Cela faisait donc quelques temps que tu avais retrouvé Halloween City et ses bienfaits sur ton être, un être néanmoins de plus en plus en proie à ses instabilités… Comme si tout ce qui lui appartenait commençait à se dérober sous ses pieds, l’imprévu se profilant un peu trop en ce moment et en des thématiques que trop complexes. Ce n’est pour changer que tu avais fini en la nuit éternelle par rejoindre l’un de tes bars favoris, le besoin de se divertir se faisant plus que nécessaire alors que tu avais tendance ces derniers temps à chasser ton propre sommeil… Une méthode simple mais efficace pour éviter les complications qui se faisaient de nouveau présentes. Tu n’avais pas cherché un divertissement spécifique en ton escapade nocturne en dehors de ton casino, celui-ci marchant toujours merveilleusement. Tu ne doutais pas que tu allais tomber sur quelque chose d’un tant soit peu divertissant, allant de la bagarre sanglante entre deux individus alcoolisés jusqu’aux règlements de comptes plus poussés le tout sans oublier les amusements qu’un orchestre pouvait produire. Il te fallait du divertissement et tu en trouverais inévitablement à défaut de te le procurer d’une toute autre façon.

Tu avais donc fini par rejoindre une table en le bar sur lequel tu avais jeté ton dévolu, ta carcasse s’écrasant le long d’une chaise alors que tu t’étais confortablement installé. Ne tardant à sortir sur la table un cigare ainsi que l’ensemble des outils afin de le tailler et lui donner vie sous les flammes. Levant la main en parallèle afin d’appeler un des serveurs, tu finis par lui exposer ta commande, un classique lorsqu’on te connaissait tes goûts allant du classique au plus travaillé et exotique.

« - Apportez moi un de mes cocktails favoris, celui avec de l’Angosturo, de l’Orange Bitters de la Tequila le tout marié avec un peu de bière aux notes d’agave. »

Un tout peu commun que tu avais consommé la dernière fois en un contexte plus plaisant au début… Le tout ayant rapidement changé, le tout ayant pris des notes amères, assassines et en réalité émotives à ta façon. Tu avais failli extirper de la poche intérieure de ta veste un peu de lecture jusqu’au moment où une voix vint raisonner, une voix que tu n’aurais jamais pensé entendre en cette ville. Il y eut une absence de salutation et pourtant le tout ne t’offusqua point… Au contraire tu avais déjà doucement souri sous ton masque d’or face à un imprévu que tu accueillais volontiers pour une fois. Elle avait donc quitté son royaume de mensonges pour venir jusqu’ici mais en quel but ?

« - Bonsoir mademoiselle Jacquet. »

Respectant son nom alors que tu avais clairement ignoré celui-ci la dernière fois, tu la décrivis te remémorant ce regard larmoyant autrefois.

« - Effectivement la couronne a plu, pour une composition… Sinistre comme vous l’aviez dit j’ai envie de dire que cela est la norme en cette ville. »

Tu vins d’un bref geste de main décrire la chaise non loin de toi en cette table désignant ensuite le serveur d’un bref geste de main.

« - Vous allez rester je suppose ? Commandez, je vous offre le tout, sans doute vous faudra-il un peu d’alcool pour noyer qui sait vos futures larmes ? »

Sa commande ne tardant à passer alors que le serveur reparti en direction du comptoir dès lors. Tu avais apprécié à ta façon sa confidence, pleurer durant la nuit prenant un tout autre sens en Halloween City… Elle ne manquait pas de répondant ce qui te satisfait comme quoi tu ne l’avais sans doute totalement brisée la dernière fois, sûrement juste de quoi la rendre curieuse comme tu l’avais souhaité. Tu ne savais si tu avais parfaitement réussi à attirer son attention mais si elle avait décidé de t’adresser la parole après tout ca ce n’est pas le hasard tout bonnement. Une excuse se glissant étrangement en le tout comme si une chose au fond d’elle lui faisait comprendre que tu avais une certaine valeur à ses yeux. Tu fus quasiment heureux de l’entendre prononcer le mot curiosité pour conclure sa prise de paroles, si elle était influencée par ce trait alors le tout allait être amusant à exploiter tout bonnement. La curiosité ne justifiait pas les pires abominations mais était apte à donner un petit coup de main pour se laisser tomber, pour s’abandonner à certaines de ses envies les plus sensibles.

