Les murs se dégradent où se chemine l’immondice, les pas se distinguent où le démon veille et crève du regard les créatures qui une à une s’imprègnent des rouges ardents peints sur les murs ; des expressions taraudantes que peignent leurs visages sur les cadres qui décorent les tapisseries. Démon qui veille dans son antre démon aux voile d’ange sur le visage et sur le corps - l’âme en tranquillité, là où le siège apaisé par les tourments qui chutent un à un de la pièce construisent un château d’Eden où les haies filandreuses se déracinent - c’est ainsi que Valentina ; démon à silhouette d’existence cultive les âmes, arrache les coeurs dévore les corps. Dévore les chairs déconstruites entre ses mains qui murmurent - appellent à l’ignominie. Briseuses d’os faiseuses de songes ; on ne compte plus les corps qui passent trépassent sous les draps de satins ni ceux qui laissent leur sève carmin s’abattre sur les perles et serpenter les draps.
Vipère déjà Valentina quand la pièce se vide ; quand de chasteté déjà le corps les formes, les arabesques sur la poitrine sur la peau lactescente où scintillent la lumière feutrée de lune s’effacent. Les monts voluptueux se meurent dans leurs déchéance ; l’ange s’efface mais le démon reste et c’est diable le sourire qui tiraille ses zygomatiques ; les mains arachnéennes qui s’éprennent des tissus dont il se revêt et alors sillonne sur ses propres terres de luxure.

S’éprendre Valentina de ce ressentiment curieux qui remue aux autres les tripes, murmure aux songes presque éternellement puis pourfend les coeurs - aurait le rire mesquin sur les lèvres si là, dehors à l’étage de la Mort, il n’y avait pas cette curieuse voix qui s’élevait dans tout ce silence - curieux sont les ignares qui osent passer la porte. Morts déjà sont ceux qui titubent devant la porte, vipère dépose son poison devant sa porte, ne laisse ni les bons ni les mauvais pénétrer sans l’accord de Cerbère, car les portes des enfers sont capricieuses. C’est quand se découpe les derniers fils d’or de cette longue chevelure d’antan que la porte s’ouvre au même instant sur un curieux invité - curieux invité peu désiré quand vipère aux ailes disparues l’accueil de son regard à la fois disgracieux et curieux. Les orbes coulent sur ce visage dont les homonymes se noient dans les ondes bleutées, et c’est quand les notes s’élèvent que le visage du démon s’éclaircit se noie même de témérité.

— Comme c’est impoli.  Que ses fuselées azurées jonglent entre chacune de ses prunelles pour se planter plus foncièrement dans chacune d’entre elles ; dans son regard voici ce qu’il désire - et c’est bien aux dépens de ce que lui peut lui offrir en cet instant. Il n’y a pas de questionnement qui blêmit sur ses lèvres car, ô ! Valentina sait cette calomnie qui colle à sa peau, porte un nom - Aslan. Ce n’est pas surprenant qu’il se soit hissé jusqu’ici mais bien déplorable à constater et le démon s’en serait bien gaussé s’il n’avait pas considérer un à un ses propos. Et toi donc à admettre l’objet de ton désir, tu me fais songer aux gosses dans leurs chemises étriqués frustrés de ne pas savoir s’amener lentement à la petite mort. Ne freine pas son rire mesquin sur ses lippes étirées alors que non sans gêne déjà vient le consulter de plus près sans peur - jamais, face à lui. Il n’est qu’un amas de chair ! Valentina consume la chair dévore la chair. Je n’ai rien contre les clients difficiles, mais toi.. À le sourire cynique qui remonte les pommettes dans son enveloppe d’homme ; sait ainsi, c’est ce qu’il désire ce qu’il n’admet pas à force. Trésor tu es débordant de déni. À les mains qui veulent là se poser la déchirer cette chair tendre de nacre sous ses doigts ; les bras dont le derme glisse sous la caresse tendre et cruelle.
Drape la chair d’une chaleur démentielle et pourtant Galatée dans sa forme de Priape insensé dévore le regard sans gêne pour étouffer les mythes qui la dépeignent comme cruelle ; elle consume tout arrache tout ; mais il y a devant elle un bien peu docile Adam.

