il y a que c’est dans la solitude qu’on sourit ;
à l’heure de la trinité c’est qu’on se réveille et de vous tous, susan on oublie. enfin. retrouver son royaume et se parer
parure pour soi oh comme jamais
(plus jamais)
on ne vous donnera – montrera – le goût du bonheur. trois heures sonnera, susan à la manière des rois sortir et vers la mer dans le sable seul cœur battant on se criera vivant. trois heures sonnera et sans minutes sans secondes pour une heure susan la vie devant soi

vous hors-temps
et il aura celui de son monde dans les mains.
puissant loin de vos regards ; ça ne vous concerne pas
(après tout)

trois heures et ce n’est pas que l’horloge qui sonne
on se fige. ce n’est pour personne que l’on rayonne présentement, susan
plus beaux atours et ça cogne.

qui
(rage interne)
(insulte)

car avant d’avoir emmené le bandersnatch sur la plage il y a peu ;
t u
étais celui qui savait.


le sang aux tempes, soudain ; susan,
scintillement des yeux qui
s’éteint.

devant la porte. toi derrière, dehors.
silence.
silence silence silence
SILENCE


(et ce n’est pas la première fois qu’on te voit)
(c’est la première qu’on t’entend)
(si clairement)
(depuis)

une armure. grondent les yeux noirs susan.
tu n’as jamais eu besoin d’armure
tu incendies avant même qu’on te touche
(l’a incendié de l’intérieur)

et ne dis pas ça
tu es revenu
(alors tu verrais la clé dans sa chambre)
(NON)

mais tu es revenu, ça vrille un peu au-dedans des yeux.

tu as des mains. fais-le.

plus près jabberwocky et on donnera son énergie
à se tenir loin.
(retenir son cœur)
(on se souvient que dans ces situations il faut plutôt haïr, susan)

apporte-la-moi. j’attends.

voix tranchée.
cœur tranché.

tu dois connaître la nouvelle forme de son visage, depuis
dans ton silence, non ?

oh. tu peux attendre oui.

il aurait fallu chaque fois, laisser tomber le sable pour trois minutes.
tu sais quand on te voyait par les fenêtres
quand on te savait si près
(si loin)

et qu’on se frustrait
parce que tu oses si facilement ; on ose si difficilement
(scintillement froid qui t’a
toujours laisser partir
sans retenir)

alors,
tu ordonnes.
et il n’y a plus de bleu dans ses yeux.
nuit noire d’orage, entends gronder la fureur

jabber.

elle est loin de celle du bandersnatch
(de cette fois et ô on en est sûr tu t’en souviens)
mais pompe sous la peau.

lève le menton, susan
(tu ne vois pas)
(pas encore)

les yeux fixent la porte ; le défi de l’arrogance
les bras rassemblent ses mèches ; les attacher en silence,
le silence des exécutions. et il n’y a pas de peur susan
qu’une seule envie de

(traverser la pièce, corps en finesse)
(ouvrir)
(à sec geste vif)
(planter l’orage des yeux dans les tiens)
(te voir)
(te regarder)
(tu as ordonné)
(on sort à la manière des rois)
(la couronne est tombée dans son cœur)

tellement droit susan aucune vague ne pourrait, là, maintenant, l’éroder. enfin jabberwocky on te reconnaît. sous l’étoile rouge inversée. tu la vois ? ta

m a r q u e.

le respire sourd, susan. fureur figée.
(penser il n’est jamais entré)
(penser il n’a jamais osé – au final, la vérité)
(penser il a le culot ce matin)
(penser tu ne dois même pas t’en vouloir)
(penser sale roi)
(penser tu ne viens que pour combler)
(penser je suis fonction)
(penser tu m’as manqué)

je t’ignorais si patient.

un pas. hors de la demeure. plus près de ton cœur. (les débris croirait-on)
la colère que pour toi et la voix gronde sourde au monde. te mettre hors-temps. avec lui.

une heure. de trois à quatre. une heure, mais tiendras-tu.

omettre ton nom.

sur le pas de la porte tes caprices

un pas. à un souffle de toi. trancher tout. la distance, tes yeux, les mots, l’aube.

tu daignerais les déposer. attendre. oh. c’est si gentil.

