Tu te souviens…
Tu te remémores les souvenirs de ces chaudes journées d’été où tu gambadais dans les contrées sylvestres, en compagnie de tes inestimables compagnons de jeux ; cette époque bénie où vous tissiez innocemment de formidables aventures à partir de brins d’imagination.
Afin d’incarner le roi, tu étais souvent désigné,
Alors que tu avais toujours préféré asseoir le rôle du chevalier.Lors de ces après-midis où tu trottinais sur le dos confortable du poney des grands-parents, papa aimait raconter qu’autrefois les garçons de ton âge commençaient déjà leur formation de chevalier — que leur apprentissage s’était déjà entamée à l’âge de sept ans ; alors, la tête dans les nuages, les songes élaboraient des contes où tu te consacrerais à la royauté en devenant écuyer ; alors, durant les jeux, tu préférais brandir une épaisse branche en guise de glaive que te coiffer d’une couronne de brindilles. Ce précieux trésor reposait désormais sur la tête d’un autre, siégeant fièrement sur son fidèle fauteuil que vous aviez péniblement transporté jusque dans la clairière. Comme une repentance pour votre imprudence, comme un pardon éternel afin d’étouffer les remords de ce fameux jour. Car, il y avait toujours cette culpabilité rongeant la poitrine pour ne pas s’être rappelé des paroles de ton père, en voyant votre ami grimper à cet arbre.
Méfie-toi des cerisiers, Matthias, méfie-toi des cerisiers.
Ils ont fière allure, mais souffrent d’une immense fragilité.On paierait le prix de cette inadvertance, on rembourserait éternellement la dette d’une vie entière privée de jambes et de compensation. On réalisait seulement dans ces instants à quel point une petite imprudence pouvait nous retirer quelque chose de précieux. Alors tes mains continueraient de pousser, encore et encore, cet imposant fauteuil même sur les terres les moins adaptées. Ce n’était rien. Cela ne coûtait rien quand la vie nous offrait déjà tant. Un foyer aimant, un village faisant office de grande famille, des paysages magnifiques dans lesquels se perdre. La joie se répandait et prospérait dans ce petit coin de paradis.
Seul papa semblait devenir insensible au charme de ce quotidien.Il était de ces hommes si doux qu'ils en venaient à porter le poids des plus grandes inquiétudes. Son humeur se fanait à la vue de la hausse des températures, de la nature subissant les contrecoups de nos erreurs et qui perdait de sa beauté ;
ce n'est plus comme avant, qu'il disait,
ce n'est plus comme avant : avant on pouvait anticiper ; aujourd'hui les récoltes peuvent être perdues si vite. Et ça, c’est quand elles valent encore quelque chose... Papa racontait que ses activités perdaient en popularité, qu’on ne payait plus les services des agriculteurs à leur juste valeur ; il racontait qu’il n’avait d’autre choix que de s’endetter, que malgré tout son dur labeur et son travail acharné, il gagnait de moins en moins ; il racontait qu’un jour, peut-être, il ne pourrait plus subvenir aux besoins du foyer.
On aurait tant de problèmes si le gouvernement ne nous aidait pas, tu sais, mais même avec ça ce n’est pas assez. Son mal-être était profond et complexe — oh bien plus que tu ne le pensais ! Papa disait qu'il n’avait jamais rien su faire d’autre ; papa disait qu'il n’avait jamais été doué dans un autre domaine ;
papa disait être un raté, un bon à rien.Tu désirais tant redessiner cette esquisse éblouissante sur ses lèvres, l’écouter raconter de jolies histoires au lieu de t’inonder de plaintes incessantes. Tu désirais tant balayer son désespoir pour lui montrer la beauté du monde, lui redonner goût aux petites choses de la vie. Retourner à cette époque inoubliable où vous dégustiez le pain tout chaud offert par les voisins, où il t'emmenait ensuite chez les grands-parents. Vivre à nouveau de façon si insouciante comme si les lendemains n'existaient pas.
Tu désirais tant le revoir heureux, au lieu de contempler sa fatigue grandissante.Tu aimerais tant…
Tu aimerais tant…
Tu souhaiterais simplement...
qu’il retrouve sa joie de vivre d’antan.* * *
Secret inavouable : Il se sent responsable du suicide de son père.
