Elle ne manquait pas de répondant même si certains de ses propos ne faisaient que confirmer tes pensées sur le fait qu’elle n’avait jamais été faite pour le monde blanc, d’ivoire. Bien des individus se seraient offusqués et n’auraient pas fait un tel raisonnement sur le point de vue. Le mal était là et il existait tout simplement surtout lorsqu’on connaissait les objectifs du groupe auquel tu appartenais. Relativiser sur cela, philosopher sur cette vision n’était pas une façon détournée d’embrasser, d’accepter la gangrène et le chaos ? Un tout que tu amenais avec toi, un tout que tu laissais traîner en ton sillage. Elle avait même fini par retourner certains de tes propos concernant son invitation car il y avait une part de responsabilité en chacun de vous. Elle se faisait même taquine en te demandant pourquoi tu n’étais intrusif comme à l’accoutumé mais pensait-elle réellement avoir une main mise sur toi présentement ? Tu savais très bien t’adapter et être le plus déroutant possible et peut être faisais-tu exprès. Elle n’avait dénié t’offrir le verre que tu voulais, du moins te donnant juste le réceptacle sans pour autant t’accorder le fait de te servir.

Elle s’était donc éclipsée dans le salon que tu avais précédemment arpenté alors qu’en ton cas tu te trouvais toujours en cette cuisine. Tu avais fini par saisir la bouteille de vin jetant un bref regard à l’étiquette pour observer le vignoble, tu ne tardas donc à en remplir le récipient qu’elle t’avait donné. Le tout te parlait et de mémoire cela n’était pas un mauvais alcool bien loin des tords boyaux. Tu avais gardé la bouteille en mains alors que tu quittas la pièce pour rejoindre celle où se trouvait mademoiselle, déposant la bouteille sur la table basse de la pièce. Face à elle et séparé néanmoins par l’amas de bois sur lequel reposait le spiritueux tu avais donc dénié lui répondre.

« - Entre ce qu’une personne dit et la réalité il y a parfois un monde. Tu es une joueuse inégale Rose alors venant de ta part cette envie de définitivement savoir ce que tu désires est étrange. »

Car tu avais du mal à accepter le fait qu’elle semblait vouloir jouer avec le feu, ceci étant arrivé avec une certaine spontanéité à tes yeux. Tu étais convaincu qu’elle devait avoir une idée derrière la tête car jamais n’aurait elle accepté d’être potentiellement une simple proie en danger. Elle n’était pas aussi prédatrice que toi, calculatrice et perfide que toi mais on ne se mettait ainsi en danger. La seule logique à cela était qu’elle avait compris ses déviances et décidé d’y faire face… Enfin.

« - Mais qu’attends-tu de cette soirée avec moi ? Qu’est ce qui te rends languissante de l’obscurité et de la nuit ? »

Car il y avait bien une raison qui faisait qu’elle aimait tout cela. Tu avais pu y mettre les doigts dessus à Halloween City mais tu souhaitais qu’elle dise la vérité, qu’elle se prononce sur tout cela. Tu voulais l’entendre de sa voix, de ses mots façonnés par les mouvements de sa langue.

« - Que souhaites-tu réellement là où tu t’es défilée en mon manoir pour totalement satisfaire tes sombres envies. »

Faisant référence au moment aussi déroutant qu’intime vous aviez pu avoir, il te fallait mettre le doigt sur autre chose à défaut de massacrer sa peau de tes griffes.

« - Ou veux-tu d’ailleurs attenter à une vie ? Cela te manque il ? »

Te rappelant du meurtre qu’elle avait commis, tu étais convaincu que tout ceci était frais en son esprit mais à quoi faisait elle le plus référence en parlant de ses macabres envies ?

Il n’y avait eu en réponse à tes propos qu’un certain dédain de sa part. Comme s’il y avait une absence de souvenirs de sa part ou quelque chose qui y ressemble. Tu ne comprenais totalement ce qu’elle voulait dire en parlant de lignes à l’encre noire même si qui sait tu finirais par le découvrir un jour. Elle avait même fini par mettre le doigt sur une chose que tu avais abandonné depuis bien longtemps, le fait de l’appeler par son nom. Tu t’étais toujours amusé de cela, de ce simple détail qui pouvait être des plus agaçants démontrant qui sait une certaine absence de respect. Elle avait cependant fini comme par brouiller sa propre réflexion pour se mouvoir et tapoter une place sur le canapé à ton attention. Les mots s’enchaînant encore et encore pour décrire une situation qui t’avait fait doucement sourire. Les hypothèses qu’elle avait fini par amener t’ayant quelque peu diverti en leur simple énonciation tu ne savais pas laquelle était la plus amusante même si tu en avais déjà omis une. Il t’était impossible de finir par céder en ton cas, campé en tes nocives convictions et néfastes idées. Avait-elle compris que l’intérêt central de tout cela était le fait qu’elle puisse céder elle en premier ?