Dans son mépris, intensément dévoile son sourire Valentina quand pourtant, c’est avec une bien rapide et sèche brutalité qu’il aussitôt s’envole ; et la chair frémit sous les crépitements que sa paume a laissé. En son sein en fête ardente, la vipère sifflerait bien en mélopée disgracieuses contre ses lèvres, pourtant son vis-à-vis semble très sérieux, trop sérieux même. La pulpe de ses doigts glisse lentement contre sa pommette rubiconde et son visage s’éclaircit quand l’azur de ses yeux se noircit - Cerbère aurait déjà rageusement démembré l’immondice qui se tient devant lui si simplement il en avait eu l’envie. Mais bien honnête dans son vêtement de nacre, Valentina laisse ses orbes dévastatrices s’abattre sur leurs homonymes et confronter un peu plus son désir - mais rien, rien tout est si vide dans son esprit - Ô Valentina consumée par les vices des Hommes, voilà le jeune homme bien déçu. Son vêtement de déni ; il préférerait lui arracher de ses serres.

Le visage rugit de témérité sous son déni manifesté, pourtant les courbes du démon se ternissent bien vite quand la lame s’appuie sur son torse toujours si obstiné à demeurer tel quel. Valentina n’en est pas plus enchanté que lui à cet instant ; mais le tranchant blanc qui contre son torse perdure est bien enclin à fanatiser cette flamme lubrique qui en lui s’amplifiait. Du bout des doigts, curieux sur le dos de la lame s’aventure alors que ses orbes glissent lentement ; de son propre torse au regard irascible de sa proie - à moins qu’il ne soit sa réelle proie.

— Voyons Aslan je n’oserais pas. Se moquer de lui, jamais. Aux tréfonds de son âme pourtant, Valentina peut bien s’offrir un rire corrosif ; pour cela sans doute que son regard se fait brutalement si méprisant. Je suis ce que les Hommes désirent. Vois-tu ? La question est rhétorique, sur ses lèvres frémit et ses courbes se tiraillent. Il se moque bien de ses désirs - Aslan ; le démon en rit dans ce regard dont il s’abreuve un peu plus.

La mort n’effraie pas, même là sur son torse - peut-il ainsi bien s’armer de la lame dans sa chair ; elle serait jubilatoire. Je peux te ramener autant de femmes que ton esprit étriqué le désir. Mais ne me fais pas perdre mon temps. Le regard noir corrosif qui s’éteint sur lui quand brutalement recule Valentina, menacé finalement menaçant pourtant bien sur ses gardes. Avec cette nymphe blonde s’amuse ; entre délicatesse et menaces improbes, son esprit lui-même ne sait pas réellement ce qu’il désire enflammer chez le jeune homme. Mais Valentina sait ô combien se jouer de son déni est étherique.
Mais jusqu’à quel prix ? Vipère ne peut aborder ses courbes damnées par son esprit - ce n’est pas ce qu’il désire. Les aspects sont déroutants mais Aslan, Aslan vois-tu dans son regard, Nahash qui te narre ton propre déni et cette non-pitié qu’il t’offre ?

Sourire qui déteint de la courbe de ses lèvres à ses doigts qui serpentent les draps froissés sous son poids - Aslan a dit disgracieux ; à quel point a-t’il raison ? Que l’ange qu’il s’évertue de désirer le plus est en réalité un tressage de mensonges, façonnés dans l’unique but d’étouffer toujours plus promptement, les victimes de ses vices. Valentina pourtant sait, que du bout de ses griffes acérées, il aurait déjà pu l’égorger - elle l’aurait pu, la nymphe, la chimère comme il prétend. Mais la nymphe admire, du coin de l’oeil, les ravages du déni causés à son esprit et s’en joue. Bientôt déjà, c’est son rire qui implose en mièvres railleries - Aslan parle de déchets, mais qu’en est-il de lui ? Pensées bien chimériques, n’est-il pas l’un d’entre eux, à venir jusqu’au moindre recoin chercher la Belle qui n’est qu’un peu plus Bête dès qu’il s’approche sans crainte de lui ?