(rire)

pour quoi. prendre mes yeux par la suite. ça t’a pris tout ce temps réaliser que tu m’as manqué.

il ne reste qu’une cicatrice. on est toujours vivant. toi l’assassin de sa reine, disais-tu auparavant. cruel.  et la poussée des mains sur ton torse. tasse-toi que son corps dit, parce qu’il faut quitter la demeure, il faut sortir, oui. jabberwocky.

tu me mets en retard pour ça. j u s t e ÇA.

la voix monte, susan. s’impatiente susan. siffle susan.

qu’est-ce que tu VEUX.

(penser qu’il faudrait t’arracher ce visage pour ne plus te voir)
(pour ne plus vouloir)
(vouloir arrêter l’orage)
(parce que ta voix)

couperet. trois lettres. jabberwocky même sans feu
tu sais si bien mettre en terre les volontés humaines
(trop humain dragon)

à toi de voir, derrière le noir des siècles dans le regard,
à toi de voir, peut-être un scintillement d’étoile lointaine
des années dont la poussière sur les meubles les draps sa peau
est restée. des années et tu es le seul à demi-mot à l’époque
susan accepter de se dire
on a aimé
on aime

derrière les lèvres, les dents se serrent. entendre son nom dans ta bouche ; une torture
parce qu’il faut haïr, mais susan au fond on est rationnel – un peu. on sait
on sait
on sait
c’est de notre faute. pas seulement la tienne. et la clarté de ta présence

toi. susan.

i n s u p p o r t a b l e

cœur battant
(rage)
aimer
tes yeux ; fais face jabberwocky le menton haut susan t’offre tout. regarde et il imprime cette nouvelle version de toi hors minutes. s’approcher – ton barda au sol et quoi d’autre

au sol.

passer les bras autour de ton cou. c’est si lent et les yeux de noir (on croit y voit l’éclat d’une étoile polaire) on dirait qu’ils n’ont jamais vu autre chose que

toi.

et si je te marquais. moi aussi.

le corps contre le tien. les apparats en soie, la chemise et la peau aussi douces. tu as dit je te veux. eh bien. incline la tête susan.

le visage peut-être. le cou. le ventre. le cœur.

formalité en question, étudie les options avec les doigts on joue sur le bout de tes mèches.

je t’aurais haï si tu t’étais excusé. jabb.

à ton nom, susan claquer la langue. s’écarte de toi, comme d’une évidence lorsqu’il faut quitter l’audience – fin du spectacle. à l’entrée, prendre parapluie ; le coup d’œil au ciel d’aube vivre depuis longtemps parmi la nature pour savoir que

laisse tomber. il va pleuvoir, rentre. évite la chambre.

la porte pour toi, ouverte. sans autre cérémonie. regard vers l’horizon, susan te contourner descendre les marches dans l’herbe se diriger vers la plage. on veut juste couper l’espace parce qu’on voulait juste

reste ce soir, jabb.

on ne se rend compte que sur la plage ; on a trop serré les dents. la mâchoire fait mal quand on s’accroupit parmi le sable des vivants. quand soudain la tête sur les genoux, on a juste envie de râler

(râle dans l’aube ; fureur)

puis soupirer.
moins d'une heure jabberwocky.

parmi les vivants morts déverser le cœur.
moins de trente minutes jabberwocky.

contre les vagues contre l'envie contre le manque
moins de dix minutes jabberwcoky.

dans le silence ; on revient.
on dit, avec un orage dans les yeux moins noir.
rationnalise susan

tu m'énerves.

détacher ses cheveux et secouer les mèches avec la langue qui claque

ha.

exclamation ironie ; roule des yeux susan. joue l’ignorant jabberwocky. pincer les lèvres ; on ne te dira pas c’est pour éviter de sourire. malice contagieuse. une main dans ses mèches complètement trempées. on dira c’est ta faute pour avoir oublié un parapluie, à chambouler un quotidien qui (ne) t’appartient (pas).