« - Je vois que vous avez appris à vous excuser c’est bien, au final est-ce que la composition que je vous ai demandé pourrait s’appliquer à vous en partie ? »

Ancrant ton regard auprès du sien, ignorant le bouquet qu’elle tenait alors que tu vins tantôt en décrire le contenu malgré tout. Tu n’avais pas peur d’utiliser les mots, les paroles ayant toujours été l’une de tes multiples armes, blesser n’était jamais un problème. S’offusquer était permis à tes côtés mais être blessé aucunement car tu ne tolérais guère la faiblesse même si tu connaissais toi-même son goût en bien des situations.

« - Peut être que j’ai une période où je buvais pour oublier, qui sait ca nous arrive tous je dirais à un moment où à un autre mais j’ai surtout le goût des bonnes choses. »

Le serveur revenant d’ailleurs sur ces propos à votre table afin de vous apporter vos précieux breuvages diamétralement opposés. Tu avais fini tantôt par reprendre ton cigare en main pour le préparer afin de bientôt le glisser au niveau de ta bouche squelettique.

« - Pour répondre à votre autre question disons que cela ne fait jamais de mal un peu de divertissement, la curiosité y jouant sans doute pour beaucoup sûrement mais passons vous m’aviez dit pleurer la nuit… Comptez vous éternellement pleurer dès que je vous arracherai quelques larmes ? »

La nuit étant éternelle en cette ville damnée tu considérais en avoir fini avec les formalités ayant répondu à chacune de ses questions. Les questions ne manquaient pas à son attention et la toute première fut déjà bien déplaisante mais des plus intéressantes à vrai dire.

« - Je me demandais chère amie fleuriste… Qu’est-ce que l’espoir pour vous ? Tout comme avez-vous déjà tué quelqu’un ? »

Deux questions des plus simples, tu allais pouvoir recommencer ce petit amusement avec elle mais tu ne doutais pas du fait que le tout finirait différemment de la dernière fois en sa boutique.

Alors qu’elle te rétorquait, il y avait tellement de propos qui te plaisaient, sa façon de se défendre… Il y avait quelque chose d’intéressant et à exploiter, à remodeler afin d’en obtenir une chose merveilleuse mais combien de temps cela te prendrait il ? Il y avait comme de la flatterie en certaines de ses tournures et de la condescendance en bien d’autres. Certaines de ses paroles étaient justes surtout cela qui correspondait à l’espoir, tu ne savais même pas toi-même si tu y avais pu y goûter, si tu savais ce que cela faisait. Tu avais eu de l’espoir en des contextes différents, passés mais le tout était devenu si distant au pour où ce même contexte illustrait parfaitement ton incompétence sentimentale en général. Tu avais d’ailleurs doucement levé ton verre à ton tour en écho à son geste pour t’abreuver ne pouvant néanmoins refuser une invitation à boire avec la formule qui y était liée. Tout ceci te rappelait sa boutique, sa tentative de te tenir tête jusqu’au moment où elle vint s’écrouler à tes pieds, jusqu’au moment où elle vint pleurer n’ayant effacé vos précédents instants. Tu allais encore être plus sauvage en ce moment, à ta façon, tu allais la blesser et le faire parfaitement.

Tu tiras tantôt sur ton cigare, crapotant avant d’extirper l’imposant nuage d’entre tes lèvres squelettiques. Ta main libre caressant ton verre parfois avant de venir pianoter contre le bois, tu t’étais dès lors enfoncé en ta chaise profitant d’un léger silence qui avait fini par s’instaurer. Tu avais fait en sorte qu’il soit pensant, qu’il dure tout bonnement pour la travailler sans avoir à utilise ta propre magie maintenant que tu avais de plus en plus d’informations sur elle.

« - Etrange tu ne sembles que trop bien te rappeler de la dernière fois où on s’est croisé et n’est-ce pas toi qui vient de prendre place à cette table… Est-ce que tu cherches la mort ou un châtiment Rose ? »

Te levant sur ces propos pour doucement tirer ta chaise et te rapprocher d’elle, assez proche pour la toucher, prendre en main ce bouquet ou faire on ne sait quoi. Il y avait une raison pour sa présence mais il était complexe de savoir ce que les gens voulaient s’infliger et Rose devait avoir un quelconque intérêt en tout cela.