— Toutes les âmes défectueuses viennent à moi, il est vrai. Les mots sifflent entre les lèvres alors que de son regard la nymphe soutient cette affront qu’elle lui offre - et le sait, déjà d’avance, que le prix à payer sera fort et cruel. Elle l’attend et l’accepte ; s’offre déjà comme à des milliers d’autres entités qui ont une fois passé cette porte. Alors ses mots résonnent comme des marques plus fébriles et chimériques contre sa peau ; s’il tailladait son derme, alors la douleur ne serait que plus utopique, s’il le menaçait, alors ses mots ne seraient qu’une cantilène plus agréable à ses oreilles.
Rapproche son visage Valentina, plus proche encore et l’habitude de les contempler de si près les rend si banals - son regard choit contre ses traits, les contemple et se boit de ce déni qu’Aslan tente de noyer ; Valentina chimère se régale d’ainsi le contempler et ses lèvres déjà, finement dévalent les courbes de leurs homonymes - elles laissent s’abattre un souffle chaud d’immondices.

Alors s’il prétend s’énerver ; la sentence n’en sera que plus belle. Valentina fébrile tord les doigts - tord le visage d’un piaillement éphémère ; se prétend prise de cours et pourtant il doit bien savoir qu’il n’en est rien. Des longues phalanges qui se désarticulent sous la pression à ses poignets, le démon ricane en silence. L’autre moi dis-tu ? L’autre - mais lequel quand des centaines d’autres à cet instant existent. Il n’y a pas un Valentina il n’y a pas deux fragments d’existences ; il y en a pour chaque être qui sillonne Wonderland. Cette pensée tiraille ses sens, condamne ses traits et pourtant, Valentina ne peut s’empêcher de paraître plus persuadé encore des choix qu’il opère : confiance démesurée en ses actes ou crainte effacée des répercussions ? Peu importe au final - bombe un peu plus ce torse plat et ces courbes qu’il ne possède pas quand l’esprit déjà se prête à la fête, c’est douloureux d’omettre une vérité qu’Aslan ne cesse de nier.

— Voici ce qui te rend si disgracieux.. Comme tu le dis, nous ne sommes qu’un assemblage de laideur. Une laideur placide - quand à cet instant les orbes azurées s’enfoncent, un peu plus encore dans leurs homonymes. Car le temps s’écoule et c’est ce corps chimère, ce corps éphémère changeant que le démon offre, s’évertue à offrir mais qui (et il le sait) ne suffira probablement pas. Alors accepte-le. Le regard noir, noires les ténèbres qui s’enfoncent ; un peu plus dans les orbes claires et pourtant ce n’est qu’être un peu plus Icare du plaisir que la nymphe peine à faire naître en lui. De cette acceptation de son être qui s’efforce de se terrer, un peu plus chaque fois. Les serres Valentina, se taisent au dessus de sa tête mais qui sait ce qu’elles oseraient faire si elles étaient ne serait-ce qu’un instant libérées ; il n’y aura sans doute que les affres pour porte de sortie.