on te détaille. tu parais si aisé dans l’espace ; c’est comme si tu n’étais jamais parti. le temps stupide fait paraître la rancœur ridicule. ridicule de vouloir repousser ta présence contre sa joue. d’une certaine façon, après tout, tu y résides sur sa peau,

le scintillement des yeux détaché. mais on se souviendra du trait dans la chair sous ton pouce ; (re)contact. incline la tête susan, lève un sourcil, moue un peu impérieuse ; c’est vrai

je vois, oui.

l’eau des mèches perle, la soie contre la peau, un peu par orgueil refuser de frissonner susan, mais les doigts si froids contre ta joue.

j’étais sérieux. un jour je ferai comme tu as fait.

glisser les pouces sur tes lèvres ; des décennies
on n’a jamais oublié leur toucher. tes audaces
leur goût.

que tu te souviennes pour des vies durant.

c’est murmurer entre les dents, ce n’est pas méchant. mais ne l’oublie pas jabberwocky. n’oublie pas le bleu des yeux qui s’éclaire
(pour l’instant)

hausse les sourcils, railleur un peu susan. avec le bout du nez contre le tien.

et ce que je veux c’est me réchauffer. je suis trempé.

alors direction sa chambre d’une fraction de seconde entre si près de toi ; plus loin de toi. en plant jabberwocky. mais tu es un roi, fais donc ce qu’il te plaît.

déboutonner sa chemise. enfin comme tu ne vois pas, on frissonne. c’est mauvais pour la peau, le froid. retirer vêtements remplacer par un t-shirt beaucoup trop grand. un alice bordélique qui l’a oublié un jour. et ça fera l’affaire pour ce matin. saisit une serviette susan et te rejoint d’un geste brusque contre ton cœur, le tissu et on dit

sèche-les. (ses cheveux) pendant que je répare ce truc.

ton armure, c’est-à-dire. sur une chaise de la salle à manger, s’asseoir avec ton barda, le poser sur la table. on te juge un peu.

mais c’est vrai qu’il y a des pièces élimées. alors des doigts susan on fait apparaître les fils d’or qui tisseront l’éclat originel.

je suis tout à toi pour tout ce que tu veux. après.

un sourire ; malice. c'est pour mieux te rendre ce quoi nonchalant que tu nous as lancé. après tout, c'est vrai, on est en retard sur la journée maintenant.

sens sous tes doigts
ce qu’on ne pourra j a m a i s cacher. ancrées dans la chair, mémoire dans la peau de ces heures tout entières ou le corps répondait au tien ce n’est pas naturel

c’est un instinct.

le cou sous la concentration se tend un peu, relève le menton ; offrir ses mèches à tes caresses. des gestes si calculés si précis, s’y abandonne susan. le scintillement des yeux perdu entre ses mains où on recoud d’or tes excuses prétextes peut-être avec ce petit sourire en coin mais tout paraît si calme on a l’esprit dédié à la tâche ; oublier inconsciemment la serviette n’avoir que ton contact

ta voix perce la léthargie du don, l’absorption des fils d’or. sa voix d’une évidence si sereine maîtresse

ah oui dis-tu.
tu sais que j’ai horreur des contradictions.

te donner sa parole ses heures sa journée son esprit son corps la parole ne se reprend jamais. même dans l’absence de griffes ou de rage incendiaire, de même on fera tout pour t’écorcher avec sa mortalité. fais-le. je le ferai. tu aurais grogné, il aurait souri, dans le silence l’entente ; c’est une promesse jabberwocky.

la pensée qui vagabonde, ce n’est pas que tu as cessé de faire ce qu’on t’a ordonné qui le ramène, c’est plutôt

vois les fils leur ondulation infime soudaine
le scintillement des yeux ; fraction de seconde tangue
cruel avec tes lèvres jabberwocky
c’est plutôt tes lèvres sur la peau si tendre
sensible susan la nuque a frémi
et le respire s’est fait coulant dans la gorge jusqu’au ventre

vois les fils leur ondulation infime soudaine
mais les yeux qui ne quittent pas son travail même avec le scintillement qui s’alanguit un peu, sous tes doigts les cils les paupières le respire profond contenance parce que tu n’es pas le seul roi dans cette pièce sous tes doigts la peau des frissons de feux froids ton nez ta bouche la chaleur de tes respires comme une nuit contre ton torse on s’y était abandonné on a dit

le corps face au tien
c’est de l’instinct.
(éternel)

et tu ne vois plus, soudain, les fils d’or qui se cassent. le froid absence distance comme une cassure. tu t’éloignes. tu oses.

