CARACTÈRE

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De tes griffes, tu graves un amour indélébile dans leur chair souillée de ton existence. On ne peut nier le feu que tu fais naître dans le ventre de tout à chacun. Tu consumes et dévores tout sur ton passage. Et de la plus belle des manières. Derrière toi? Une traînée de corps, marquée à jamais de ton empreinte acérée dont jamais ils ne sauront se lasser.
On t'aime.
On te déteste.
Tu fascines.
Tu effraies.
Les plus téméraires comme les craintifs. Tout le monde aura un mot à dire sur ta personne.
En bien ou en mal. Ca te permet d'exister.
Tu festoies sur les cendres de leur avis, de leur envie, de leur futile vie. Tout cela ne te fait que grossir. Grandir. Telle la bête qu'on nourrit jour après jour. Amour et haine te permettent d'exister. D'avancer. Prête à remuer Wonderland entier pour t'assurer que chacun ait déjà poser ses yeux sur toi et ton esprit damné.
Et tu grondes. Car il n'y a qu'ainsi que tu sais mettre des mots sur ce qui te rend vivante. Ce qui fait de toi ce que tu es. Toi-même, sans te l'avouer, trop craintive de devenir dépendante à cette même douce violence que tu veux voir remuer les tripes de tes proies. Car tu es celle qui dévore, et non la dévorée.
Mais, collectionneuse dans l'âme, le naturel revient au galop. Après avoir assez joué, tu jettes. Comme une enfant gâtée et bien trop capricieuse. Tu es affamée. Toujours à la recherche de plus. Toujours à la recherche de mieux. De nouveauté. C'est plus fort que toi. Victime de tes propres vices.
D'une main de fer, tu diriges tes troupes. Pour la gloire de cette famille qui est désormais tienne. Toi qui n'a jamais su jamais accepté de t'attacher... Te voilà prête à tout pour eux. Une arme redoutable dans les bras de laquelle on rêve de se jeter. Tenant moins du loup, et plus de l'araignée, tu tisses ta toile, sans relâche, pour saisir dans tes filets les âmes volatiles et bien trop faibles devant toi. Tu souffles. Tu charmes. Tu distilles la docilité dans leurs veines. Tu formes une véritable armée prête à mourir pour toi. À saigner. A te consacrer leur vie, parce que c'est tout ce qui n'a jamais compté.
Mais tu ne leur demande rien de cela. Tu n'as besoin que de leurs oreilles. Et puis leur jolie bouche. Parce qu'au-delà de toute débauche et tout vices... Quelque chose paie mieux que la drogue. Que l'alcool. Que le sexe. Que le sang.
Les secrets.
Et tu en es la reine.

This is how the woman...