Fière du tableau qu’elle compose, nymphe s’immerge un peu plus au coeur nacré des draps - comme pour plus encore resserrer ses serres autour de lui. Comme pour le forcer à se noyer entre les bras et étreintes leptosomes des sirènes chimères dans la nuit. À chaque nouvelle houle que sa brise déferle sur son horizon incandescent, Valentina se pare d’une nouvelle moue - et c’est après ce baiser assiégé par son propre dégoût que s’assène la conséquences brute de cette acte imprudent contre ses lippes audacieuses. Un instant hésite à poser ses serres contre ce dôme de chair sous lequel le démon reste volontiers prisonniers.
Pourtant Valentina, si ce n’est pas une tenue de courbes voluptueuses qu’il peut lui offrir en pâture ; peut bien se complaire à animer d’autres facettes joueuses de son âme pour le faire tanguer. Comme si la nymphe sous le poids de son corps ne le redoutait pas ; s’amuse donc à se jouer de ses mots, se jouer de cette gifle qui a cruellement résonné et crépiter contre sa chair. Aslan n’est pas aussi lymphatique que certaines âmes errantes qui peinent à déceler ce que Valentina apprécie recevoir en réponse à sa témérité glaçante ; et sous son derme le torse se gonfle, ravi de la peine infligée. Si son corps se malmène ainsi au choc, son visage pourtant se tord et des lueurs élégiaques dans le regard se prêtent au jeu.

— Aslan.. Ne sois pas brute avec moi, je voulais simplement te faire plaisir.. Et c’est volontiers qu’elle se pare nymphe, de cette robe pathétique pour jouer de ses diverses cordes favorites ; sur sa lyre elle se force à se faire victime de ce regard qu’il lui inflige. L’intérieur s’exalte ; Ô ce que Valentina s’amuse, sous ce corps qui plus encore le menace, et ce qu’elle n’en espérait pas moins venant de lui, affligée par ses corps sans intérêts qui pervertissent chaque jour un peu plus son corps.

Pourtant les viles orbes azurées ne titubent pas, elles s’imprègnent de ce regard gorgé de mépris que leurs homonymes soutiennent. Mais quand les menaces grondent contre sa gorge, Valentina impossible de se parer plus longtemps de ce masque pathétique enfilé plus tôt se retrouve le corps gorgé de pensées élégiaques. Aslan ne le sait peut-être pas ; mais en se prononçant ainsi ce sont bien plus que des pensées épicuriennes qu’il a fait gronder en son sein - et son corps déjà s’en retrouve entièrement conquit, son dos se voûte et un sourire désarticulé s’implante sur ses courbes.
— Viens donc me donner ce que je désire tant. Ses mots, ses menaces si cruelles et obscènes ont sonné comme une appellation plus claire à se dérober sous sa chair. Valentina les désirs ne sont pas communs et sous ses doigts souhait que sa chair soit un peu plus lacérée de son mépris et de son déni, car il s’en jouera plus langoureusement encore.
Si alors le démon se dérobe d’euphorie pour quelques mots - comment devrait-il alors nommer cette sensation qui fait piaffer son sang plus fort encore dans ses veines quand ses mains geôles viennent enserrer son cou ? Tandis que nymphe se tord d’une douleur dont elle se complait déjà ; se sont ses lèvres qui viennent lui donner ce qu’elle désire tant - et dès lors ses ailes se referment autour de lui, encageant son corps étriqué entre ses jambes - ses mains viennent se saisir de ce visage gorgé de déni ; impose à ses phalanges de faire prisonnier son visage de cette proximité navrante alors que sous ses lèvres, déjà le démon ricane ; il a gagné.
Et fièrement éclate de rire Valentina ; en éclats cyniques alors qu’il le garde ardemment prisonnier entre ses jambes et que son regard, à son tour l’assiège, oubliant presque le souffle manquant que lui cause ses chaînes. Parce qu’il n’y a aucune chaînes qui le restreignent désormais, seulement pour Aslan, c’est la petite mort qu’il lui arrachera.

Valentina, le rire déployé vole en éclats et sous ses mains, sous ses doigts pervertis par le temps sent gronder, crépiter cette chair en ébullition. Il est intarissable, ce rire propres aux Naturels. Fière de sa création, la vile nymphe en écho à ses menaces renferme sans prise plus fort encore contre lui ; oh non vilaine petite créature, elle ne te laissera pas partir de si tôt.
Et en écho à ses menaces, Valentina ne fait que se draper d’un énième visage ; il est si pathétique sous son regard, d’ainsi se prêter à vouloir l'hachurer de part et d’autres.