tu
es
c r u e l

susan, derrière les lèvres pincées, les dents se serrent, scintillement des yeux qui gronde. espèce de. claquer langue contre le palais avec le regard toujours rivé sur cette damnée armure

bien sûr. le café.

et c’est on ne peut plus réel que le temps entre vous n’a peut-être pas existé dans une vie l’un sans l’autre ; avec cette manie d’allumer des braises et d’étouffer ne garder que la cendre que tu rallumeras à ta guise ; tu possèdes bien le feu le plus brûlant jabberwocky. c’est un plaisir entre vous.

couler le regard vers toi, la tête haute. on a laissé tomber ses mains sur la table, apposées comme des mains de prince. ne touche pas à son café, susan, plutôt te défier des yeux limpides. lentement on tourne la tête, te suivre du regard impérieux sur ta nuque la musique plane le respire susan plane

assez jouer.

scintillement des yeux souriant te dévisage quand tu reviens vers lui, le menton levé lui assis toi debout c’est si raffiné peau hiver parfumée et des mèches quand la tête s’incline qui caressent glissent sur sa joue. regarde le vide susan le sourire aux lèvres à présent qui s’étire lentement avec ta voix tout près et tu demandes

e x i g e s

alors tourner la tête vers toi, si délicat, observer tes pupilles, ton nez ta bouche

ta si délicieuse bouche.
alors

la souplesse du corps sans repousser la chaise se lève, se dresse ; et à partir de maintenant

on ne voit plus que toi, rivé sur toi.

contourner chaise, main sur ton torse, marche devant toi, te conduire au salon tout près et tu t’assoiras sur le divan et les cheveux devant le visage penché au-dessus de toi susan pour deux secondes le scintillement des yeux t’étudient t’ordonnes ne bouge pas établir une distance au centre de la pièce susan et tu ne feras

que regarder.

l’ondulation des hanches et les mains dans ses cheveux bras relevés alanguis le déhanchement calculé souplesse fluide des jambes qui s’écartent si fines et une main des doigts glisser nonchalamment le long du torse du ventre contre la cuisse se poser avant d’un coup du bassin chuter sur les genoux si simplement couler le corps dans l’espace et le cou tendu renverser la tête vers l’arrière et d’un geste alangui vers la droite la redresser ramener le regard vers toi et le déhanchement si simple une fois deux fois trois fois et relever le genou le geste souple on se redresse pivoter à la manière d’un ballet la main sur le cou en caresse banale sur le torse.

te brûler des yeux jabberwocky,
franchir la distance
s’asseoir sur tes genoux
couler les hanches le long de ton corps
prendre ton visage dans ses mains
à un centimètre de tes lèvres
r é s i s t e r

lever les sourcils
scintillement des yeux perçant
c’est murmurer dans un souffle
peut-être le sien peut-être le tien
tellement les lèvres sont si près

fais-le.

comme tu as dit plus tôt.
ose encore jabberwocky. alors que les doigts, les mèches caressent la peau de ton visage. et on réalise que c’est encore plus délicieux maintenant
corps cicatrisé par ton existence
si délicieux d’aimer
tes violents désirs de roi.

je te v e u x
prends-moi.

