Il parle de dépendance, lui. Il ose et tu serres les dents.
Alec te tient par le bout de la laisse et tu t'accroches au collier en gesticulant, tes jambes pendent dans le vide. Tu geins, clairement et sincèrement paniqué par l'idée d'étouffer, alors que l'anneau d'or compresse tes cervicales. C'est la délivrance quand il te repose au sol mais tu te braques lorsqu'il t'impose de plaquer tes mains contre le mur. Tu lui lances un de ces regards d'incompréhension - ceux où il devrait comprendre que c'est Aslan qui s'interroge et non l'espèce de loque qu'il a fait de toi pour duper Lassie.

— « Qu'est-ce que tu fais...? »

Voyant qu'il ne réagit pas et comprenant que tu ne dois pas ruiner tes efforts - tu consens à obéir, la gorge nouée d'appréhension, les yeux luisant d'une haine que tu ne peux offrir qu'au mur de cette cave, que tu fixes avec mutisme. Putain, tu étais déjà énervé mais il dépasse les bornes.
Tu te mords la joue quand tu sens ses doigts claquer tes fesses, enfonces tes ongles dans la pierre. Tu ne lui feras pas le plaisir de crier, mais la cambrure de tes reins tremble un peu plus à chaque passage.

Tu es fatigué Aslan - mais tu dois tenir encore un peu. Juste un peu pour que le jeu arrive à son apogée. Etouffes un cri de surprise quand il te ramène à lui. Le sentir, l'entendre. C'est une toute autre torture qu'il t'inflige car même dans la haine tu es incapable de ne pas le désirer. Amer alors qu'il revêt la peau de la possessivité, tu te couvres du pelage de la fierté.

— « Je... »

T'as la tête qui tourne mais le regard reste droit. Tu sens son corps, nourris de nouveau une addiction à son parfum suave et animal. Mélange de vomi, de fragrance et de transpiration. C'est terrible comment il sait y faire, parce que ton envie de le tuer est aussi forte que celle de le sauter.
Oh que tu rêverais de refaire un tour dans cette fameuse chambre (qui est aussi la tienne au passage...) mais il faut que tu restes, que tu apprennes à la connaitre, elle. Tu auras le temps de te tenir devant Alec d'égal à égal bien plus tard.

— « Non... »

Tu gémis de douleur au contact de ses dents sur ta peau, ses doigts dans tes cheveux. Plantes tes prunelles meurtrières dans les siennes - quand il la mentionne.
Jamais.
Tu entends Alec, n'y penses même pas.

— « Pas elle. »

Souffles par le nez quand il te relâche pendant quelques secondes. T'étais à deux doigts de te jeter sur elle pour l'étrangler. Tu dois te contenir ; il disait ça seulement pour te tester.
Alec a fait un magnifique travail de chaines, car il en sort d'autres de sous le lit et vient relier vos nuques respectives à des crochets sur les côtés. Leurs courtes longueurs vont empêchent de vous tourner correctement ou de vous caler l'un contre l'autre.

— « Lassie, ça va aller, je te le promets. »

Murmures-tu alors que tu lui tournes le dos et qu'Alec remonte les escaliers. Tu espères qu'il te regarde avant de disparaitre, car ton inconscient veux croiser ses yeux et qu'il puisse voir que tu lui tends le bras. Il te manque déjà. Fils de pute, va.


Deux jours sont passées, dans le noir total.
Alec menteur, Alec tricheur.
Il avait dit qu'il reviendrait dans la nuit mais la nuit s'est éternisé, elle ne s'est jamais arrêté.

D'abord agacé et muet, tu avais finis par craquer au bout de quelques heures et avais engagé la conversation. La dénommée Marcy (Lassie) était donc serveuse à Christmas Town. Tu lui avais fait raconté sa vie d'alice depuis son arrivée, comment se passait la vie là-bas. Dans la douleur et l'attente pénible, tu t'étais presque attaché à elle. Tu t'es surpris à en rire, même.

