Il se masse les poignets, ne dit rien. Toi non plus tu ne sais pas quoi dire, par quoi commencer, quoi évoquer. Tu cherches à capter son regard, l'âme en peine et le coeur en pleine crise existentielle. Tu espères qu'il ne t'en veut pas trop pour tout ce numéro. Après tout... c'est comme ça que vous exprimez votre amour non ? Dans la douleur.
Sa tête tombe sur ton épaule et ses premiers mots t'arrachent un spasme. Tu glisses tes mains dans son dos, les remontent lentement pour le presser contre toi.

— « D'accord. »

Inspires, expires. Frissonnes sous les assauts de ses lèvres, de ses doigts, du bout de son nez s'engouffrant dans tes mèches blondes. Quand il t'embrasse tu y mets un peu plus d'ardeur, répondant au baiser d'une fougue passionnelle. Je veux rentrer qu'il te souffle quand vos bouches s'accordent du répit. Tu fermes les yeux et hausses les épaules. Voilà qu'il te soulève maintenant. Tu te laisses faire, enroulant tes bras autour de son cou pour ne pas tomber.

— « Oui Alec, on peut rentrer. »

Alors qu'Alec se tient debout au centre de la cave, tu as accroché tes jambes autour de ton bassin et t'agrippes à lui comme un koala à son arbre. Tu n'es pas trop lourd, tu espères juste que la fatigue ne le fera pas te lâcher.
Quand il remonte les marches, tu caresses de ton doigts les os qui s'expriment au travers de sa peau. Tu ne veux qu'une chose : votre lit. Votre confort. Votre tout. Là où tout a commencé et là où tout se termine toujours.

Dans la chambre, tu te laisses tomber sur les draps, ouvres grand les bras pour qu'il te rejoigne. Tu l'enlaces et respires contre sa peau, trembles légèrement d'un bonheur éphémère que tu chériras pour l'éternité.

— « Je t'aime. »

Et cette fois c'est le bon moment pour le dire.