« - Dans tous les cas qu’est-ce qui te dit que je ne connais pas l’espoir, j’en connais les grandes lignes mais il est vrai que j’en ai sans doute oublié la signification, ce que ca provoque à l’intérieur de soi. Concernant le meurtre… Tu sais très bien qu’il y a un début à tout ? Mais nous verrons plus tard. »

Approchant ensuite une de tes mains de son bouquet mourant alors que la seconde s’occupait toujours de ton cigare. Décidemment pour le coup tu étais quelque peu étonné des envies suicidaires de Rose qui se trouvait donc à tes côtés présentement.

« - Dit moi toi qui te trouves là… »

Une phrase entamée alors que tu approchais doucement ton visage du sien en un épais nuage de fumée qui se dissipait au fur et à mesure tu conclus par ceci.

« - Tu n’es qu’une esclave de la Reine Blanche, où est ta putin de rage, ton respect de toi dit moi, cela te plait ? »

Accentuant ces points volontairement avec un juron chose très très rare en ton vocabulaire. Tu voulais qu’elle s’éveiller et qu’elle devienne intéressante à observer, les deux et tu mettrais toutes les chances de ton côté tout bonnement tandis que tu pensais avoir énoncé une vérité.

Une de tes mains se glissant donc en le bouquet, effleurant la tige d’une des fleurs, tu murissais quelque chose tout bonnement alors que ta vois s’éleva encore.

« - Je vais te blesser, te détruire Rose mais tu seras une belle œuvre une fois rafistolée crois moi, tu seras enfin libre. »

Que des réponses qui ne te plaisaient réellement jusqu’au moment où elle évoqua une nouvelle fois la couronne de fleurs, un détail qui ne cessait de revenir tout comme le fait qu’elle était en rage, prise par ses larmes depuis bien trop longtemps en chaque nuit. Tu voyais son corps réagir d’une bien étrange façon parfois, le sourire se hissant auprès de ses lèvres, de ses traits alors que ses doigts ne cessaient de se distraire auprès de ce bouquet maintenant maltraité. Tu avais remarqué aussi qu’elle s’était permise de creuser un peu plus la distance qui vous séparait suite à ton précédent geste. Prête à se jeter en la gueule du loup mais à ne pas l’affronter directement, c’était aussi amusant que pathétique tout bonnement. Elle tentait de renvoyer une image si paisible mais tu te demandais qu’importe ses propos si en réalité elle n’attendait pas que tu la rends vivante, que tu lui imposes les plus infâmes des châtiments. Que tu viennes te saisir de ses démons, que tu viennes les raviver de la plus belle et la plus infâme des façons. Définitivement il y avait quelque chose d’anormal avec toi, ce n’était pas une nouvelle mais avec elle, Rose était tout aussi dérangée mais à sa façon.

Allais-tu lui dire comment tu comptais t’occuper d’elle ? Pas le moindre du monde, pas pour l’instant au minimum mais tu commençais à avoir ta petite idée, curieux de savoir ce qu’il pouvait réellement avoir au creux de sa boîte crânienne. Tout le monde était apte à devenir une belle œuvre, le potentiel de certains était juste plus facile à voir et à extirper et Rose en avait énormément à revendre à tes yeux.

« - Pourquoi te dire comment je vais te blesser Rose alors que je finirai par te le montrer qui sait bientôt. »

Tu avais délibérément accentué son prénom d’une voix chantante, d’une voix amusée même si tu aurais espéré en son ensemble une réponse plus vigoureuse… Définitivement Rose ne se respectait pas alors que pour la seconde fois tu vins te décaler vers elle pour combler le vide qu’elle s’était permise d’instaurer.

« - Revenons à cette fameuse couronne. »

Prenant une gorgée de ta précieuse boisson, de ton précieux cocktail sur ces dires. Tu laissas une de tes mains passer en son dos pour s’écraser contre son épaule et caresser son bras descendant doucement au niveau de sa hanche, volatil en ta maudite caresse.

« - Mais d’abord un dernier détail… Tu te jettes en ma gueule pour me fuir ? Mauvaise joueuse que tu es. Je disais donc pour cette couronne tu avais qui sait sûrement envie de la voir, l’avoir entre tes mains mais tu sais que cette commande était pour offrir. »

Raffermissant ton emprise tu étais persuadé que ce tourment marcherait, qu’elle finirait de nouveau par réagir de façon intéressante à défaut d’utiliser son pouvoir pour se substituer à tout cela.