— « Marcy. Quand il reviendra... Il faudra faire ce que je te dis. Tu devras détourner son attention, on l'amadouera pour qu'il nous détache le cou, afin de manger. Je l'assumerai avec la chaise et lui volerait la clé pour nos chevilles. On s'enfuira, je te le promets. »

Vous vous l'étiez juré vers cinq heures du matin surement...
Ou était-ce vers quatorze heure trente ? Aucune idée, mais tu commences à saliver, déshydraté.

— « J'en peux plus... »

Lui montres que toi aussi, tu es faible. Comme elle - comme n'importe qui oublié au fin fond d'une cave humide sans ressources. La chaine te fait mal et la position est inconfortable. Putain, tu vas l'enchainer à une niche pour l'éternité, ce sale cabot. Qu'est-ce qu'il branle ? Tu perds patience.

— « ... !! »

La porte s'ouvre de nouveau et tu tapotes le bras à l'aveugle pour réveiller Lassie.

— « Il est là ! On fait comme on a dit... »

Tu te recroquevilles, les membres engourdis et quand Alec s'approche tu le foudroies du regard. Il en a mit du temps et ce temps se paiera en heures de pénitence. Tu gémis, Aslan, couines comme un animal apeuré. La bonne blague ; la seule chose dont t'as peur ici c'est de sa chemise mal boutonnée. Marcy étires un sourire forcé et bafouilles des compliments à Alec, comme quoi il est beau aujourd'hui, puis questionnes s'il y a de la nourriture. La malheureuse ! Au moins, elle l'occupera.

— « Je t'en supplie, détache moi la nuque... je crois que ça s'est irrité... »

Je vous ai manqué ?
Sa voix te parvient aux oreilles et tu fermes délicatement les yeux, des résidus de larmes et de poussière coincés entre les cils. Evidemment qu'il t'a manqué - surtout dans le noir ou se dessinent encore les arabesques de son visage, mortifié, torturé. Sa voix t'appelait parfois, comme un cri d'animal dans la nuit. Est-il midi ou minuit ?
Dans tout les cas sonne le glas d'une mort lente mais imminente.

Tu souris subtilement à l'encontre de Lassie, qui joue bien son rôle, puis attends qu'Alec te vienne en aide. Il te détache, te réprimande et tu te masses la nuque dans un râle plaintif. Tu te permets de lui répondre d'une voix faible.

— « Je n'arrivais pas à bien dormir. »

Cherches à attiser la pitié mais ce n'est qu'un leurre. Tu frisonnes au contact de ses doigts - bordel que c'est bon - Lassie l'attire de l'autre côté et tu glisses lentement ta main sous le lit, à la recherche du couteau dont il t'avait parlé la dernière fois. Tu espères que ce n'était pas un mensonge, et alors qu'il lui soulève les cheveux pour l'inspecter, tu tapotes le bois en espérant toucher le bout du manche. Quand tu le trouves enfin, tes doigts s'y agrippent lentement et tu l'extirpes des lattes pour le cacher derrière ton dos, entre ton corps et le matelas.

Ni une des deux, tu bondis aussi loin que la chaine te le permets pour attraper la chaise et sautes sur le lit pour lui éclater sur la tête - ainsi le sonner pour quelques minutes.

— « Lassie ! La clé autour de son cou ! Passe ! »

Elle fond sur son corps inconscient, le retourne les doigts tremblants pour lui soutirer le collier et te le jettes presque maladroitement. L'adrénaline, c'est ça l'adrénaline. Si t'étais pas aussi consciencieux et concentré t'éclaterais de rire. Tu te précipites pour détacher ta cheville, puis fais le tour pour détacher la sienne.

