Tout doux les pas sur ce sol déjà foulé, mais Angie les songes délaissées ici trop rapidement oubliées. Le chemin aussitôt emprunté aussitôt oublié ; les chaussures qui écorchent trop vivement le sol et le petit corps qui se camoufle parmi la population qui afflue. Angie a délaissé le souvenir de ses pas ici, désormais vide l’esprit. Ce n’est pas comme à la maison, et Angie se souvient de la maison, parce qu’il l’a dessiné sur une page du Memento. Et quand il le sort pour chercher la page, il est comme invisible.
Dans ce monde qui le bouscule parfois sans le remarquer, il cherche la page et se demande ; si la maison ressemble à ça, où s’il a vraiment oublié. Mais la page, il l’a perdu aussi, n’est-ce-pas ? Alors il ronchonne en se baissant sur ses genoux. Au milieu de ce monde en mouvement lui se prête à mettre des pauses au milieu de ce monde pour lui trop vivant. Et à genoux repliés quand il joue avec les pages du cahier, parce qu’il ne se souvient pas d’ici il peut se demander où il est, comme au premier jour.
Mais laisse le carnet tomber de ce trop mouvement autour de lui. Les orbes qui se perdent parmi tous ces pas tout ses mouvements et Angie le carnet, son chemin. Avant que tous ne le piétine, et il se relève quand il le retrouve pour mieux le serrer entre ses bras.
La petite voix perdue parce que c’est mal de parler trop fort, disait Maman.
— Madame, madame ? Les yeux relevés à la hauteur de sa grande robe qui danse dans le vent, mais son regard pas un instant ne le perçoit, alors se tourne aussitôt vers ceux qui suivent. Vous savez où est la maison d’Angie ? Mais pas un regard sur son petit être, si minime trop ridicule peut-être pour être considéré. Peut-être qu’il les dérange après tout, et quand on dérange les gens ; c’est normal qu’ils réagissent comme ça.

Alors rampe Angie entre les silhouettes qui défilent alors que son esprit se brume d’être ainsi perdu et dérouté.
Même cette vieille dame sur sa chaise, dans ce coin de ruelle ne répond pas à son appel ; c’est à se demander s’il est toujours matériel ou s’il est devenu fantôme d’un instant à un autre. Frotte ses yeux Angie car il les sent qui piquent lentement, aux naissances des rougeurs sur son derme opalin, se fraie un chemin jusqu’au dehors de tout ce trop plein de monde.
Et force d’être trop retenues les grosses larmes s’écoulent comme d’une cascade et glissent, sur les joues rubicondes sans crier gare. C’est qu’il est perdu et que personne ne le guide, alors qu’autrefois c’était la main douce de la fleuriste qui l’avait ramené à la maison, mais ici il n’y a personne simplement des fleurs qui sous la tristesse lentement fanent.
Mais trop proches pour qu’Angie ne s’en rende vraiment compte, c’est tout qui deviendrait presque gris autour de lui et terne. Lui aux joues rouges simplement frotte ses yeux rougis par la tristesse et la panique. Parce que sans Madame la fleuriste pour lui montrer chemin, il ne pourra jamais retrouver la maison c’est certain.