you are the reason ★
les gens qui aiment ne doute de rien,
ou doutent de tout.


Les jours ont pu sembler longs.
Parfois plus courts.
Journées bien pleines.
Ce qui a toujours été interminable, ce fut les nuits.
Les soirs sans lui.
Nuits blanches bien sombres.
A tourner et retourner.
Se questionner encore et encore.

Aujourd’hui, tu hésites malgré tout.
Détermination qui s'effrite au fil des secondes.
Mais tu te souviens des mots de Vorpal.
De la nuit avec Nico.
Tu es plus forte que ça, Opal.
Inspiration tremblante.
Et le portail s’ouvre.
Juste après la porte et tu entres.

Sans un bruit il se referme.
Ton poids qui fait grincer le plancher.
Tu te figes, parce qu’il est là.
Dans la cuisine.
Cœur qui chavire.
Et l’angoisse qui saisit tes tripes.
Parce qu’il pourrait être resté pour mieux partir ?

Tu l'observe se mouvoir.
Approcher et ton souffle se fait faible.
Tu restes droite et immobiles, Opal.
Statue de marbre.
Et ses bras t’entourent avec tendresse.
Une seconde, deux, trois…
Enfin, tu te fais égoïstes.

Ton visage venant se perdre contre son torse.
Tes bras l'enlacent eux aussi.
Mains qui s’agrippent à son dos.
Dundee t’attendra.
C’est Line qui avait raison.
Tu te laisses aller un instant, Opal.
Juste avant de t’écarter pour le regarder.
Les yeux brillants.

▬ T-Tu es… encore là.

Faible sourire qui s’étire.

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les gens qui aiment ne doute de rien,
ou doutent de tout.


Tu n’es pas sortie de ses bras.
Juste un peu reculée, pour le voir.
Croiser ce regard qui t’as tant manqué.
Constater cette lueur de panique.
Voir les larmes aux bords de ses cils.
En avoir le cœur détruit.
Et tes doigts se pressent dans son dos.

Je le serais toujours.
Ne me laisse plus.
Je t’en supplie.

Voix qui craque.
Implore et déraille.
Tu as ce sourire triste, Opal.
Parce que tu sais.
Tu ne peux pas promettre.
Pas maintenant.
Alors tu inspires et commence.

▬ Dee… on doit parler. Intonation douce. Tout ce qu’on s’est dit la dernière fois, je- hmmm… on ne peut pas juste faire comme si ça ne s’était pas passé. Sur la colère j’ai dis des choses, j’ai eu des gestes, que je regrette. Qui me rendent malade. Et en même temps, une grande partie de mon discours était… sincère.

Regard qui se baisse.
Tu n’oses plus le regarder.
Tes mains sur ses hanches.
Doucement, tu caresses.
Adore encore un instant, Opal.
Juste avant de reprendre.
Parce qu’il le faut bien.

▬ Tu as dit que tu en avais marre de perdre… ton temps et de revenir en arrière. C’est que tu les as ressassé ses mots. J’en ai assez moi aussi. Je veux avancer avec toi, pas reculer. M-Mais je ne peux pas tout laisser tomber pour toi. Je ne sais pas si je dois m’en excuser ou non, je suis comme ça… je peux essayer de faire des efforts, mais je ne peux pas devenir quelqu’un d’autre et si tu n’arrives pas à… faire avec et bien… ça n’a pas de sens qu’on soit ensemble. Tu déglutis de travers. J-Je veux dire que même si on s’aime, mais qu’on n’arrive pas à supporter les défauts de l’autre, que ça supplante notre amour, ça n’a pas d’intérêt. On continuerait à s’en vouloir et à se faire du mal, perpétuellement.

Inspiration sifflante.
Tu essayes de retenir tes émotions.
De garder les larmes en place.
Sauf que ça te remue trop, Opal.
Pourtant, tu lèves les yeux.
Pour retrouver son regard.
Donner du poids à tes mots.

▬ Et je voulais m’excuser. Doigts glissants, mains revenant près de ton corps. Tu n’es pas stupide, Dee. Tu as un cœur et ce sont deux choses différentes. Pa-pardon de t’avoir laissé ici… alors que tu étais blessé et meurtri, je- désolée.

Elles roulent en silence.
Pas de sanglots pour toi, Opal.
Et de ta main droite, tu viens enlacer ton poignet gauche ; mal à l’aise.

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Tu attends, Opal.
Des mots, du réconfort.
Quelque chose.
Peut-être même que tu en attends trop.
Tout en ne sachant pas ce que tu attends.