— « On se tire ! »

Le couteau toujours planqué dans une main tu l'entraînes vers les escaliers, remarquant du coin de l'oeil qu'Alec reprend déjà conscience. Eh, t'as pas frappé fort - il peut t'en remercier.
Vous remontez avec Lassie jusqu'au rez de chaussée, tu fais mine d'être désorienté et de pas savoir ou aller, te dirigeant d'abord vers la chambre (pour perdre du temps) ; mais c'est elle dans une étincelle d'autorité qui te chope par le poignet pour t'emmener avec elle vers le salon. Vous le traversez jusqu'à la porte d'entrée, quand tu te retournes et aperçois Alec qui est déjà remonté.

— « Il est là ! Attention ! »

Le monstre de dessous le lit, le monstre de minuit.
Car oui, les étoiles brillent dans le ciel et les grillons chantent dans le jardin.
La pauvre tente d'ouvrir, mais la serrure est bloquée. Alors que le prédateur avance dans l'ombre, un autre se dessine, à la silhouette pourtant innocente.
Tu viens la choper par le cou, maintient son poignet au niveau de sa taille et plaques la lame du couteau contre sa gorge. La voix sifflante, tu dévoiles enfin ton vrai visage, sous le joug de tes poumons amplis d'un air libre et propre.

— « Ou tu crois aller comme ça, hein ? »

Elle se décompose, et tu frissonnes en l'entendant implorer - murmurer ton nom entrecoupé de sanglots grossiers. Se permet-elle d'être aussi familière avec toi par rapport à ce que vous avez vécu ensemble ? Sottises. Tu ne l'admets pas, Aslan, mais tu t'es un peu attaché à elle. A sa présence, à sa façon de te regarder - comme un égal et non comme un déviant.
C'est pourquoi tu seras exemplaire, minutieux. Son sacrifice sera comme une ode en son honneur. Tu te draperas de la cape du chevalier servant, et Aslan juste encore une fois tu seras ;
Son prince charmant.

Alec se glisse derrière toi, embrasse ta nuque et tu laisses échapper un soupire d'aise, non sans la laisser s'échapper elle - car tu resserres ta prise sur son poignet, appuies un peu plus la lame contre sa peau, l'oreille attentive à la proposition de ton complice et partenaire.

— « Mon coeur. »

Lui réponds-tu d'un hochement de tête, alors que tu fermes les yeux en souriant. Tu as eu le temps d'analyser la pièce, même plongée dans l'impitoyable pénombre de la nuit. Les couteaux luisent à la lueur de la lune et tu rapproches le corps de la pauvre Lassie du tien, recules pour bloquer Alec dos contre la porte - toi coincé au milieu. Tu vous presses les un contre les autres, tu peux sentir le bassin d'Alec réagir à tes fesses, plaquées contre celui-ci. Lassie n'aura pas ce même plaisir, car sentir les siennes ne te font rien du tout. Tu commences à rire doucement, emporté par une folie qu'il t'est difficile de contrôler, et au bout de quelques secondes tu te tords carrément, la pousses vers l'avant pour te tenir le ventre, soumis à une hilarité démente.

— « HAHAHA ! »

Tu te retournes, ignores Lassie qui rampe au sol pour vous échapper. Tu empoignes Alec par le col, l'enfonçant un peu plus contre la porte d'entrée. Le soulèves d'une force démesurée.

— « Quand tout sera fini... haha... Quand j'en aurai terminé avec elle. Je t'y ferai gouter. Je cuisinerai son cadavre avant qu'il ne disparaisse. »

Tu plaques ta joue contre la sienne, la lèches du menton jusqu'à la tempe.

— « Tu vas déguster, tu n'as pas encore idée de ce qu'il t'attend. J'ai rêvé de ce moment jour et nuit, depuis que tu m'as enfermé en bas. Aaaah... ce moment, oui... »

Lassie est toujours au sol, au milieu du couloir. Elle cherche une issue. Toujours debout, tu la contemples par dessus ton épaule sans bouger le petit doigt.

