Dévergondée, folies insoupçonnées. Intentions peu délicates. Je t’aime, je te déteste et je te jette.
Employée du Père Noël, concocte aussi des potions sans queues ni têtes.
CARACTÈRE
Orbe sucrée que ja malmène, montre moi ton vice,
Délicatement, je te prie, tend l’oreille,
Offre-moi ton coeur si délicat avant que je ne surgisse,
Ne vienne le dérober ; puis frénétiquement t’offrir le sommeil,
Dors petit lutin, dors profondément ; demain sera plus cruel,
Demain sera plus grêle et infini
Demain sera plus perturbé, aussi,
Et demain, demain je grandirais.
Demain je ferais sonner la hâte sur ton palier.
Mirifique lutin est arrivé.
Le visage peint d’harmonieuses courbes ; elle se délecte d’un rien, d’un rire d’une larme, elle ricane.
Sans arrêt, tout le temps, elle assurera sa marque d’un rire mesquin, chuchotera «
bien fait », quand le monde se décomposera, quand les plus ignares s’écorcheront.
Compositions, mélodies, affreuses écoutes de ses cantiques tous finissent par en périr.
Ô la curiosité est un bien vilain défaut, si bien qu’elle vous tendrait la clef pour vous assurer de ne pas l’utiliser,
Si diabolique et vaine, que rien ne la freine ; le regard dépéri, probablement qu’elle n’offre pas le répit.
Et sur le périlleux chemin de la vie elle dépose des songes curieuses et malléables.
Ne vous laissez pas distancer par le curieux intensément mauvais, le renard immensément rusé, le bleu curieusement dévastateur et le rire qui happe - chant des sirènes inlassable.
La plus ignares ne distingueront pas de ce rire délicat toute la force nauséabonde, les plus tendres sauront dissimuler de leur chaleureuse amabilité un sang-froid éperdu. L’excessif n’est pas bon, l’excessif n’est pas mauvais, mais la curiosité n’est que le Mal mal compris.
Prenez garde si vous entendez son rire délicat, prenez garde si vous buvez cette chorale spirituelle,
Le petit démon sans un sourire nauséabond caresse l’espoir de vous faire chuter,
Le petit démon sous la neige spontanée ne dépose pas d’idée que vous puissiez le blesser,
Mirifique lutin quelle heure est-il ?
Probablement la même qu’aujourdhui,
Probablement la même que demain.
AVIS SUR LES BRAVE HEARTS Ô Smalt dit qu'elle n'a pas le temps ; pas le temps de se soucier de ses gens qu'elle trouve trop tout. Smalt, elle aime regarder de loin et rire de la malheureuse fatalité, de cette guerre qui se joue entre ces deux terrains qu'elle n'adule pas vraiment.
AVIS SUR LES HOLY CROWNS Même si elle devait avouer se moquer en lettres capitales de cette guerre qui se jouait, elle devait aussi avouer que songer à la douceur des Holy Crowns avait quelque chose de titubant. Pacifisme n'est rien qu'inutilité, et son coeur abrupte n'est pour l'instant pas déterminé à changer les choses.
AVIS SUR LES MASTER PIECES Va savoir ; la liberté que certains diront, la facilité pour laquelle certains opteront. Smalt n'a aucune raison de les contredire, sans pour autant en avoir pour être d'accord. Elle sait que l'on ne peut rien laisser entre les mains du temps, ce dernier est trop exigeant, il est prêt à se moquer des hommes après tout, un jour peut-être.
AVIS SUR LES DARK SHADOWS Peut-être que Smalt aurait pu en faire partie, mais fidèle à elle-même, si elle doit semer le chaos ou la pagaille, se sera d'elle-même. Inutile de se raccrocher à cette bande d'anarchistes qui vont même jusqu'à s'attribuer un nom ; Smalt les trouve bien stupides pour ne pas dire pathétiques. Sont-ils froussards au point d'agir à plusieurs ?
En quelle année et où a t-il grandi ? XXème siècle à Londres.
Un souvenir marquant de sa vie d’avant ? Quand elle a voulu allumer la cheminée et a fini par embraser le sapin le soir de Noël. Ce jour-là, la maison n’a pas brûlé, peut-être était-ce un signe.
Comment est-il mort ? Assassinée par sa mère, ou plutôt avait-elle fini immolée dans ce feu créé par cette dernière lorsqu’elle avait découvert la vérité, n’épargnant personne.
Comment a-t-il réagi à son arrivée ? Au départ blasée, elle n’a pas tarder à trouver ses marques. En réalite, Smalt se sentait désespérément seule au départ, probablement était-ce là une raison de créer des bonhommes de neige et de parler avec eux désormais.
Quelle est sa plus grande peur ? Se lasser, être démotivée, ne devenir qu’un simulacre ; ne rien éprouver d’incroyablement déroutant. Que l'hiver s'arrête, également ; cela signerait la fin de la neige.
Son objectif à Wonderland ? Semer la pagaille à sa façon ; avec ainsi, une pincée d’insouciance et beaucoup de curiosité. Offerte à tous, sans modération. SECRET INAVOUABLE Son père lui disait de ne jamais pénétrer dans sa chambre. Qu’il s’agissait d’un lieu réservé à lui et sa mère. Mais quand elle a vu les clefs trôner sur la table elle n’a pas pu s’en empêcher ; se demandant si son père lui préparait une surprise ce jour-là, elle a ouvert la porte et malheureusement fit face à l’infidélité de son père. Ce dernier l’a menacé si elle parlait, alors elle a fini par passer le reste de ses jours dans le mensonge, complice d’une immondice. Complice des viols, des terreurs, d'un argent sale et d'un amour dépéri.