ce ne sera jamais assez te faire languir. encore encore encore encore susan, rêve qu’il se déhanche contre toi, rêve qu’il danse contre toi,

ce qu’il fait maintenant
ondulation du bassin si près de tes hanches
t’épouse. souplesse brève.
(lascive)

ce n’est pas les gestes qui l’essouffle c’est le cœur serré contre le tien, la brûlure de tes yeux on manque de respire on risque d’en mourir

alors tu le gardes en vie
implosion dans les veines l’existence mordante envahit le corps chaleur piquante
implosion dans les veines le sang est de feu susan
vivant tout entier à tes lèvres.
enfin
enfin
enfin

un baiser les mains dans tes cheveux un baiser les mains le long de ta nuque un baiser écarter les jambes un baiser presser les hanches contre les tiennes si doux si fort un baiser les bras autour de ton cou la peau toute entière qui frémit

f r é n é s i e

redresser les hanches et le soupir langoureux te laisse le déshabiller et saisir ton propre haut insultant – c’est si simple et sens-le frissonner non parce qu’il fait froid – brûle de l’intérieur susan – mais parce que la distance infime juste

a t r o c e

enlacer à nouveau les corps. reprendre le souffle à travers le tien, baisers et soupirs les lèvres si rouges de trop t’embrasser
jamais assez

si tu recules il avance ne pas quitter ta bouche les doigts sur ta nuque les tiens dans ses cheveux, électrise l’esprit électrise le corps et la peau à nue le désir ravageur s a u v a g e jabberwocky ça fait des années des décennies, rage sourde entre les dents, les lèvres.

rage sourde qui le bouffe c’est ardent. abandonné à la chaleur de ton corps fais-le basculer qu’il te griffe le dos avec le sourire fendant au tien. la courbe à la chute des reins se presser davantage contre toi, ta peau la sienne les jambes souplesse sensuelle s’enroulent autour de tes hanches.

les lèvres brûlantes, mordre celle inférieure quand tu les libères. le soupir lent, scintillement des yeux la fièvre du désir. le feu aux tempes et tes doigts le long de son corps qui se tend vers toi la contorsion si fines à mesure que tu le marques encore encore encore. serrer davantage les cuisses. ses doigts à la bordure de ton pantalon, la caresse fine qu’elle te chatouille – te déshabille en entier.

alors tu viens murmurer et tend le cou susan, hypersensibilité du vertige, ton souffle excite les sens. c’est merveilleusement douloureux. soupir. attendre.

en reine susan. une jambe contre le divan, l’autre qu’on abandonne vers le sol. poser ses avant-bras sur son front. respirer susan. on n’entend que le cœur atrocement rapide aux oreilles. les yeux qu’on ferme.

il fait froid, jabberwocky. ne sois pas long on t’en prie.

langue sur sa lèvre inférieure, rouvrir les yeux et on ne voit pas grand-chose que le négatif de ton torse, de tes muscles comme si tu étais toujours au-dessus de lui. glisser le regard vers le son de ta voix. tendre un bras alangui des doigts délicats vers ta hanche. le sourire en fièvre de désir s’étire.

évidemment. ça nous appartient.

lève le menton susan, le scintillement des yeux pétille en braises sur les tissus puis sur ton visage. impérieux. attise les envies jabberwocky plus tu l’embrasses plus la rage à tes lèvres les soupirs vertigineux. le cœur tangue tellement. incline la tête et le rire alangui qui s’échappe tes baisers sur la courbe des mâchoires, la brûlure en morsure froide dans le cou, lèvres infernales. arque le dos quand tu lèves ses bras, on aime tant les déhanchements souples contre les tiens on ne sait plus ce qu’on pense

pense-t-on, susan, au bord du vide le trop-plein des envies c’est dans la peau le souhait (im)mortel que tu le consumes – dévores. tu rends les soupirs lascifs et encore tu ordonnes. tu es ravageur jabberwocky et le scintillement des yeux tout aussi royal. écarte les jambes susan. la voix malice vient te rappeler

tu as laissé tant de temps aux autres. tu as partagé, tu aimes partager, si

la question mordante.
le rire doux, provocant.

j’ai des marques étrangères. est-ce que ton feu sait effacer toutes les traces

ondulation des hanches pour rapprocher son bassin de toi.

je veux que tu parles. parle-moi. montre-moi. grave-moi.

encore. plus fort.
fais-moi taire.

les êtres humains le sont.

tu te souviens, dis ; comme on te l’a dit. imagine-toi immortel. imagine ta puissance. dis que tu as tout, possède tout. dis-toi cruel, dis-le
horrible ; c’est ce que nous sommes.