— « Va la chercher. Tiens la, fermement. »

Tu te diriges toi vers la table basse, là où il a entreposé des vêtements. Sans pudeur, tu te déshabilles avec précaution et enfiles (tu te sens toujours sale, mais tu feras avec) le pantalon noir, une chemise blanche. Tes bretelles de cuir. Tu prends même la peine de mettre ton noeud papillon. Ce n'est pas parfait - mais c'est optimal.
Alec la ramène devant vous et tu t'assois sur le canapé, jambes écartées. Tes mains soutiennent ta tête, accoudées sur tes cuisses et tu redresses le menton pour les toiser tous les deux, impérieux.

Lassie pleure mais ne se débat même plus. Elle a juste peur, peur de toi (maintenant), peur de vous. Elle s'attend à la mort et s'y refuses - s'y soumet tout de même dans sa posture immobile. Elle supplie, implore de la garder en vie ; promets de ne pas vous dénoncer.

— « Ce n'est pas le propos, ni même une issue. »

Tu souris, doux.

— « Je ne m'attarderai pas sur le pourquoi, si tu le veux bien. J'aimerai commencer à réfléchir au comment. »

Comment tu vas mourir l a s s i e.

Alec est debout, toi assis. Elle par terre. Ça aurait fait un beau tableau, si jamais il y eu un peintre caché sous les lattes du parquet, prêt à vous tracer sur toile. Mais non, il n'y a personne pour vous châtier, personne pour l'aider. Tu te penches un peu plus, sans te lever pour autant. Assez pour qu'elle comprenne que tu t'adresses à elle.

— « Personne ne viendra te sauver. »

Tu relèves la tête vers Alec, mais pour autant tu t'exprimes toujours à cette pauvre Lassie, qui se confond entre les larmes et une très mauvaise déglutition. Elle tremble de tout son corps, tétanisée par la peur.

— « Comme tu as du le remarquer, mon compagnon est un ravisseur très méticuleux. »

Tu fais suffisamment confiance à Alec pour savoir qu'il ne t'a pas menti, et qu'il s'est très bien débrouillé lors du kidnapping. Bien sûr, tu restes un peu et surtout secrètement - juge de son passé de mercenaire. Cela ne fait que trois ans que tu es présent à Wonderland Aslan, et tu sais qu'en tant qu'alice au début tu as été traqué par ces chiens. Certains ne sont jamais rentrés vivants à leur QG. Mais la présomption d'innocence t'a toujours protégée de tes sombres péchés.

Aux remarques cyniques d'Alec, tu fronces les sourcils. Te lèves finalement du canapé et te diriges vers lui. Tu t'arrêtes à sa hauteur, et sans le quitter des yeux, tu assènes le ventre de Lassie d'un violent coup de pied, ce qui a pour effet de lui arracher un cri étouffé, alors qu'elle se plie en deux, la respiration coupée. Tu souris.

— « Je n'ai pensé qu'à ce que je te ferai subir en retour. »

Baisses les yeux sur le petit corps fragile de votre prisonnière. La voix est plus douce, mais surtout lasse.

— « Et.. je me suis attachée à elle. Tu peux me croire ou non, je m'en fiche. »

Tu t'accroupies devant elle, caresses sa joue. Tu as l'air peiné, Aslan. Autant que tu es excité par la situation.
Tu proposes comme ça, sans réelle empathie - plus une de ces mauvaises idées qu'on balance pour se rassurer ou au contraire se donner du courage.

— « Et... et si on la gardait ? »

Tu attrapes un des couteaux déposés sur la table basse, et tu joues avec, faisant rouler le manche entre tes doigts. Lassie pleure de plus belle et secoue la tête. Elle vous supplie d'adopter cette idée. Elle veut rester avec vous, tant qu'elle ne meurt pas. Tu lui demandes donc à elle, ignorant alors la réponse d'Alec.

— « Tu es sur qu'être réduite à l'état d'un simple animal est plus plaisant qu'être libérée par la mort ? Tu ne souffrirais pas, comme ça. »

Tu papillonnes des cils. La question est dénuée d'humanité, en apparence. Mais c'est dans cette indifférence cruelle que se dessine l'once d'attachement que tu as pour elle.