« - N’aurais-tu pas voulu que quelqu’un te l’offre au fond ? Quelqu’un qui puisse comprendre ta rage et tes larmes, qui puisse t’apprendre à te servir de tout cela comme une ressource pour vivre ? »

Tu souriais encore et toujours sous ce masque tel une entité monstrueuse, un animal carnassier qui attendait son repas alors que tu tirais sur sa silhouette, sur sa hanche pour l’amener à toi du mieux que possible mais en douceur malgré tout.

« - Je peux te donner tout sauf… Une vie misérable comme la tienne actuellement. »

Elle ne cessait de marteler son nom accompagné de mademoiselle tenant excessivement à tout cela visiblement, le respect de l’autre était une chose si rare et tu ne comptais lui accorder. Tu voulais faire d’elle une autre femme, faire d’elle une personne émancipée de ce qu’on lui avait imposé en le royaume d’Ivoire et présentement céder à ses exigences n’en faisait partie. Elle n’était peut-être pas le genre de femmes à qui ont offre des fleurs même si cette phrase n’avait guère de sens à tes yeux mais tu étais convaincu qu’elle était ce genre d’êtres qui avaient besoin qu’on les aide. Qu’on leur apporte un soutien pour qu’ils apprennent à vivre normalement, comme ils auraient toujours dû vivre sans être esclaves d’un roi ou d’une reine, juste bons à nourrir le chaos. Elle eut le don malgré tout de finalement poser une question intéressante, pourquoi ce rapport de force ? Sans doute appréciais-tu anormalement le tout mais est-ce que cela était lié à une peur de l’abandon ? Tu avais jeté bien des individus une fois qu’ils avaient cessés d’être divertissants alors la réponse ne résidait en tout cela mais oui… Oui tout au fond de toi il y avait cette peur qui concernait un autre être.

Elle te rappelait encore et toujours le fait que tu cherchais la domination mais étais-tu du genre à te laisser bercer, te laisser déstabiliser par les conseils d’une personne quelque peu inconnue à tes yeux ? Tu avais ton caractère, tes envies et ce n’est pas de simples propos qui allaient déclencher une quelconque introspection en toi car ce n’était pas toi qui avait besoin d’aide, ce n’était pas ton envie tandis que tu voulais juste la captiver elle entre tes griffes… Même si oui tu avais clairement besoin de soutien, d’un regard extérieur sur ton être, un regard et des actions autres. Rose ne sera jamais en position de négocier et tu comptais lui rappeler à ta façon.

Qu’importe ses doigts qui cherchaient à s’enfoncer en ton gant, qu’importe ses vaines tentatives tu étais le prédateur et elle ne pourra jamais prétendre à ce rang alors que tu étais encore plus amusé par la division en ses actes. Tiraillée en l’intensité de ses diverses poignes, tantôt douce et tantôt violente plus bas.

« - Si seulement tu savais ce que je peux t’offrir mais tu es encore trop résiliente inutilement pour ça. »

Alors tu finirais par devoir la briser à défaut qu’elle accepte de s’abandonner, de se laisser faire. Tu bravais ses malheureuses tentatives de résistance, main toujours logée ici-bas, toujours plus intrusive en ses mouvements, en sa chaleur qu’elle appliquait. Tu avais même fini par qui sait un peu te rapprocher d’elle toi aussi, pour quelque peu te blottir en quelque sorte reprenant une petite gorgée de ton breuvage.

« - Alors tu vas me trouver longtemps triste jusqu’à ce que tu comprennes ce que cette ville peut t’offrir, jusqu’à ce que tu comprennes qui tu es réellement. Dommage que tu sois attachée à une fausse éthique… Tu es à l’image de mes propos… Tu prétends être ce que tu n’es pas. »

Ta tact descendant doucement, déjà basse pour s’arrêter sur cette parcelle de ton être, en ce creux, en ce lien entre sa cuisse et ses hanches.

« - Mademoiselle Jacquet. »

Sourire mauvais sous ton masque pour ne changer alors que ta voix se faisait moqueuse.

« - Je l’ai dit tout simplement mais qu’en ai-je pensé au final ? Rien cela était factice tout comme l’image que tu cherches à conserver. »

Cette image qui cachait les larmes et la rage, cette image qui cachait le désir d’abandon pour revivre.

