GILBERT LUDWIG. Il était autrefois "Charles" mais ce prénom, cette identité n'existe plus.
Réincarnation du Dodo.
Une vingtaine d'années, pas assez pour qu'il ne se fasse suffisamment respecter. Mais il s'en fiche. Il s'en fiche, maintenant.
Il murmure "pansexuel, panromantique", avec les joues rouges et les yeux baissés, lorsqu'on lui pose la question. Vraiment, c'est simplement sa tactique pour éviter que quiconque se sente spécial. Ce qu'il suce le plus, ce sont ses lolipops, et sa culpabilité.
-Autrefois, Gilbert était couturier. C'est un secret qui s'est perdu avec les mystères de sa vérité. Actuellement, il se prétend chocolatier - avec une haine marquée pour l'élément en question. "Bonbonnier", il aimerait que le mot existe, mais s'attelle à une appellation qui le fait mourir de rage. Il n'a jamais entendu parler du mot "confiseur", apparemment.
Vanitas, Les mémoires de Vanitas.
CARACTÈRE
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Menteur. Beaucoup, tout le temps. Du genre à détester sa vie, mais sourire à ce sujet, en se promettant que tout ira bien. Il y croit, juste un peu.
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Anxieux. Du genre à en pleurer et en vomir lorsqu'il y a trop de bruit, trop de mouvement. Du genre à ne pas l'afficher, pourtant. Parce que c'est ce qu'il faut faire, il faut garder la face, le monde ne peut
pas être si effrayant, n'est-ce pas ?
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Timide. De cette timidité qui le surprend avec de la rougeur trop étalée sur les joues, si on le complimente, si on le met en avant. De cette timidité qui le fait paraître presque adorable, presque tentant. Il est comme un bonbon rose pâle, mais sans goût, vraiment.
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Colérique. Pas de cette colère qu'on expose, qu'on affiche. De celle qui lui font mal à la tête et à la gorge parce qu'il s'assure de ne crier et de ne frapper les choses que lorsqu'il est tout seul et qu'il n'y a personne pour le regarder.
AVIS SUR LES BRAVE HEARTS Bruyants. Dangereux. Ils sont des enfants qui saccagent les choses fragiles et colorées, et ne ramassent rien derrière. Il ne peut pas dire qu'il les déteste. Juste qu'il ne les apprécie pas.
AVIS SUR LES HOLY CROWNS Des individus sans personnalités ni voix. Il les regarde comme on regarde des jolis poissons dans un aquarium. Mais la Reine Blanche reste son choix. Il lui semble que cela vient d'un affect d'avant. Il ne saurait dire d'où, de comment. Peut être se sent-il simplement plus à l'aise avec des gens qui font moins de bruit que les autres.
AVIS SUR LES MASTER PIECES Il fait partie d'eux, il n'a pas le choix que d'accepter cette idée d'appropriation.
AVIS SUR LES DARK SHADOWS Il les regarde doucement. Il les regarde et le regret ne part pas, le regret tâche ses doigts, avec du sucre, avec ce vide et cette absence qui marquent le fond de sa crâne comme une tâche de sang. Il les regarde et prononce le nom de Gilbert.
Se souvient-il de sa naissance ? Non.
Près de Neverland, avant de s'établir définitivement à la capitale. Y a rencontré son meilleur ami, Gil, et y vit depuis la disparition de celui-ci. ici
Un souvenir marquant ?
Chase qui lui sourit doucement. ♡ Le thé qui brûle le bout de ses doigts. ♡ Time et ses yeux écarquillés. ♡ Gilbert et ses sourires, et ses baisers sur les peluches qu'il lui tend. ♡ Gilbert qui lui murmure que l'âme existe, que l'âme est quelque part, en chacun de nous, et qu'il est naturel que les bonbons et les peluches aient cela en commun. Gilbert qui lui promet qu'ils trouveront le secret de l'injonction de l'âme ♡ Gilbert qui pleure et qui pleure et qui pleure. ♡ Le corps de Gilbert, qui ne bouge plus, comme une peluche déchirée. Gilbert qui s'efface ♡ Gilbert.
Comment est-il arrivé où il en est aujourd’hui ? Il ne veut plus se rappeler. Il ne veut plus se souvenir. Il y a du sang sur ses doigts. Il n'est plus Charles. Il n'y a plus de boutique, il a tout brûlé. Il a des cendres dans les yeux. Il y a le vide, le vide, l'âme n'existe pas, il est Gilbert. Au revoir, Charles. Au revoir.
Quelle est sa plus grande peur ? Le pire est déjà arrivé. Mais si on lui pose la question, il mentira, en assurant qu'il est terrifié à l'idée de découvrir que l'âme n'existe pas. Il s'en fiche. Il veut juste que le cauchemar se taise. Que Gilbert ne disparaisse pas, qu'il continue de se souvenir. C'est sa faute, sa responsabilité.
Son objectif à Wonderland ?Il veut percer le mystère de l'âme, trouver ce qui la compose, et l'injecter à l'une de ses créations. C'est ce qu'il voulait. C'est ce que Gilbert voulait. Il réussira. C'est une fuite en avant.HISTOIRE.
Le passé est un bonbon qu’il suce constamment, sans avaler. Un bonbon qui a perdu son goût, en est devenu amer, mais qu’il suce, à en crever. Il ne relâche pas les mâchoires, veut s’user les dents dessus, et lorsqu’on lui pose la question, il ne répond pas : il faudrait ouvrir la bouche pour ça, et il n’est pas prêt, il ne veut pas.
Gilbert est mort.
Gilbert est mort, il y a un an, mais les gens ne le savent pas. Ne s’en rappellent pas. Parce que Gimme est ce poison qui coule entre ses doigts, qui a activé une protection, un alibi particulier, et que ce qu’il a récupéré, c’est la vie entière de Gilbert. Les gens ne s’en souviennent pas, pas vraiment, parce que c’est lui qui possède tout, maintenant.
