Ça brule et ça pique. Tu te questionnes soudainement, est-ce que tu t'y prends correctement ? Ce n'est pas l'effet que ça te fait, à toi, quand on te fait ça.
Mais c'est dans l'abus de contrôle que tu prends ton pied Aslan, incapable de totalement te lâcher, toujours dans la retenue de ton plaisir que tu as toi même condamné comme honteux.

Diane sur la table, maintenue par l'empreinte de tes doigts dans sa chair. Tu bats des cils, les paupières à demi-closes, tu contemples ton art. Dessines des yeux la courbe de son corps soumis ; y rêve d'y passer ta langue, d'y planter tes dents.

— « C'est bien. » Que tu réponds, te voulant avenant.

Mais elle tente de se redresser et dans un souffle haleté, tu appuies comme par reflexe pour l'écraser contre le bois - l'empêcher de bouger. Face à ta détermination et le gémissement de douleur que tu lui arraches malgré elle, tu relâches ta prise et te confond dans une excuse douce et murmurée. Tu t'éloignes pour laisser la fleur s'élever et fleurir, et contemples la tige de son corps printaniers plutôt que les pétales dans ses yeux.
Captivé Aslan - de voir enfin ce que tu as eu le loisir d'imaginer durant des jours des mois semaines années (secondes).

— « Tu es belle. »

Et quand elle t'effleures, tu soupires d'aise. Les paupières à demi closes et les lèvres aussi gonflées que le bassin. La laisses te déshabiller et viens l'allonger de nouveau, écartes ses cuisses que tu viens embrasser de nouveau. Nez qui s'engouffre et cherches la naissance, contemples vu de prêt la félicité. Tu te dégoûtes presque Aslan, de venir cueillir aussi facilement la confiance de cette amie de longue date, devenue amante pour la nuit, propriété à vie. Fais tomber le dernier rempart de tissu qui s'échoue sur le parquet comme une pétale arrachée. Diane chasseresse chassée, on l'ajoute à la liste.


La sueur de l'effort dans les cheveux blonds, tu les plaques en arrière. Même fatigué, tu as toujours l'air aussi ailleurs Aslan, absent alors que tes râles de plaisir (quoique discrets) ont trahi ta bienséance.

Tu prends un peu de distance, tout de suite plus froid.
Vas te servir un verre d'eau sans demander, la laissant échouée comme une sirène sur la table du boucher. Portes la boisson à tes lèvres en la détaillant.
Plus du tout de la même manière. Tu as eu ce que tu voulais Aslan.

Il fait froid.
Tu ne comprends pas le sous-entendu Aslan, un peu ailleurs. Tu es différent, tu le sais maintenant. Toujours dans le contrôle, jamais dans l'empathie. Et pourtant, c'est pas faute d'avoir essayé. Mais tu n'y arrives pas, c'est comme un vide dans ton esprit et dans ton âme. Une partie manquante du puzzle et Diane est aussi magnifique que toutes les pièces réunies, mais elle ne peut pas remplacer ce qui n'a jamais existé.

Arrête de me regarder comme ça.
— « Comment ? »

Tu t'es empressé de demander, et sa réponse t'es pas trop sûr d'apprécier. Tu ne comptes pas partir, tu comptes rester. Aussi longtemps que t'en as envie. Et le plus beau dans cette histoire, c'est qu'elle n'oserait jamais te jeter. Pourquoi ? Vous êtes amis non ?

— « Je pars pas. Je reste pour la nuit. C'est pourtant ce que je t'ai demandé, non ? »

Non ? Alors pourquoi elle pense l'inverse Diane ? C'est stupide.
Tu poses le verre, le fais claquer sur l'évier et te pinces l'arrête du nez. Tu t'étires ensuite dans un bâillement, toujours gracieux dans tes mouvements. Tu retournes vers elle et ramasses tes fringues dans une boule dans ta main. Tu glisses ta main sur ses fesses que tu claques doucement et quand tu passes devant elle, tu as retrouvé ton sourire charmant.

— « Si tu veux on dort ensemble. »

Si ça peut lui faire plaisir
La faire taire
La faire obéir
La faire arrêter de se poser des questions que t'aime pas
La faire arrêter de réfléchir

Sois belle et tais-toi Diane.
Aime le autant que tu peux avant qu'il en change d'avis.

— « Si tu as froid, tu peux te coller à moi. »

Sourire et tu tournes les talons pour te diriger vers la chambre, lui fais signe alors que tu la regardes par dessus ton épaule de te suivre.

Je veux.
Très bien alors tu la laisses te dépasser, te guider jusqu'à sa chambre. Il était certain dans ta tête que tu t'octroyais le droit de partager son lit et non de t'exiler dans celui t'étant réservé.
C'est le corps nu et dénu(d)ée de toute superficialité qu'elle se laisse tomber dans les draps. Tu l'observes au bord du lit, d'abord solitaire - prédateur avant de t'avancer vers celui-ci.

Hausses un sourcil à son ordre, que tu préfères entendre comme une supplique. Diane a besoin de toi pas vrai ?
Besoin de te sentir, besoin d'appréhender ta présence pour exister en cette nuit singulière. Tu te sens puissant Aslan - tu t'es toujours trouvé beau.
A sa question jugée presque insolente dans son absolue innocence, tu cambres le corps pour te mettre accroupi devant le lit, la tête accoudée à ta cuisse.

— « Quand je fais quoi ? Quand je te prends ? Ou quand je couche en règle générale ? »

Tu souffles une mèche de cheveux blonde qui était venu s'échouer sur ta joue. La fait s'envoler comme tu balaies ses idéaux.

— « Mais oui, je me trouve beau. Je le sais car les gens me le disent souvent. »

Ce n'est pas par arrogance que tu te dévoiles comme ça. Tu ne fonctionnes pas pareil Aslan, et l'ego n'a de valeur que quand il se retrouve piétiné.

— « Pourquoi tu me demandes ça ? »

Finalement, tu t'engouffres dans le lit à ton tour. Position cuillère mais c'est toi qui reste blotti contre elle. Sens sa poitrine contre ton dos et tu laisses échapper un souffle chaud.

— « Avant tu ne posais pas de questions aussi insipides. »

Cruel prince qui s'ennuie vite.

Tu te blottis contre elle, fermes les yeux et attends qu'elle te dévoile plus profondément le fond de sa pensée. Tu sais très bien que parfois utiliser un vocabulaire trop appuyé n'est qu'une excuse à ta lâcheté. N'as pas envie de la brusquer, même si le ton y est.

— « Tant mieux. »

C'est un peu froid mais pourtant c'est sincère. Tu saisis sa main pour la ramener au niveau de ton torse. Caresses ses doigts en dessinant les courbes de ses phalanges.
Soupires, un peu grivois, à son sous-entendu peu subtil.

— « Je te trouve dure avec moi, je suis toujours réceptif. Et je ne sais quoi te dire de plus sur les avions ou les ordinateurs. Je n'en suis plus témoin aujourd'hui et je ne suis pas malheureux. Peut-être que tu devrais en faire de même. Te concentrer sur ce que tu as, et oublier ce que tu n'auras jamais. »

Tu fermes les yeux, frisonnes à son souffle.

— « Dors, nous en parlerons demain. »