il avait longtemps marché, bien trop longtemps et sans pouvoir réellement prendre appui sur sa fidèle amie. cassée. on l'avait cassée. la situation l'aurait bien plus amusé si il n'avait pas du faire face à cette terrible perte alors qu'il était en train de se balader à Partout (dans l'est). il n'avait qu'une hâte arriver à bon port, boire un thé et parler. parler avec susan. ça lui manquait parfois. parce que susan il posait des questions mais des bonnes questions, parfois il y répondait. parfois il parlait sans en poser. avec susan c'était simple pour eux mais bien trop perché pour les autres.  

la merveilleuse horloge dans son champ de vision il touchait au but, l'éclopé souriait et avait même trouvé la force de pousser la chansonnette en agitant les bras avec le cadavre de sa fidèle amie entre les doigts. la porte poussée, il n'avait même pas attendu d’apercevoir la petite tête ivoire de son ami pour s'exprimer, que dire, se plaindre de sa mésaventure. « susan, susan susan, suuusan. sais-tu combien de pas il m'a fallut pour arriver jusqu'ici depuis Partout ? »  

la jambe traînante, il virevolte dans la pièce cherchant son ami. le regard s'illuminant avant de finalement prendre cet air faussement dramatique qui lui allait si bien. l'air abattu, l'acteur sur scène il tendait le cadavre déposé sur ses deux frêles mains, les bras tendus vers son ami tout blanc. un soupir faussement désespéré, profondément amusé il poursuit finalement.

« ma pauvre amie, une fois de plus massacrée. un malotru, un malpoli, un idiot qui n'a pas apprécié que je pointe la direction à prendre. savait-il que c'était la mauvaise ? »  

pas une once de regret dans ses paroles, même si sa randonnée ne lui avait guère été agréable, la situation à l'origine de tout ça était plus qu'amusante. samaël aimait perturber les gens, il aimait les agacer, il aimait les voir prendre cette confiance en eux au point de briser sa canne et tant que cela s'arrêtait là, il s'en amusait. mais le pauvre éclopé aimait bien faire croire qu'il savait toujours s'arrêter avant un quelconque drame plus...dramatique.

raclement de gorge, l'air dramatique balayé au loin, il y avait le retour de son sourire radieusement provocant. ce petit air de tête à claque.
« dans tous les cas cher ami, tu es le seul à qui j'accepte de confier ma précieuse. ça serait mieux que tu puisses réparer les jambes mais, chacun sa spécialité dira-t'on. »   

les gens sont juste idiots. si ils pensent m'agacer avec ça, ils se mettent les doigts dans l'oeil. il se répétait, samael, il aimait se répéter, insister; appuyer sur un détail qui le contrariait un peu malgré le fait qu'il affirmait haut et fort l'exact contraire même avec la lueur dans ses yeux.

le regard s'illumine d'avantage lorsqu'il voit les mains minutieuses et merveilleuses de son ami s'emparer de sa fidèle camarade de voyage. et la jambe traînante il semble déjà se préparer aux futures paroles et se diriger vers la précieuse théière. « ah en plus de me faire porter ta porcelaine je dois en plus te raconter mes mésaventures, sans avoir plus d'assistance ! quelle audace » il rigole de ses mots, il s'amuse de son ironie dont il était certain que cette fois-ci au moins, serait appréciée à sa juste valeur.

finalement équipé il vient s'installer, la jambe douloureuse tendue, posée. « je me suis donc rendu (à) Partout. tu sais bien comment c'est là-bas. tous aussi...typiques et fidèles au lieu. » finalement mal installé, il se repositionne sans épargner ses manières et ses gestes exagérés avec ses bras encrés de noir. « tu sais aussi que j'aime bien aller là-bas, y'a toujours des trucs amusants...originaux à y voir. » petit instant de réflexion, épaules haussées. « bien que peu intéressant à retenir. cela dis, cet endroit serait triste sans un Partout, ne penses-tu pas ? »