— Tu parles beaucoup Aslan, mais n’es-tu donc pas capable de me satisfaire ? Les jambes, muscles se resserrent pour lui assurer les mots et le regard est vif, perçant ; il lui assure avec volonté, qu’il vienne le découper si tel et sa volonté. Les lames contre sa chair ne seront que plus jubilatoire et son regard ainsi dépravé n’en sera que plus beau. Mais rien n’y fait, ni ses menaces ni sa façon d’ainsi lutter ne daigne faire reprendre raison au démon qui jonche sur les draps. Au contraire ; elle gorge un peu plus son corps fébrile d’opium des amoureux de la chair, et son regard laisse couler cette vague déferlante de plaisirs disgracieux qu’Aslan laisse planer rien qu’en effleurant son corps d’un peu trop près. À vouloir ainsi me découper.. Je trouve ça très excitant de ta part, Charming. Un instant laisse planer ce silence pour admirer ses traits distordus et ses bras qui luttent pour se redresser ; mais l’emprise trop claire sur ses jambes et néfaste le force à maintenir la proximité qu’il a tant voulu imposer ; et que Valentina ne s’apprête pas à céder.

Sa demande sonne comme un creux las au coeur. Valentina se prête à ricaner de nouveau alors que son visage s’élance de témérité vers lui une fois de plus, sans l’effleurer de trop près cette fois. Te relâcher ? Enfin, comment pourrais-je au mieux apprécier que tu me découpes si je ne suis pas au plus près de toi ? Et le voilà qui trouve appui sur son poignet encore pleinement immiscé contre son visage, la couleur vive s’écoule brutalement et massacrante dans le sang, elle fait s’écouler une vive et brutale foudre dans ses ossements - et démon au rire lascif quand le toucher et plus net contre sa chair.
Et sa menace, plus enténébrée encore, rugit contre lui et sourit grand Valentina, comme si rien d’autre ne pourrait s’efforcer de le déchausser de ses lèvres dont les zygomatiques se contractent nerveusement. Sans lutter contre cette douleur lubrique naissante dans son poignet, se jette brusquement la nymphe contre son encolure - aidée par ses jambes qu’elle ne délaisse pas de leur emplacement. Et elle rigole - si faussement pourtant quand son regard souille son visage. Valentina ravi, de trouver ainsi cette perle rare pour de la sorte le menacer ; les mots, les mots s’écoulent sur sa peau et sa chair frémit. Et ses doigts finissent par se resserrer sur ce visage défiguré par la colère, les courbes s’appuient contre les tempes et s’efforcent à réduire de nouveau la proximité. Pourtant cette fois ce ne sont pas ses lèvres que le voluptueux Adonis impétueux vient chercher - mais bien son visage tout entier et Valentina dans le regard toute la témérité du monde et la sanité délivrée aux sirènes enchanteresses. Là, vient lécher avec affection son visage du coin de ses lèvres jusqu’au haut de son front ; passant par cette orbe azurée que Valentina aimerait au plus près regarder - au plus près admirer l’oeillade voilée par le déni plein de lubricité.
Et lui susurre là tout près son nom qu’elle érige, nymphe - répète son nom, Aslan ; Aslan, jusqu’à ce qu’il se prête enfin à jouer des lames contre sa peau, jusqu’à ce qu’il se prête plus fortement à combler tous ses désirs les plus profonds, les plus insondables.

Agrippé fermement à lui comme une sangsue et le regard insondable cruellement déposé sur son visage, nymphe admire son tableau, son oeuvre glaciale et pourtant elle est ravie, un instant de ce qu’elle lui inflige. Elle se hâte d’en voir toujours plus, de pousser jusque sous sa chair pour voir si le sang y est encore plus brûlant contre son corps dépravé. Et dans cet amas d’immondices Valentina ne réduit pas la proximité, sans non plus creuser le fossé. Ses mots toujours plus crus sont une course endiablée si pieds sous terre et pourtant, le démon s’y jette brusquement sans crier gare, quitte à voir son esprit entaché ou ses moeurs (pour le peu qu’il en possède) sondées. Mais ses mots comblés de déni on de quoi creuser un énième sourire ; il ne se tait pas, pas un instant seulement et gesticule plus encore Valentina, alors que sa langue trépasse de nouveau sur la barrière de ses propres lèvres.

,Nouvel éclat de rire nerveux ; inconsidéré comme naturel, sans pour autan s’efforcer de naître. Mais c’est plus fort que lui, qui se fait Nahash sous son corps, contre son corps. Il serpente et ondoie comme un mauvais chant et néfaste alors, il crache son poison plus clairement contre son visage - heureux de ce qu’il lui inflige.
— Je sais ce que je suis, moi. Et Valentina se plaît dans ce rôle ; à s’envelopper de robes et enveloppes différentes pour séduire et arracher les coeurs gangrenés de ces bêtes sans une once d’intelligence. Ne sois pas si dur avec moi, je vais finir par pleur- Mais la fin se meurt brusquement et les orbes s’agrandissent à son mouvement brusque sur sa poigne, c’est cuisant, cinglant et démon sent tout son bras se déchirer quand c’est seulement l’ossement de son poignet qui se lacère.
Il crut en mourir instantanément.

Et maintenant le sied d’une oeillade bien plus éparse que les précédentes, bien plus terrifique et informe. Comme ce cri qui vient s’écraser sans délicatesse dans l’air chaud qu’il a lui-même imposé. Sans peine Valentina à la courbe terrifiante qui prend place. Du premier coup, félicitations. Voix grave qui ne tremble pas ; et la douleur assiège ses sens et le peu de volonté qui à cet instant lui restait.
Et parce que le démon n’a que trop de formes, Valentina au visage tordu se perd dans une douleur bien fausse ; mime sa douleur avant son plaisir mais ses soupirs sont bien trompeurs, judas de ce visage qu’il essaie de faire naître.
Puis éclate en faux sanglots sous l’emprise sur son poignet. La vérité Valentina ; c’est si douloureux, mais si orgiaque à la fois. Comme si cette grande faucheuse toute de noire vêtue implantait sa faux brutalement contre sa pomme d’Adam pour le menacer de nouveau. Comme lui l’a fait - et ce que c’est agréable. Ce que c’est obscène, de songer de la sorte.
Et pourtant Valentina s’en gausse bien. Se désarticule sous son toucher vif et la cassure latente, et les larmes sur les joues rubicondes de l’opium des chimères s’évapore presque aussitôt qu’elle effleure son derme volcanique. Ahhhh Aslan, vas-tu me briser tout entier ? Remue Valentina, le corps les jambes, les bras comme un ridicule insecte sur la toile. Pourtant l’araignée ici, c’est lui - lui et personne d’autre. Si tu ne le fais pas, je vais en mourir, tu le sais ? Trop submergé par cette folie dont il s’est lui-même abreuvé, entre sourire d’immondice et fausses larmes de douleur qui s’écoulent du visage du diable ; Valentina en redemande encore, encore et encore.
Parce que c’est lui qu’il satisfait, égoïstement. Lui et ses pensées malsaines et turpides.

Valentina, aux moeurs légères pourrait aisément faire l’apogée de milliers d’autres provocations telles que celles-ci, mais ébahi par ce spectacle qu’ils ont créé, son coeur et son esprit avide ont consumé tout l’opium pour faire taire la raison. Alors, ce que tout cela signifie n’aura jamais de réponse ; le démon se mure dans le silence. Car il le sait ; il a déjà la réponse en mémoire, mais l’accepter c’est accepter son déni, et Aslan préférera dissoudre chaque parcelle de ce corps factice pour s’en assurer.
Nymphe jongleuse entre les états d’âmes, les états d’esprits et pourtant presque galvanisée par la douleur dont elle se complait. Et c’est le plus compromettant quand elle s’exalte de la sorte - autour le danger n’engendre que la complaisance, et toute forme de mort préjudiciable est délectable. Parfois oublier la mortalité ; ou s’en souvenir trop cruellement pour agiter le moindre esprit fulminant.

Entre quelques sanglots sourit grand le Diable dans son habit d’ignare dont il se revêt volontiers. Bien que peu effrayé Valentina ; une sensation pourtant a pris cruellement place au creux de ses reins, une sensation de piaffement qui ne se tait que lorsqu’elle est rassasiée - c’est la faim. Et rien d’autre ne tarit la faim qu’un corps offert en pâture à ses serres extatiques.
Alors que ses doigts s’agitent de mécontentement la sentence tombe et la craquement est plus dur, plus distordant et cette fois Valentina cris de douleurs épargnées ; cris obscènes et scabreux dans un soupir lâché sans retenue contre lui. Et dans la douleur dissimulée par ce voile opaque de concupiscence, le torse se bombe encore et encore grossièrement. C’est comme si nourrir à chaque bouffée d’air le corps était insuffisant.
Pourtant Valentina, c’est cette incapacité à pleinement se sentir en état qui rend le tout si fascinant.
— Vois-tu, tu sais presque t’y faire avec les hommes. Double-connotation dissimulée, quand aussitôt langue coincée entre les deux ongles ; nymphe sans serres pour pleinement se nourrir.

Et ses mots sonnent comme un glas ; un glas sourd et agaçant. Valentina dans l’esprit il parle beaucoup mais seulement deux de ses poignets sont brisés - pour lui c’est insuffisant. C’est toujours insuffisant quand il se sent incomplet alors Valentina au sourire immonde ne fait que plus intensément le regarder encore. D’une oeillade sournoise et cruelle ; de celle qu’on les plus infâme dévoreuses de chairs. Et encore une fois, sur ses doigts glisse sa langue jusqu’à le répugner assez. Jusqu’à ce que les malheureuses lippes du diable soient de nouveaux capables de psalmodier. Je m’amuse beaucoup Aslan. Mais m’amuser de la sorte à tendance à me donner faim. Comme si une telle demande lui était accordée, Valentina sans crainte et longue courbe qui tord son visage pourtant déformé par la douleur. Et si je te dévorais pendant que tu me brisais une à une les côtes ?
Et il rit le démon ; il rit et Nahash, perché sur sa branche ricane lui aussi. Valentina sait, que de ses deux poignets cassés il n’obtiendra rien d’autre qu’un peu plus de souffrance - mais c’est si bon qu’il en oublie le sens, c’est si profond entre ses muscles contre ses ossements que ce n’est pas assez. Alors il modèle cette oeuvre, il modèle son oeuvre, entre ses murs, sur son lit ; dans son antre.
Use de ses jambes trop longtemps oubliées tant l’attention s’est portée sur ses poignets pour brusquement forcer l’ignare à choir à son tour sur les draps de nacre. S’aide de ses poignets qui déjà rougissent et la sensation plus claire encore de les sentir se déchirer sous l’effort est extatique.
Et à son tour Valentina s’arrime difficilement au dessus de lui ; dépose non sans honte son corps contre le sien. Ne m’en veut pas Aslan. Tu m’as brisé les poignets, comment pourrais-je me tenir sans leur soutien ? Et éclate de nouveaux en un rire cynique, sardonique qui n’a jamais vraiment quitté sa gorge. Dis-moi donc où vas-tu me l’enfoncer ? Si tu n’as pas d’idées, j’en ai plein d’autres.
Souris grand et tire la langue - tire la langue et de nouveau la laisse glisser contre cette peau offerte à lui ; ce visage qui n’est que plus gorgé de mépris et sait Valentina avec quel feu il se prête à jouer de la sorte. En un rire bien dissimulée, Valentina sûr de lui - dans son antre, il n’est pas celui qui se fait dévorer sans répit.