Le temps, les décisions,
À tout moment de la vie d’un Homme sonne l’heure - pour certains celle de la vie, pour d’autres celle de la mort.
Elle se rappelait pourtant des sons incessants du Big Ben, alors comment tout a-t’il pu si aisément s’effacer ?
La faucheuse sans doute, le glas de la mort probablement.
Et les cris, perpétuels assiégeants, poursuivaient leur taraudant chemin sur la route de la mort.
Le temps est trop exigeant, il prend sans demander.
Le temps est trop lamentable, il dirige sans aider.
Le temps est trop filandreux, il s’efface et disparaît.
Pourtant, ce jour-là, il ne fut pas le seul à s’évaporer. Peut-être qu’au plus profond de son être aussi miséricordieux, le peu d’humanité qui siégeait en elle l’avait lui aussi délaissé.
Tout est toujours la faute de quelqu’un, tout le monde est toujours responsable,
La mort, la maladie, les guerres ; si Smalt a fini par accuser la fatalité, c’est car le responsable se cache toujours. Peut-être qu’elle est responsable, elle ne sait pas, elle ne sait plus. Elle préfère nier, psalmodier, plaider non coupable, détourner le regard, répéter des pas qu’elle connaît et s’engouffrer dans un froid éternel.
Répéter une boucle infinie ? Ce n’est pas dérangeant.
Confronter les problèmes ? Cela l’est peut-être un peu plus.
Dans le froid éternel, la démone trouve sa place, le diablotin trouve son siège, Barbe Bleue trouve son règne,
Bien loin d’imaginer, l’espace d’un instant, qu’elle aurait pu être épargnée, si seulement elle avait dit la vérité,
Si seulement elle n’avait pas été cette fatalité,
si seulement elle n’avait pas réduit
La confiance de Maman à néant,
si seulement elle n’avait pas réduit
Le coeur de Papa en cendre,
si seulement elle n’avait pas réduit
Son existence au mensonge
si seulement
si seulement
sa curiosité l’en avait empêchée.
❅ Née à Londres, belle vie belle famille, rien de spécial mais un futur prometteur - à la mort sans doute. À cette heure, tout le monde cherche le bonheur, mais tout le monde est mort alors peu importe.
❅ Souvent réprimandée par le monde entier, peste un jour, rebelle l’autre. Elle ne l’avouera jamais mais cette nuit du vingt quatre, elle a volontairement incendié le sapin de Noël. De rage sans doute, d’être top souvent oubliée, trop souvent insultée, trop aisément réductible au terme de sale fille.
❅ Pourtant l’année suivante, le travail de Maman lui prend tout son temps, et Papa passe beaucoup de temps dans sa chambre, fermée à clef. Elle entend des bruits bizarres ; Papa sans doute concocte-t’il quelque chose avec le temps. Peut-être est-ce qu’il lui prépare une surprise, un cadeau probablement, pour le nombre de fois où il lui interdit d’entrer quand il travaille.
❅ Elle se demande bien si d’autres travaillent avec lui - d’autres femmes qu’elle entend chantonner à l’intérieur. Le cadeau doit être immense, qu’elle pense. Sans se douter, elle patiente, mais le cadeau ne vient jamais.
❅ Des clefs trônent, sur la table de la cuisine. Les doubles, sans doutes. C’est curieuse qu’elle s’approche, sinistrement que ce soir elle n’entend rien, c’est sûr, il n’est pas là. Elle rentre la bonne clef dans la serrure, tourne la clef. Ce qu’elle voit n’est pas ce qu’elle espérait. Son coeur s’arrête, tourbillonne, bouillonne et s’éventre ce soir. Ce n’est ni Maman, ni un jouet, ni un cadeau qu’il prépare.
❅ Alors son Père l’a questionné, d’un regard taraudant, il lui a dit « Ne dis rien, ou tu en subiras les conséquences » alors elle a tendrement acquiescé. N’oserait-elle jamais, de peur, tout avouer. Il y avait beaucoup de choses qu’elle savait mais n’avouerait jamais, la raison pour laquelle Papa pouvait offrir toutes ces belles robes à sa mère, la raison pour laquelle jour après jour il la parait de bijoux. Et elle entendait, parfois, entre quatre murs trop étroits, les cris de celles qui n’en veulent pas. Les cris des âmes qui se perdent et des corps qui s’étreignent.
❅ Pourtant un soir, Maman est rentrée, plus tôt. Jamais, ô grand jamais ne revenait-elle si tôt. Alors la fillette a tenté, encore et encore de la forcer à là demeurer. Mais la maternelle savait, lorsqu’elle entendit les cris orgastiques s’élever, que jamais plus elle ne les reverrait.
❅ Sa mère détruisit la porte de la chambre pour constater avec effroi les tromperies de son mari avec de nombreuses femmes - dont la majeur partie ne désirait probablement pas être là. Sans crier gare, quelques secondes ont suffi pour que la faucheuse débarque, laissant crépiter dans les flammes, la trahison, la curiosité, la terreur et l’effroi. Ce jour-là, ils ont tous périt.
❅ Les débuts à Wonderland furent difficiles, solitude étant maître des lieux. Mais très vite la curiosité de Smalt la poussait à tout explorer. Nombreuses années d’errances et de solitude pour n’avoir pour seule compagnie des bonhommes de neige, elle a finit par s’oublier. Elle n’a jamais compris, ne comprendrait jamais que sa curiosité l’a mené tout droit vers la mort - elle ne comprendrait jamais qu’il existe dans ce bas monde, toujours des fautifs.