Il était une fois, une histoire qui ne sera jamais dépeinte dans les contes de fée.
Où la trahison prône sur toutes les autres vertus bien trop belles pour notre protagoniste.
L'histoire d'une fille, vendue pour redorer le blason de la famille... Mais surtout pour renflouer ses richesses. Cédée sur un échange équitable, comme se rassuraient ses parents.
Fortune contre titre de noblesse.
Et la voilà abandonnée dans les bras d'un homme, autant victime qu'elle de ce mariage... Avec lequel ils allaient apprendre à vivre.
Bientôt, les années passent. Et Lady F ne voit aucune graine pousser en son ventre vide, si vide.
Et alors, la rancune s’immisce dans son esprit. Homme incapable de faire d'elle une mère. Un manque grandissant en son esprit, jour après jour.
Elle qui avait toujours voulu être mère.
La rancune se mue en une colère sourde. Alors, les draps conjugaux sont souillés du corps d'autres qui prennent le soin d'ignorer cette alliance à son doigt lorsqu'ils profitent de ce corps qu'il leur est offert et qu'ils besognent. Car s'il n'est pas capable de lui offrir un enfant, alors, il lui fallait se débarrasser de cette frustration, de cette peine. Et c'est dans les bras d'autres fervents et vaillants hommes que Lady F souille son corps, lasse d'un enfant qui ne venait jamais.
Jusqu'à ce mois, où le retard s'impose. Ou les seins tiraillent. Et elle sait. Enfin, la vie avait fait son nid sous son nombril. Mais non, son pauvre et dévoué époux n'en était pas le créateur. Elle le savait. Elle s'en doutait. Car ils partageaient de moins en moins de fièvreux moments ensemble. Trop d'amertume pour quelque chose sur laquelle il n'avait aucun pouvoir, pauvre de lui.
Alors, elle ne dit rien, car son silence est son meilleur atout. Impossible de risquer ainsi tout ce qu'elle avait mit tant de temps à construire. Et ce riche quotidien, cette vie aisée dont elle ne savait plus se passer.
Elle berce d'illusions, de long mois durant, son tendre époux. Ils choisissent ensemble un prénom, un berceau... Et pourtant, elle le sait.
Dès lors que cet enfant naîtra, elle devra s'en débarrasser, d'une façon où d'une autre.
C'est dans sa propre chambre qu'elle mettra au monde cet enfant. Son fils. Si beau. Et pourtant si brun, alors qu'ils furent tout deux si blonds. Les doutes deviennent réalité. Il faut cacher cette preuve vivante. Et pourtant, elle est incapable de serrer ce petit cou fragile et délicat pour lui ôter la vie. Elle l'avait tant désiré. Tant attendu. Tant porté. Il était le fruit de sa propre chair, et pourtant, terrible illustration de son infidélité. Et sans le savoir, épargner la vie de cet enfant allait condamner la sienne.
Soudoyant la sage-femme pour qu'elle maquille la mort prématurée de cet enfant supposé sorti sans vie du corps de sa mère, cette dernière refuse alors de voir son époux, prétextant une chagrin trop ravageur... Quand elle venait simplement nourrir au sein ce nouveau-né pour l'empêcher de se faire entendre, et fuir.
C'est devant une porte, au hasard, que Lady F laissa son fils, enroulé chaudement dans une couverture brodée au fil d'or. Sans savoir que cette famille allait transformer la vie de son propre enfant en un enfer malveillant.
Elle retourne alors à sa petite vie en apparence bien rangée. Le cœur tiraillé par cette conscience troublé, elle ne retourna plus voir ailleurs, vaccinée de ses infidélités. Et, ironiquement, cette bonne conduite fut récompensée par un nouvel enfant, légitime en tout point, cette fois.
Le couple dysfonctionnel devient parent. Et cette enfant fait la joie de sa mère, portant bien moins d’intérêt que son époux pour la prospérité de ce nom dont elle avait été affublée de force. Et, comme pour continuer de mettre à l'écart le pauvre Monsieur F, cette enfant, si belle et si jolie, était bien là la copie conforme de sa génitrice.
Les années passent, et ce bonheur relatif dure. Jusqu'à ce soir. Car, enfant abandonné devient jeune adulte rongé par la rancœur. Et ce simple châle posé et offert à ce poupon pour le tenir au chaud devient un début de piste pour retrouver celle qui l'avait condamné à une vie de misère pour garder son propre luxe et confort de vie.
Vices mit à nu, alors que le fils trouve d'abord ce père qui n'est pas son père... Il se voit chargé d'une grande mission : celle d'arracher la vie à la cause de tous ses malheurs, en échange d'une reconnaissance totale... Et d'une vie bien méritée menée dans le plus grand des luxes. Mensonges offerts de la bouche de Monsieur F, consumée par la rage et les cachotteries de sa propre épouse.
C'est alors de plusieurs coups de couteau que la piégeuse ainsi piégée se vide de son sang, en posant une dernier fois dans ce regard azur qu'elle n'avait pas vu depuis de biens trop longues années.

Became the wolf.

Wonderland. Un purgatoire ironique où tout le monde a le droit à sa chance. Mais pourquoi la saisir quand on peut simplement faire de cet endroit un nouvel espace de chasse ?
Vieilles rancœurs deviennent nouvelles passions.
On manger pour grossir. Ou bien grossit-on pour continuer de manger ?
Louveteau perdu devient bientôt loup solitaire.
On passe ses nerfs sur ce qu'on veut. Parce qu'on le peut. Parce que les apparences sont trompeuses, et tu le sais. Loup dans des habits d'agneaux. Tout le monde se perd à écouter tes lèvres bien trop douces chanter leur louange. Et il est bien trop tard quand ils sentent tes crocs se refermer sur leur gorge, et que tu te délectes du sang qui souille ta langue perfide.
On reste seul, parce qu'on refuse d'ouvrir son cœur. Trop dangereux. Parce que, sans le savoir, la seule fois où tu t'es laissée avoir par tes sentiments et que tu refusas d'arracher une vie... C'était celle-là qui avait arracher la tienne, 16ans plus tard.
Et pourtant, sur le long chemin, on connaît des faiblesses. On croise une âme, trop semblable et belle pour lui refuser quoi que ce soit. Elle deviendra celle a qui tu ne peux pas dire non. Celle qui saura tout sur toi. Ton unique et seule faiblesse.
Douce Briar.
On en croise une autre, aussi laide que toi. Dévorée par ses vices. Si dépravé que tu ne peux t'en décrocher. Sans jamais savoir que ta présence fut aussi un peu de sa faute. Et vous vous consumez sans jamais s'en lasser.
Horrible Belial.
Et puis, loup solitaire finit par ressentir le besoin d'appartenir à une meute. Une meute vouée à de grandes choses. Des êtres à la fois si différent de toi et pourtant si semblables. Finalement, tu trouves ta place. Abandonnant toute idée de rédemption et de cette vie, derrière toi, qui n'a plus le moindre intérêt, tu te ranges. Attirée et sous le charme de ce nouvel être portant le nom d'Alastor... Et de ce qu'il forge. Bientôt, il n'y a qu'une seule idée qui fait brûler ton cœur. Tu veux voir, tu dois voir les DS dominer. Car vous êtes beaux. Car vous êtes puissants. Car l'anarchie est la plus belle des visions.
Car les têtes doivent tomber.
Et pour cela, les secrets doivent être dévorés.

résumé: