'à ce que tu entendes raison, je continuerai même si ça veut dire te servir dans l'ombre. Si tu veux que tout se termine il faudra me tuer. Qu'est-ce que t'attends, Alastor ? Si tu veux rompre notre contrat : tue-moi.

Et dans le fond, t'espère que ça. Et tu songes, Judas, à Darya qui va te détester comme elle n'a jamais détester qui que ce soit. À l’ultime poignard, l'ultime trahison que tu mets en place. Parce que tu es lâche, Judas, empereur incontesté de royaume de la lâcheté. Plutôt mourir que d'affronter, plutôt crever que d'avoir en face une réalité qu'on ne se sent pas de supporter. L'enfer qui s'ouvre sous nos pieds, c'est le même sentiment à chaque fois. Dès que la peur prend possession du cœur, c'est une agonie et une torture sans fin. On appréhende ce moment de petite mort, cette paralysie étrange. On ne respire plus mais on est conscient, on est vide et pourtant bien vivant. On ne supporte plus cette sensation terrible, on l'a déjà connue trop de fois. Elle est plus terrifiante, plus douloureuse encore que le poignard qu'on triture dans notre épaule, que le regard remplit des haines dans ses yeux. On se sent presque reconnaissant que la douleur vient embrumer l'esprit, nous faire tourner la tête, l'inconscience c'est tout aussi bien. Mais faut pas hésiter, Alastor, t'attend que ça, Judas, qu'on te tue, qu'on te libère, qu'on te permette une dernière fuite en avant, parce que le futur sans repère, l'incertitude, le changement de cadre, cette normalité qui se retrouve bousculée par l’impertinence de la vie des autres, non, pour rien au monde, on veut l'affronter.

Alors quand tu dis que tu vas nous tuer on a presque un sourire reconnaissant sur les lèvres. Plus tout à fait conscient de ce qu'il se passe, le couteau dans notre chaire, ça fait doucement mais sûrement partir la conscience au loin. On se sent partir, on s'oublie. Ah putain oui, quel pied, on s'oublie. On s'oublie, le reflet distordu dans le miroir, ce visage pour lequel on a que du mépris, cette grande perche avec sa bouteille d'alcool à la main sur laquelle on crache des horreurs, sur laquelle on hurle qu'elle va finir seule, qu'elle n'aura rien, qu'elle détruira tout parce qu'elle n'est que ça, déception, ratée, erreur. On va enfin ne plus voir sa gueule. Le saint tien ses promesses, il nous libère. Enfin, peut-être qu'enfin on va dormir sur nos deux oreilles.

Mais les mots qui franchissent ses lèvres ensuite nous arrache à l'inconscience. Retour brutal à la réalité, la douleur soudain vive, entière, et la peur, la vraie. Le reflet distordu de nous-même qui nous revient en pleine face. Et d'un coup t'as la haine Judas, tu lui en veux, Judas. Pourquoi il ne te libère pas ? Geste terrible quand tu viens agripper le poignet du croquemitaine, viens de toi-même appuyer sur la lame, l'enfoncer un peu plus. Inconscience, revient putain, ne nous laisse pas, ne nous laisse pas dans le réel, ne nous laisse pas au seuil de la porte comme ça. Prend nous, tue nous, mais nous laisse pas ! Mais t'es bien conscient, trop conscient.

— Non... Non. Qu'est-ce que t'attends, tranche moi la gorge... Plante-moi... Pourquoi tu fais rien, Alastor? ... PUTAIN VA AU BOUT !

Mais il n'en fera rien. Et tu ne sais pas si c'est sa fuite en avant ou l'expression de son sadisme le plus profond. Si c'est le premier, pour la première fois tu le détestes, Alastor. Il n'a pas le droit, pas le droit d'être lâche, t'es suffisamment lâche pour deux, non ? Si c'est le second... Oh... Oh... Haine et amour qui se mêle dans le creux de ta poitrine, il n'y a que lui pour torturer avec autant d'intelligence. Dommage qu'il ne soit digne du croquemitaine que maintenant.

— Je ne veux pas... Je ne veux pas.

La voix rauque sous la douleur.
À tous les niveaux.

— Si tu veux te débarrasser de moi, tues moi. Sinon... Sinon...

Sinon on devra affronter le miroir de nouveau. Le reflet pathétique dans la glace. Ce visage laid et vide qui est le notre et ce sourire... Ce putain de sourire narquois qui dit

Beau travail, Judas.

Intelligent, tu l'as toujours su. Sous ses couches de démences, sous son impulsivité imbécile, Alastor savait se montrer intelligent. La même intelligence froide et sadique d'Esthef. Il laissait son sang bouillonné, mais il savait se faire patient, terrible, logique. Tu avais été aux premières loges pendant tant d'années, Judas. Tu le savais, alors que la sentence tombe tu craints, mais tu n'es pas surpris. Oh non, ça aurait été trop demandé de le laisser se limiter à une simple torture physique. Elle aurait été insoutenable, elle t'aurait rendue fou, mais elle n'aurait été ni adieu, ni fin, juste une punition dont il finirait par se lasser, tu n'aurais eu qu'à encaisser, qu'à subir avant qu'il ne te rappel à ses côtés, pour faire de toi un fidèle toutou, si docile maintenant qu'il avait été puni. Mais là, là, c'était autre chose, là, c'était visé trop juste, là, c'était te mettre face à tout ce qui étreint la peur à tout ce qui fait naître la panique. Intelligent, tu l'as toujours su, dommage que ce ne soit que devant toi qu'il la montre enfin.

— Très juste...

Tu n'as pas la force de lui faire croire le contraire, assez d'être ridicule, Judas, l'affection que tu lui portes crève les yeux et la douleur crève ton sens de ta répartie. Mais tu t'accordes une dernière provocation, puisque c'est la vérité qu'il demande, la vérité il aura. Et tu ne doutes pas que la gifle viendra, que ses doigts sur ta mâchoire iront rougir ta peau de nouveau. Mais on est plus à ça près, Alastor, et dans le fond t'espère que nous voir lui courir après finira par lui plaire.

— Mais ça ne changera rien... Tu as droit sur ma vie, mais pas sur ma volonté, sur mes pensées... T'auras jamais un tel droit sur qui que ce soit... Ton pouvoir à ses limites, Al... Je te ferai perdre patience, je sais que ce n'est pas ton fort... Et si tu ne me tues pas, c'est peut-être que tu ne peux pas... Après tout, t'as jamais su me mentir, non ?

Et même si on te vire, même si on te rejette, tu seras toujours dans ces pas, Judas. Parce que tu as tes propres rêves, tes propres envies et que tu te fais plus gourmand, Judas, aussi. Tu ne laisseras pas l'ego d'un autre empêché la fin du monde. Une fin pour apporter tout le monde, toi, lui, le reste. Oh non, Alastor n'ira pas mettre fin à un si grand et beau projet.

— Tu n'écoutes que ce que tu veux entendre... Laisse-moi faire de même... Torture-moi ou ignore moi, mais ça ne changera rien... Je regagnerai ma place, j'irai au bout de nos projets... Parce qu'Alastor, t'as jamais fait de moi ton esclave, t'as fait de moi ton partenaire. Alors tu sais quoi ? .. Ta volonté ? J'en ai rien à cirer.

Le nous surpassera toujours le je ou le tu.
Il était peut-être temps de devenir entêté, Judas.
Il était peut-être temps de devenir du même acabit que les monstres devant lesquels tu t'es agenouillé.
Deviens Pierre devant le loup.