Sa réaction ne se fait pas attendre, tu as beau l'ignorer au début - Alec prend de la place. Il parle fort, soupire, râle. C'est impossible de ne pas le remarquer. Alors l'air sévère tu lèves enfin le menton vers lui quand il s'affale dans un des fauteuils du salon. Tu es en pleine réflexion, te pinces l'arrête du nez, déglutis difficilement. Il n'apprécie pas l'idée et tu fronces les sourcils.

— « Je proposais ça comme ça. Tss. Ne fais pas l'enfant, bordel. »

Tes iris froides se reposent sur Lassie qui s'excite, geins et supplie encore et encore. Son désire de vivre surpasse sa fierté, tu ne comprends pas les humains. Tu préférerais mourir que d'être humilié... ? Non, c'est faux. Menteur ! Tricheur ! Toi aussi tu te mettrais à genoux, tu baiserais les pieds de tes ravisseurs si tu n'as aucune chance de les tuer.

Tu poses ta main sur la tête de Lassie et lui intimes de ne pas bouger, d'un souffle chaud tu déposes tes lèvres à la naissance de ses cheveux pour la rassurer. Te lèves pour aller ramasser des menottes qui trainent en vue sur la table à manger. Alec et sa manie de rien ranger, pour une fois ça t'arrange. Tu les utiliseras sur lui plus tard (oui plus tard) mais en attendant tu attaches votre captive au barreau de la table basse. Soupires et la laisses à son sort pour rejoindre Alec dans un sourire séducteur. Quand tu es doux, c'est toujours un leurre.

— « M'enfermer moi ça t'a excité, avoue-le. Tu as aimé ça, me voir ramper, me priver de liberté, me couper les vivres. »

Tu joues de tes doigts sur sa cuisse gauche, esquives habilement son entrejambe pour le frustrer alors que tu remontes sur son ventre.

— « Tu n'es pas juste un peu curieux ? D'avoir quelqu'un sur qui se défouler. »

Tu grimpes sur lui, à califourchon.

— « Ensemble. »

Niches ta tête dans son cou, alors tu appuies brusquement ton bassin contre le sien - lui assènes une claque sur la tête pour le soustraire à ses idées déplacées, ses désirs précipités.

— « Tu me dois bien ça, vilain cabot. Après tout ce que je t'ai laissé me faire. Elle prendra ta place dans la chaine alimentaire. »

Ne me teste pas Alec.

— « C'est toi qui décide. »

C'est moi, en réalité.

On la garde. Autant que tu voudras.
Sourire victorieux qui s'affiche sur ton visage alors que les doigts d'Alec le dessinent au travers de caresses volages. Tu souffles, et ondules le bas de ton corps - bassin contre bassin, desseins furtifs de chérubin. Oui Aslan, tu es l'angelot d'apparence et lui le Diable à peine masqué. Si seulement ils savaient, tous, que des deux c'est surement toi le pire.
Ta fausse pitié ne cache qu'un sadisme plus cruel encore. Tu n'as pas honte de fantasmer au futur qui vous attend alors qu'il propose de construire une véritable cage à lapin en bas. Lassie sera bien entretenue, oui oui oui ! Tu lèches sa joue et déposes un baiser sur son front.

— « Que je suis heureux Alec ! Tu te montres raisonnable et tu seras récompensé pour cela. »

Qu'il court toujours ! Ta vengeance n'en sera pas moins magistrale et spectaculaire. N'en seras pas amoindrie pour cet effort qu'il peut bien faire après tout ce que tu as du subir.
Tu lui donnes seulement l'illusion d'avoir réellement envie, le contrôle comme une marionnette quand il est persuadé d'être l'esclave de son libre arbitre et seulement.
Tu poses un doigt sur ses lèvres pour l'interrompre.

— « Chhht. Oui, tu bricoleras ces arrangements et ainsi je peux lui offrir un sursis. »

Sa bouche délivrée tu en profites pour l'embrasser, ne lui laisses pas l'opportunité de changer d'avis pour l'instant. Tu lui as manqué qu'il dit. Fermes les yeux et te mords la lèvre.
Tu caresses son torse et descends de ses genoux pour t'approcher de Lassie, prostrée et tassée contre le canapé, les poignets toujours reliés à la table basse.

