Ton rire insupportable, cette impression qu'on se fout de sa gueule ; à chaque rencontre tu lui rappelles pourquoi moins il te voit, mieux il se porte
Tes moqueries agaçantes, bien moins tolérables que d'habitude ─ t'en voudrait presque d'évoquer sa Majesté avec tant d'insolence, comment pouvais-tu avoir le droit ne serait-ce que d'en parler ? De quel droit te le permettais-tu ?

Non, Balthazar, il ne te croiras pas, ne te croiras jamais ; mais tu avais l'air de tellement aimer cette version, de l'affectionner avec une telle passion qu'on dirait presque de l'amour
alors il pousse un long soupir agacé, préférant abandonner pour cette fois ; il n'avait ni l'envie ni la force de continuer à supporter tes caprices et tes railleries, alors soit, si tu veux t'accrocher à cette version, fait donc, si tel est ton souhait, si tel est ton désir
(tes rêves et tes illusions sont bien les seules choses que l'on peut t'accorder de temps à autres, n'est-ce pas ?)

Si tu veux t'obstiner avec cette version, soit ; c'est pitoyable

Comme probablement la totalité de ta vie, de sa vie, de toutes les vies finies ou infinies qui peuplent ces terres folles au sens depuis longtemps révolu
Sans plus de cérémonie il t'attrape par le bras et te traîne à sa suite, te rattrapant si nécessaire

Va donc fantasmer dans ton taudis ; et n'essaie même pas de me griffer, menace-t-il

il n'hésitera pas à utiliser la force pour te le faire comprendre
(comme tu ne sembles comprendre que ça)