Le moindre que l’on puisse dire c’est qu’elle ne manqua pas de te surprendre alors que tu n’aurais jamais pensé cela d’elle. Tu l’avais jaugé autrefois comme une personne mesurée et respectable vis-à-vis d’elle-même malgré ses errances… Tu savais qu’il y avait quelque chose en elle, sa rage donnant parfois place à des caresses timides par la suite, il y avait une raison à tout cela. Une raison que tu ne connaissais précisément encore alors qu’elle n’était même plus une Alice qui sait, qu’elle ne connaissait même plus son passé. Tu ne doutas qu’elle s’était levée pour se substituer à ton emprise vicieuse mais la suite fut clairement étonnante, non pas au point d’en être déroutante mais excessivement plaisante et flatteuse. Si seulement elle savait qu’elle venait un peu plus de s’enfoncer, d’entre en ton jeu, de se noyer en l’ensemble des méfaits que tu représentais. Il n’y avait déjà que très peu de choses qui pouvaient t’atteindre et de surcroît le tout en un contexte précis mais Rose était si loin de tout cela. Elle avançait plus qu’à tatillon, elle avançait à l’aveugle et au contraire elle était à reculons à vrai dire dire se rapprochant du ravin.

Tu la laissas faire alors qu’elle sentait sans aucun doute que tu te détendais sous ses attentions, sous ses caresses sachant qu’elle était incapable de tenter quoi que ce soit de dangereux. Elle tentait de poser des questions, faisant fausse route encore une fois, si indirectement et sans connaissances ses propos auraient pu faire référence à Blanche ce n’était pas à cause d’elle que tu étais ainsi même si tu avais commencé à sombrer docilement de ton vivant à cause d’elle… Ceci tu l’avais oublié depuis si longtemps néanmoins et celle qui avait fait de toi cette monstruosité n’était plus de Wonderland et elle n’avait été en aucun cas délicat avec toi, bien au contraire, bien pire là où les mots ne pourraient décrire les pires tortures que tu avais ressenti entre ses griffes.

Rose tentait, Rose échouait mais tu reconnaissais ses efforts, partisan du fait qu’il était autorisé de faillir mais non pas d’hésiter.

Il n’y avait que deux choses qui pansaient tes plaies, lorsque ta rage s’abattait sur tes amantes après les avoir enlacées en un factice amour, un éclat charnel d’un soir avant que tu n’exerces ton méfait. Le second facteur étant Blanche encore une fois… Malheureusement parfois… La seule capable de refermer tes plaies de par sa douceur mais aussi son sacrifice entre tes crocs, une plaie soignée pour deux autres ouvertes à ses côtés en ce moment…

« - Si tu savais Rose je sais apprécier les deux, je sais tout embrasser moi contrairement à toi. »

Une parole si simple, il est vrai que tu ne refreinais aucune de tes émotions car tu ne les contrôlais que trop bien alors pourquoi les refouler. Prenant ton verre d’une main pour t’abreuver en cette charmante compagnie, tu glissas ton second bras derrière toi, au niveau de sa cuisse pour venir la saisir, pour attraper le dos de celle-ci et la gratifier d’une caresse aussi aventurière et amusée que les actions qu’elle avait réalisées.

« - Tu ne sauras jamais comment il faut s’y prendre avec moi n’y quand il faut adopter une certaine méthode cependant j’apprécie tes tentatives, tu as de l’audace même face aux abominations. »

Sans le moindre gène en cet échange charnel, ta main toujours ancrée où tu l’avais apposé et active, massant son être à elle. Tu finis par terminer ton verre et te lever t’extirpant de son emprise pour au final la saisir… La tirer vers toi et la captiver d’une main en son dos, juste au-dessus de sa chute de reins la forçant à se blottir contre toi encore une fois, néfaste en tes contacts. Ton buste pressé contre sa poitrine tout comme ton bassin au contact du sien alors que tes doigts libres vinrent saisir son visage, englobant son menton, ses joues.