Il est devenu Gilbert, après tout.
Ses mâchoires ne se relâchent jamais vraiment.
Il y avait Charles, autrefois. Charles, c’était son nom. Le nom d’une identité à laquelle il s’identifiait, avec laquelle il répondait en tant qu’individu silencieux, timide, caché. Maintenant les choses sont différentes. Il essaie de se souvenir. Il essaie de ne jamais oublier. Mais Gimme poursuit la lente ascension de son désir de possession, et doucement, doucement, s’il n’y fait pas attention, les digues de sa mémoire vont se vider complètement de ce qui a été récupéré, dévoré.
Il y avait Gilbert. Gilbert et ses sourires, Gilbert et sa peau sombre, et ses lèvres sucrées. Gilbert qui tend les doigts, récupère les siens doucement, et lui murmure chaque nuit que le secret à l’âme est cet objectif si cher à son cœur, si particulier. Gilbert qui lui murmure qu’ensemble, ils pourraient éventuellement ouvrir une confiserie, et travailler ensemble, à la fois dans cette boutique de peluche –il ne veut plus se rappeler le nom, il ne veut plus s’en souvenir, c’est Gimme qui parle-, et que peut-être, peut-être qu’ils trouveraient comment injecter une âme. Parce que l’âme est l’ingrédient secret, l’âme est ce qui fait que l’on aime les peluches lorsqu’on est enfant. C’est cette chose qu’il faut continuellement chercher, fouiller au fond de soi, et lorsqu’on l’a trouvé, lorsqu’on a réussi à refermer ses doigts dessus, Gilbert murmure contre ses doigts, il ne faut jamais la lâcher. Il veut trouver son âme, il veut parvenir à l’injecter dans tout ce qu’il créait. Dans tous ces bonbons colorés qu’il s’est mis à vendre, depuis quelques temps, il y a quelque chose de magique, de particulier, et Gilbert croit avoir atteint quelque chose de nouveau.
« Si je parviens à disséquer l’âme d’un être vivant, si je parviens à en définir la structure, imagine, imagine, mon cher Charles, imagine comme tes peluches seraient vivantes, imagine comme mes bonbons seraient particuliers. »
Charles ne sait pas, n’a plus vraiment d’opinion, parce que depuis quelques temps, Gilbert ne dort plus. Il travaille trop, sourit moins, sourit différemment, ses regards sont devenus différents. Charles se sent moins regardé, se sent moins apprécié, le poids de ces âmes qui ne le concerne plus est devenu amère contre sa langue. Même les baisers de Gilbert ont changés de goûts.
« Charles, si je te demandais … »
Les choses changent. Le temps commence à devenir étrange, Gilbert aussi est devenu étrange. Il se passe quelque chose, il se passe quelque chose depuis le début, mais Charles n’a pas voulu le voir. Il a fermé ;es yeux, en se promettant que ce serait simple. Que si Gilbert parvenait à ses fins, ils seraient heureux, amis, ensemble, et ce serait facile. Il ne s’attendait pas à ce que cela devienne aussi lourd, aussi encombrant, et son cœur lui fait mal. Gilbert veut essayer des choses, des choses innommables, et Charles refuse. Il ne peut pas. Ce ne sont que des bonbons, Gil, rien que des bonbons. Des bonbons pour des gens, pour des enfants. Qui a envie d’essayer ce que tu veux faire ? Ils auraient le goût du sang.
« Tu ne comprends pas. »
En effet, il ne comprend pas, et il pleure, et Gilbert se met de plus en plus en colère. Gilbert veut disséquer les secrets de l’univers, et lui expose qu’un meurtre ou deux, en secret, ne devrait pas représenter un tel obstacle. Que s’il l’aimait vraiment, s’il était vraiment son ami, Charles ne refuserait pas, Charles l’aiderait. Mais Charles a peur. Charles a peur des conséquences, Charles a peur de ces changements sinueux qui ont modifié les yeux de Gilbert. C’est devenu froid, dans ces yeux-là. C’est devenu quelque chose qui, lorsqu’ils frottent leurs corps l’un contre l’autre, le fait être regardé différemment. Il y a quelque chose qui s’est modifié. Quelque chose dans l’âme de Gilbert qui a perdu son goût sucré.
« Essaie avec moi. »
Il lui propose, ivre, fatigué, résigné. Ils ont de l’alcool dans le sang, des traces de morsure sur la peau, ils ont baisés sans s’aimer, et c’est une rupture. Ce soir, ce soir, ils ne s’aiment plus, ils ont prévu se dire au revoir, sans se l’avouer. Et Charles a mal. Charles ne veut pas continuer. Ne sait pas comment continuer, seul.
« Prends mon âme. Je m’en fiche. »
Gilbert l’entend. Gilbert est fou. Gilbert essaie.
Et Charles le déteste pour ça. Il le déteste, parce qu’il n’y croyait pas vraiment. Parce que c’était sa manière à lui de dire « Arrête. Arrête et redeviens comme avant. On peut recommencer. »
Mais il n’a pas su le dire.
Quand Charles rouvre les yeux, Gilbert n’existe plus.
Plus du tout.
C’est lui, Gilbert.
Cette histoire d’âme, c’est des conneries. Depuis le début. Il le sait.
Mais c’est ce qu’il a reçu, ce que lui a donné Gimme. Il a récupéré la vie de la personne qu’il aimait. Alors c’est que ça doit avoir un lien avec ce que cherchait Gilbert, forcément, n’est-ce pas ?
S’il est devenu Gilbert, c’est bien parce que l’âme, ça peut se dévorer, n’est-ce pas ?