TW : mention de suicide
— Né le 4 octobre 2007 en Nouvelle-Zélande, au sein d’un tout petit village de la campagne où tout le monde se connaît. Il est l’aîné d’une famille chaleureuse de deux enfants. La mère travaille à l’épicerie du coin et le père est agriculteur.
— Il a été élevé avec des valeurs altruistes et simples depuis tout petit. Sa famille toute entière l’a éduqué très tôt pour qu’il aide dans les champs et à la ferme des grands-parents. Ses résultats scolaires sont plutôt médiocres en raison de sa dyslexie et dyscalculie, même si on l'aide à s'améliorer. Mais cela lui est égal. Il estime que son futur appartient au métier d'agriculteur.
— Faisant partie d’une petite bande, il passe une partie de son temps dans les forêts du coin à imaginer des aventures. Esquisser de beaux dessins durant son temps libre, procurer de l’aide à sa famille pour les tâches, vivre des péripéties fantastiques avec ses amis et survivre en cours, tels étaient les ingrédients de son quotidien parfait.
— A l’âge de 8 ans, lors d’une mésaventure, l’un de ses amis, en grimpant à un arbre, est mal tombé et est désormais paralysé des deux jambes, dû à une lésion de la moelle épinière. Matthias et les autres font le nécessaire pour ne pas l’exclure. Depuis cet
événement marquant, Matthias devient particulièrement anxieux quant au bien-être de ses proches.
— En raison des multiples difficultées qu’il rencontre en tant qu'agriculteur et notamment des dettes qui s’accumulent, les inquiétudes du père donnent naissance à une dépression de plus en plus grande. Enfant insouciant aux problèmes d'adultes, Matthias ne comprend pas son tourment. Néanmoins, sa sensibilité le pousser à se fixer comme objectif de lui redonner goût à la vie, prenant beaucoup sur lui.
— A 13 ans, fatigué d’entendre son père se plaindre du manque d’argent et inquiet de voir son état empirer, Matthias explose de colère en hurlant que son pessimisme et ses idées noires commencent à être lourds à porter pour lui et la famille. Matthias le culpabilise en espérant ainsi provoquer un choc pour qu’il se ressaisisse, et lui expliquer qu’il doit absolument se reprendre pour aller mieux. Le père, abasourdi, ne trouve absolument rien à répondre, tandis que sa mère le réprimande.
—
((Le lendemain, alors que la famille rentre à la maison, le corps du père est retrouvé sans vie, laissant derrière une lettre. En ressassant la situation avec la famille et un spécialiste, il était devenu certain que les signes montraient qu'il avait besoin d'aide spécialisée. Matthias pense que son discours a dû être le déclencheur, et est désormais rongé par une culpabilité écrasante, quand bien même personne ne lui en veut sincèrement.)) —
souvenirs effacés par le secret inavouable.— ((La famille est plongée dans une humeur maussade, et Matthias commence lui-même à s’assombrir de plus en plus. Il perd quelques kilos et devient très irritable en s’éloignant peu à peu des autres. Il a besoin d’être seul.)) — souvenirs incomplets à cause du secret inavouable
— Alors qu’il traversait la route, son manque de vigilance lui a été fatal. Une voiture le percute violemment, mettant fin à sa vie.
Un souvenir marquant de sa vie d’avant ? La chute de son ami ayant causé la paralysie de ses jambes
Comment est-il mort ? Accident de voiture. Les plus belles choses de la vie peuvent être retirés si aisément
comment a-t-il réagi à son arrivée : Effrayé et déboussolé, ses pas hésitants avançaient dans ce monde enchanté. L’étrangeté des lieux le fascinait autant qu’elle le tétanisait.
Quelle est sa plus grande peur ? Perdre un proche
son objectif à Wonderland : Il oscille entre trouver son secret inavouable afin de retourner soutenir sa famille (surtout son père) et devenir chevalier de la reine blanche. Éternel indécis, choisir signifierait qu’il privilégie une solution plutôt qu’une autre. Il n'arrive donc pas à choisir entre sa loyauté envers son père, l'idée de le sauver de lui-même, et la reine blanche avec qui il sent un lien extrêmement fort. Alors pour l’instant, il accomplit son devoir en se rassurant tout doucement.