« - Continuons dehors, veux-tu Rose ? »

Elle se décomposait autant qu’elle bouillonnait un peu plus en chaque seconde et c’est parfaitement ce que tu recherchais. Tu ne souhaitais faire germer un quelconque désir positif, une quelconque envie charnelle bien au contraire. Tu n’avais qu’un objectif, la voir envieuse de te mettre à mal de façon bien plus brutale et tu avais senti son rejet tout entier lorsque tu t’étais permis de venir te presser contre elle. Elle avait même fini par te demander pitié, sans doute était-ce la seconde fois qu’elle venait de se rabaisser ainsi depuis votre entrevue en la boutique, ton œuvre semblait fonctionner. Tu en auras bientôt le cœur net alors qu’elle vida son verre et exhaussa ta demande de continuer dehors. Quelques pièces s’écrasant sur la table pour payer vos consommations alors que l’astre nocturne venait vous éclairer entre l’artificielle lumière qui se trouvait en la rue principale. Voilà que les questions les plus logiques ne tardèrent à tomber, pourquoi avais-tu jeté ton dévolu sur elle ? Sans doute avais-tu fait le choix de l’opprimer en sa boutique mais après tout n’était-ce pas elle qui s’était permise de venir à ta table ? Aimait-elle souffrir à ce point et en la dissimulant encore plus pauvrement que d’autres individus ?

Cette idée te faisait doucement sourire, peut être était-elle comme Blanche sur certains points… Du genre à vouloir braver le danger et à finalement s’offrir, trouvant sa satisfaction en l’abandon et le sacrifice pour d’autres. Jusqu’à quel point comptais briser Rose ? Jusqu’à ce qu’elle accepte ce qu’elle est réellement, ce qui sommeille en elle et dès lors il te fallait malgré tout la nourrir d’une certaine façon.

Tu l’invitas donc à te suivre, une main apposée à l’arrière de son bras pour la guider vers une ruelle. Tu avais tout le long de ce petit chemin distillé une chose en elle, la révolte, la colère, d’une façon si douce pour que le tout ne soit flagrant. D’une façon à ce que ces faux sentiments soient harmonieux avec sa frustration actuelle plus qu’avec la potentielle peur qui la prenait. Elle avait commencé à se laisser emporter par ses émotions mais tu étais convaincu qu’il lui fallait encore un peu d’aide alors que tu pris les devants par rapport à ses questions.

« - Il n’y a que toi qui a choisi ce qui se passera maintenant Rose en venant à ma table… Puis penses-tu que je me moque réellement de toi ? Tes réactions sont amusantes de par leur originalité pour certaines mais je veux que tu gouttes à autre chose que les larmes. Si j’ai bien compris tu te morfonds sans extérioriser ce qu’il y a en toi. Ce n’est pas comme ça que les sentiments doivent marcher. »

Penchant la tête sur cette phrase alors que ton masque vint s’ôter de lui-même pour rejoindre ton lobe droit sous sa forme la plus simple, sous la forme de cette boucle d’oreille. Tu te rapprochas d’elle et lui déclaras ceci.

« - Je ne perds pas mon temps à vouloir faire de toi une personne vraie et entière, tu comprendras bientôt que je ne suis là que pour t’aider. »

Tu tentais toujours de maintenir à flot en parallèle son dégoût, sa rage latente qui n’avait pu s’exprimer face à tout ce que tu avais pu lui faire en vos deux rencontres, jouant autant des paroles que de ta magie pervertie. Un second homme ne tarda à s’engouffrer en la rue, alcoolisé et légèrement titubant, tu murmuras simplement ceci à ton interlocutrice.

« - Et je vais te le prouver. »

Attendant que l’inconnu arrive à votre niveau c’est sans plus de cérémonie que tu vins soudainement le frapper, lui assenant un coup à la tempe qui le sonna à défaut de lui faire perdre connaissance. Il s’échoua sur le sol, dos à un mur commençant à vociférer des menaces et insultes même s’il allait être inapte à se redresser pour de bonnes dizaines de minutes. Tu vins promptement te placer en le dos de Rose, extirpant tantôt d’une de tes poches ce qui s’apparentait à une dague merveilleusement ouvragée que tu vins glisser en sa main à elle. C’est ainsi que tes mots tombèrent tel un couperet.

« - Voilà ce que je peux t’offrir, de quoi passer cette rage que tu accumules depuis si longtemps. Il est si facile de te voir serrer les poings, de ressentir ta frustration, une colère que j’ai attisée certes mais à laquelle tu n’as jamais voulu répondre malgré sa présence en toi depuis bien plus longtemps que notre première rencontre. Tu as une offrande pour te défouler alors que vas-tu faire ? La saisir ? Fuir comme toujours ? Ou alors tenté de me planter moi ? »

Car dans tous les cas le pauvre décédera de ta main si ce n’est de la sienne mais est-ce que Rose allait enfin te satisfaire ? Est-ce qu’elle allait enfin se libérer ?