CARACTÈRE

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Sourire, dis moi combien tu vaux
Sourire, dis moi combien viendront t’admirer
Sourire, dis moi combien je dois sacrifier
Sourire, parle-moi.

Voici que dans la nuance des mots se dessine la vérité candide de l’existence. Une bonne reine n’existe que peu dans les contes, elle se meurt en donnant vie ou alors elle vit assez longtemps pour voir périr gentillesse et beauté. La reine, la femme, la mère n’est qu’une seule entité qui chuchote de laisser périr doute et peur. La puissance de la femme ne se définit que dans l’absence et dans la douceur de son horreur paisible, une bonne reine est une reine qui n’existe plus.

Alors, Edelweiss ment. Une bonne reine est une reine qui aime, une reine qui protège, une reine qui se soumet à un roi. Une bonne reine d’échecs surplombe, survole et écrase dans la grandeur de son rôle infini. Edelweiss prétend être ce mariage parfait entre deux idées, deux concepts de l’existence des femmes et elle réussit magistralement. Ses mains sont dorées et son âme luit de blancheur, ses ordres sont goulûment absorbés dans le plus serein des sourires.

Edelweiss possède l'esprit d’une parfaite logique qui s’équilibre à chaque poussée pour retenir la délicieuse mélodie des volontés. Son cœur est immense, rempli des trésors du monde des hommes. Bénie par la douceur, embellie par la tendresse et enveloppée dans sa générosité le monde lui a offert tout ce qu’un beau cœur peut souhaiter. Ceci est sa dynastie, sa grandeur et sa beauté. La reine Blanche et la Reine des douceurs sont une seule entité désormais.

Les échecs se jouent dans son esprit tortueux derrière cette façade profonde, cette origine qu’elle a soigneusement polie. Edelweiss est le vide de la blancheur, le cruel appel de la béance.

Si Vide, Si Vide
Si Vide, Si Vide
Soleil Vide
Attire les satellites
Cruel, cruel
Mon “je t’aime”
A t’il de la valeur
si “je” n’existe pas ?

Manipulatrice à défaut d’être sincère, son esprit se joue des règles qu’elle instaure pour être aimée. Pourquoi l’amour a-t-il une valeur aussi absolue dans son cœur défait ? Ne pouvait t’elle pas se contenter des bribes d’une perfection élaborée et magnifiée ? Non, cela n’a jamais été possible. Son sourire reflète l’implacable blancheur de son existence, une réflexion fondée. Edelweiss n’existe pas, le Vide s’étend sur les moindres ombres d'humanité qui se débat dans son sein.

Edelweiss hurle sous l’eau, Edelweiss se débat contre le concept même de son être. Perfection étouffante, qu’elle étouffe les autres. Amour prison dans sa jalousie glacée personne ne peut lui échapper. Personne n’a jamais réussi à fuir ses griffes douces et ses cils de requin. Elle y veille entre sa sollicitude et ses rires bien placés, non personne ne doit lui échapper.


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