— « Lassie ! Revenons en à nos affaires. J'aimerai t'engager en tant que chienne ! Qu'en penses-tu ? Bien sûr tu as l'expérience, le profil. Tu es déjà sur place. C'est un contrat à vie et pour rémunération tu auras disons... les premières nécessités. La vie sauve évidemment ! »

Tu te penches au dessus d'elle.

— « Une nuit avec moi. »

Louches un oeil sur Alec par dessus ton épaule, étires un sourire malsain avant de frapper dans tes mains, ce qui arrache un sursaut à la jeune femme.

— « Je plaisante ! Quelle idée. »

Tu lui pinces le nez en riant.

— « J'aime le taquiner. C'est plus fort que moi. Reprenons ! Es-tu d'accord ? Tu peux refuser bien évidemment, dans ces cas là je m'arrangerai pour te tuer dans les pires souffrances. Les deux options sont à effet immédiat. »

Tu n'es pas un diable.
Tu ES le Diable.

Evidemment qu'il allait réagir, tu le savais. Roucoules satisfait de le voir aussi frustré et agacé par la situation. Tu n'attends rien de mieux que ce sentiment qui te prend au coeur et aux tripes. Tes yeux affichent une aura surprise lorsqu'il se lève pour se joindre à ton jeu. Lassie a déjà cédé mais Alec n'est jamais rassasié. A genoux devant la chienne tu l'observes faire, amoureux transi et sous le charme de sa cruauté. N'arrives pas à te retenir de pouffer de rire lorsqu'elle aboie de désespoir. Tu ricanes, une main devant la bouche et les larmes d'hilarité au coin des yeux.

— « Ce que tu es méchant. Ne terrorise pas notre invité comme ça ! Tu vois bien que tu lui fais peur. »

Tu tends tes doigts vers la joue de Lassie, qui l'éloigne dans un mouvement de recul. Tu fronces les sourcils et elle se confond direct en excuses. Mais c'est trop tard, vexé Aslan tu ne souris plus. Tu la chopes brutalement par les cheveux puis la forces à se coller contre toi, sa tête enfouie au niveau de ton torse. Tu lui tapotes la tête avec tendresse.

— « Ça va aller Lassie. Il ne t'embêtera plus. Tu seras une gentille fille. Si tu te comportes bien je n'aurai aucune raison de te punir. »

Tu te redresses et lui assènes un coup de genou dans la poitrine. La toises d'un air sévère quand tu te relèves. Inspires, expires. Tu passes une main dans tes cheveux pour te calmer.

— « Bon. Je vais la laver et la remettre en bas du coup. Alec, range le merdier qui traine. »

T'es clairement plus d'humeur à jouer. Tu détaches Lassie de la table basse et la portes jusqu'à la salle de bain. La jettes sur le tapis.

— « Tu prends une douche et vite. Je reviens dans cinq minutes et t'as intérêt à être prête. »

Tu balaies la salle de bain du regard, un peu méfiant.
Il y a vos affaires, vos rasoirs. Elle pourrait en voler un pour t'attaquer. Tu étires un sourire brulant de malveillance.

— « Bien sûr, s'il te vient en tête une mauvaise idée... tu le sais Lassie que tu n'as aucune chance n'est-ce pas ? »

Elle hoche la tête et tu claques la porte. Restes le dos collé contre celle ci plusieurs secondes avant d'entendre l'eau couler et de reprendre tes esprits.
Tu cherches Alec du regard, espérant le voir passer au bout du couloir mais il est surement affairé encore dans le salon et la cuisine. Tu soupires Aslan, l'excitation se meurt au bout de tes lèvres - encore présente entre tes cuisses parce que le corps a une mémoire, il se souvient et là il est en manque (de lui).

