CARACTÈRE

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Gaillard, va-t-en sculpter la roche,
Reviens les mains prisées de carats étoilés.
Fends toi de ton regard hagard, de tes airs débraillés pour sillonner la vallée. Car une fois la nuit tombée, ton ombre projetée viendra te susurrer :
Petit fiancé des maccabées, on raconte que tes amours sont morts, que tu les as dévorés. Qu’au détour de sapins enneigés, tu t’es révélé. Hideux, désireux de monstruosités.
Que chaque lanternes allumées est à tes yeux un interdit à braver, une nuque à nouer.

Il y a méprise.  

Aura mirobolante parmi les encrassées, tu as une obsession pour la pureté. Un grain blanc, un phosphène immaculé, quelque chose auquel te raccrocher.
Héphaïstos dépouillé, tu es toutefois un enragé sous tes airs désensibilisés. De ceux qui crient, tapent du poing, hurlent à l’injustice. Ta sensibilité est constamment aux aguets, piquée au vive par la bêtise.

Il y a encore méprise.

Car on te prête une identité que tu n’as jamais arboré. Et à force de défenses inutiles, tu t’en es amusé.
Ta douceur surannée, tu la mets au placard pour ce genre de sujets. Jointures mordues par le froid et regard mort.
Ton imaginaire est exalté par les aventures que ton alter ego vit.
Se prêter au jeu, répandre des maux. Ça les exalte de s’imaginer en danger tandis que tu les jauges.

Gaillard, va-t-en polir les peurs.
Fais-en des diadèmes, range ta peau de chagrin et éblouis de ton art.
Taille les appréhensions en trillon.

Gaillard, il y a méprise.
T’es un enragé cynique, un amoureux tendre.

Dans une après guerre morcelée, tu es né.
Conçu, élevé, dans l'atmosphère que rien n'est gagné.
Qu'il faut s'enrager pour survivre.

Tu as rejoins les rangs, tu étais un enragé qui ne voyait que la liberté.
Tu as semé des maux, tu as opprimé, terrifié.

Le chaos t'as enfanté, tu t'es perdu dedans pour mieux régner.
Ta silhouette a fait de toi une proie, on t'as toujours remarqué.

Qu'il est laid, qu'il est méprisable.
Cette abominable créature.