les poignets sous ta prise ; on a l’allure d’une proie susan
avec – dans la chaleur de ton corps ou du sien on ne sait plus avec la fusion des désirs brûlants le long de la peau – avec tes yeux tellement froids avec ta colère qui gronde avec ce qu’on ne cherchera pas à voir avec
avec
avec

le scintillement des yeux aussi assassin que ta fureur, tu brûles il brûle
et l’allure d’une proie, mais viens et consume dévore que de l’intérieur
on embrase jusqu’à ton cœur. qu’on ne veut pas voir comme on aimerait le v o i r
mien. tu
viendras le lui offrir, jabberwocky

les flammes dont tu parles, n’a-t-on jamais senti son cœur si paisible. quand après des années les terres étaient arides que des petits feux à peine.

on a besoin des incendies sauvages pour renaître
cultiver la rage
n a t u r e l l e
de vivre. tes incendies font naître des rages douces. à ton souffle susan la peau tout entière frissonne et le sourire en triomphe s’étire

triomphe,
à l’image des cendres.
triomphe
à la voix badine
triomphe
à ce souffle langoureux
triomphe
au murmure contre ta joue

quoi

malice. les nuits uniques enchaînées parmi lesquelles des récurrences qui se sont gravées peut-être davantage dans la peau sous l’odeur des sucres et des fleurs, du sable impérieux, quoi arriveras-tu en une nuit à ravager jusqu’à l’oubli ; te réapproprier tes possessions de roi

(as-tu vraiment posséder jabberwocky)
(on avait juré rien du tout)

attaches, garder ses allures de proie susan sous tes gestes brusques, tu fais un bel empereur que le scintillement des yeux s’amuse, défiance qui ne se ferme pas quand tu embrasses au début. regarder le jabberwocky mais que t’arrive-t-il feux froids qui détaillent que t’arrive-t-il toi et tes faims contrôlées.
(vas-y, dragon
perd le contrôle, humain)

alors répondre, susan les lèvres avides, les lèvres malignes par à-coup comme on te dévore à son tour par à-coup la bouche en subtilité contre la tienne. passe les bras autour de ton cou, des poignets attachés sur ta nuque, perdre les doigts dans tes cheveux sens comme le corps frémit sous tes griffes frémit frémit et plus la douceur se fait lancinante plus jabberwocky

tu deviens à ses yeux
ardemment excitant.

(as-tu vraiment posséder jabberwocky)
(on a aimé que tu l’imagines)
(on aime t’offrir cette réelle illusion)
(on aime t e l l e m e n t)

le rire simple, chaud sur le bout de tes lèvres oh tu ordonnes tu ne sais que ça

sa majesté s'impatiente

rouvrir les yeux à peine ; le scintillement tranchant – brillant – contre tes doigts on résiste une seconde puis la souplesse langoureuse, faire danser le dos, la chute des reins
d é l i c a t e m e n t
se courber, les jambes libres, les éloigner de tes hanches sens la morsure de la distance sens comme on est si arqué le cœur loin le sexe si près – trop près. se venger de tes caresses trop douces.

et tu dis à moi son nom dans ta bouche tombe – s’est-il écrasé sur ton cœur. pincer les lèvres alors que tu dis
dis dis
et

tu veux savoir

alors susan les mains attachées, grand geste alangui passe les bras au-dessus de sa tête, une jambe contre ta poitrine du genou princier te repousser – centimètres infimes.

je vais te dire ; je serai à toi. peut-être. c’est trop simple non

à toi et tu t’offrirais le luxe de l’abandonner parfois sur ce plateau d’argent qu’il faudrait t’attendre, concubine susan.

tu sais qu’il y a cette partie de moi à toi.

par le passé des aveux on regrette maintenant.

y a-t-il une partie de toi à moi. sais-tu donner
j a b b e r w o c k y.

entends vibrer ton nom.

prouve ce que tu dis, casanova. car on a su me satisfaire après toi.

mais jamais aussi bien que ton odeur que ta fureur.