Quatre minutes se sont écoulés et elle toque à la porte pour te prévenir. Elle recule jusqu'au bord de la baignoire, entourée d'une serviette prise au hasard. Elle est misérable.

— « NON ! »

Tu t'énerves.

— « Ce n'est pas la tienne pauvre conne ! »

Tu lui arraches, c'est celle d'Alec. Tu es fou de rage, elle n'a plus son odeur. Lassie se cache le corps, gênée et en pleurs de nouveau. Tu es agacé, tu lui grondes dessus :

— « Mais arrête de chialer putain. Je veux pas te regarder, tu me dégoûtes. »

Tu lui jettes des fringues propres, un t-shirt et un short. Ça fera l'affaire.

— « Allez descend. »

Et alors que tu la ramènes dans la cave, elle essaie de te parler maintenant que vous êtes seuls à seuls. Tu t'occupes de la rattacher au lit, la mine sombre et indifférente à ses supplications. Elle tente et tu ne peux pas lui reprocher. Elle appelle le garçon, l'autre Aslan, celui qui était gentil avec elle. Elle te dit qu'elle comprend, que c'est Alec qui t'a manipulé, que vous pouvez toujours vous enfuir ensemble.

Sans même répondre, tu remontes les escaliers et verrouilles la porte.
Epuisé.
Tu as besoin de manger, dormir. Te laver aussi. Te brosser les dents. Alec t'a vraiment embrassé avec cette haleine ?
Tu profites qu'il ne soit toujours pas dans les parages pour aller te laver et ressors quelques minutes plus tard, une serviette jonchée sur tes épaules. Tu l'appelles, comme si tu étais toi même en détresse. En manque de lui et de sa laisse.

— « Alec... »

Il n'était pas si loin, car à peine tu murmures qu'il sort de l'ombre pour te rejoindre. Tu te laisses faire, essoufflé et effréné des baisers intenses que vous échanger. Alec est tendre, un peu brusque dans ses mouvements mais c'est ça qui te plait - quand il est comme ça, aussi avide qu'un chien bien trop dressé. Il fait jouer sa bouche et ses lèvres sur ta peau, descends toujours plus bas alors que tu te cambres, tes cuisses tremblent et tu appuies sur ses épaules pour le maintenir. Ça ne suffit pas, car il se dérobe à ton plaisir et t'as les larmes de désir au coin des yeux. Putain, tu le détestes à te couper comme ça.

— « Impossible hein... Et tu crois que j'y arrivais en bas ? »

Tu plaques tes doigts sur ses joues pour lui prendre le visage.

— « Ta souffrance ne me touche pas. Tu étais le mieux loti de nous deux, je n'aurais pas pitié de toi. »

Jamais, ô grand jamais pitié de ce sale rat.
Amoureux quand il te soulève, te parles de ton odeur. Tu fermes les yeux et étires un maigre sourire de consolation. Tu as hâte de le retrouver ce lit, et râles de satisfaction quand il t'y conduit. Ton corps s'allonge sur le matelas et ton dos le remercie. Tu as encore les traces des sévices, le marque des chaines au cou et à la cheville. Tu as trop tiré et tu laisses échapper un gémissement de douleur quand il te mord à cet endroit.

— « Non. »

Tu le chopes par le bras alors qu'il n'a pas bougé.

— « Tu ne vas nul part Alec Grey. Je te l'interdis. »

Souffles à son oreille.

— « Pas maintenant... Plus tard. Je veux que tu satisfasses mon autre appétit. »

Il n'y a qu'avec lui que tu arrives à verbaliser tes envies. Avant ce n'était qu'un moyen de se défouler, inconstant. Depuis qu'il est là tu le ferais constamment.
Tu lâches son visage et plies ton bassin pour appeler le sien, sourire provocateur.

— « Ne crois pas que tu pourras échapper à ta punition mon coeur. Mais pour l'instant oublions nos rancoeurs. Je te veux. »

En moi, à moi, partout et nulle-part à la fois.

— « Je te veux... »

T'es déjà à moitié soumis, sous lui.