Au fond, tu ne pensais même pas qu’il soit encore là, et pourtant…
Tu en es contente.
Du moins, tu le crois.
Parce que tu l’aimes.
C’est la seule vérité dont tu es certaine à cet instant, Opal.

Et il se met à parler.
Dundee t’offre ses mots.
Ils sont beaux.
Et à la fois, tu as cette amertume.
Ce goût étrange en bouche.
Peut-être que tu es trop exigeante, Opal.
Tu voudrais qu’il te dise pardon.
Comme toi tu l’as fait.
Qu’il te dise qu’il t’aime…

Puis tu le vois.
Dans le fond de ses yeux.
Capte à sa voix.
A la façon dont son corps tangue.
Il est épuisé et drogué.
Et tu ne peux masquer cet air de déception qui vient imprégner tes traits, Opal.
Le ton monocorde.

▬ Tu tournes à la poudre…

Tu le sais, Opal.
Vous en avez tellement pris ensemble.
Et tu n’as même plus envie de parler.
Sensation désagréable de t’être une fois de plus confié au vide de l’existence.
Pourtant, doucement tu viens saisir sa main.

▬ Viens.

L'entrainant vers le canapé.
Bien consciente que s’il s’écroule tu n’auras pas la force de le rattraper.
Et tu lui fait signe de poser sa tête sur tes cuisses.
Tu veux cette conversation, Opal.
Alors tu attendras, qu’il se soit reposé, qu’il ait évacué… même si pour cela tu dois te répéter.

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Il s’installe.
Et tu ne peux retenir tes doigts.
Venant se perdre dans ses boucles.
Ton autre main venant caresser la sienne, alors qu’il vient toucher ta joue.
Léger sursaut, frisson.
Et il a ce sourire quand il te regarde, Opal.
Tu comprends qu’il t’aime.
D’un amour égal au tien.
Il n’a pas de doute à ce niveau.

Une fois de plus, il t’offre ses mots.
Entre délire et rêve.
Louanges que tu sais vraies.
Et tendrement, tu viens poser tes lèvres sur son front, Opal.
Parce que tu comprends aussi cela.
Le manque de l’autre.
Restant un instant ainsi.
Front venant se poser sur le sien.
Juste avant de souffler :

▬ Reposes-toi… mon amour...

Et tu te redresses, Opal.
Restant ainsi tu ne sais combien de temps.
Tes doigts perdus dans ses cheveux.
Assise sur le sofa.
Attendant son réveil, sans que le sommeil ne réussisse à t’emporter avec lui.
Tu as pleuré, un peu.
Te questionnant, encore.
Et soudain, il s’est mis à bouger.

Clignant des yeux.
Tu baisses le regard vers le sien.
Souris, peut-être moins secouée qu’avant.
Mais toujours dans l’attente, Opal.
Parce que tu es comme ça.
Tu veux tout et plus.
Et tu te fais malgré tout patiente.
Lui laisse le temps d'émerger.

▬ Hey.

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ou doutent de tout.


Il ouvre ses beaux yeux d’encre.
Tu te souviens encore du bain d’or qu’il arborait avant, ainsi que du brun, encore avant.
Quand il s'agit de lui, tu te souviens, Opal.
Sa main vient chercher la tienne.
Vos doigts qui s’enlacent avec tendresse.
Risette douce sur tes lèvres.
Alors qu’il embrasse ta paume.

Tu te souviens qu’il n’a pas toujours été aussi doux, et toi non plus.
C’est quelque chose que vous avez appris avec le temps ; ensemble.
Et tu vois dans ses yeux cette lueur.
Il se passe quelque chose.
Sans que tu saches quoi, Opal.
Enfin, sa voix brise le silence.

Tu hausse un sourcil.
Fini par le arquer et froncer les deux.
Il pique ta curiosité.
Et en même temps, il coupe court à cette conversation que vous devez avoir.
Que vous avez besoin d’avoir.
Alors tu soupires, Opal.
Plus contrarié que tu ne le souhaites.

▬ Dee… j’ai attendue, des heures durant, notre discussion…

Parce que tu n’aimes pas quand les choses ne se déroulent pas comme tu le souhaites.
Tu détestes cela…
Mais peut-être que tu dois aussi apprendre à faire des concessions, Opal.
Tu l’observes.
Vois son regard déterminé.
Amoureux et tu soupires une nouvelle fois.
Roulant des yeux, excédée.
Le portail s’ouvre.

▬ Je te suis.

Mouvement las de la main.
L’invitant à se redresser pour que vous puissiez y aller.