Tu avais tantôt jeté un coup d’œil à travers la fenêtre pour décrire l’avancée de cette fin de journée, est-ce que l’astre lunaire avait il fini par danser en le ciel ? Une simple information qui n’avait réellement de valeur au final tandis que tu t’étais orienté vers le canapé. Tu avais donc fini par t’asseoir, verre toujours en main. Tu t’étais permis de le porter à tes lèvres de temps à autre pour apprécier le délicieux breuvage. Tête tournée en la direction de ton interlocutrice des plus curieuses il fallait dire. Il fallait dire qu’il était amusant de savoir que tu avais pu la voir en une tenue aussi confortable qu’horriblement lambda mais aussi vêtu en ton manoir d’une façon parfaitement opposée.

« - Moi désirer quelque chose ? Tu n’as toujours pas réellement compris comment je fonctionne j’ai l’impression. »

Un léger rire sur ces mots alors que tu avais laissé ton regard se perdre un peu plus sur la pièce avant de le reposer sur elle. Il y avait cette minutie dont tu faisais preuve, l’attention de ne point lui offrir le moindre contact comme pour briser avec un précédent quotidien. Tu ne voulais lui donner le luxe d’être prévisible tout bonnement.

« - Je suis une personne simple qui aspire à vivre selon ses propres envies, selon sa propre vision des choses. Il n’y a guère plus et guère moins. »

Car cela était une vérité, une vérité avec certaines omissions sans doute. Tu étais aussi complexe que simple et il ne te fallut que très peu de temps pour poncturer tes précédents dires.

« - Il n’y a qu’une subtilité c’est que j’ai tendance à poursuivre mes désirs, mes envies qu’importe ce qu’elles sont. »

Alors qu’indirectement tu te permettais de mettre le doigt sur quelque chose qui la concernait. Tu t’étais un peu plus tourné vers elle pour lui offrir cette subtile pique.

« - À l’opposé de toi qui a le don de museler tes envies pour te penser meilleure même si tu sembles enfin comprendre comment tout fonctionne… Mais passons tu as quand même parfois mené à bien de bonnes actions. »

Tel que le fait de mettre fin à cette vie ou encore de craquer face à une envie aussi singulière que bizarre… L’envie de souffrir.

« - Il n’y a rien qui peut réellement m’attrister Rose, au mieux je ne peux qu’être déçu alors je n’aurai de peine à te raconter mais toi ? Qu’as-tu sur le cœur ? »

Un retour finissant par se faire ouïr en lien aux piques que tu lui avais offert. Il était marrant de savoir qu’elle utilisait les sarcasmes en réponse en plus de vouloir se montrer caustique de par sa nouvelle prise de parole. Il y avait bel et bien quelque chose et plutôt quelqu’un mais cela n’était pas le sujet du soir et tu n’étais pas du genre à avouer quoi que ce soit sur ce sujet. Tu étais de ces individus qui amenaient les sujets qui les intéressaient et qui éventuellement divulguaient le tout de leur plein gré. Un tout qui n’avait rien avoir avec les individus qui s’ouvraient par empathie, pour se soulager ou autres… Tu le faisais en parfaite âme et conscience en ton cas. Sa constatation suivante te fit d’ailleurs doucement sourire une énième fois car elle venait d’énoncer pour ne pas changer une vérité qui la concernait tout simplement. Tu avais certainement le don de la briser, de faire remonter ses pires cauchemars et ses meilleures envies même si elle ne pouvait l’accepter. Il est vrai que tu avais peut-être la sensation de bien trop facilement la connaître car peut être connaissais-tu déjà tous ses problèmes… En si peu de temps tu avais été si intrusif en son existence.

Tu la vis se mouvoir ensuite soudainement alors que tu portais encore et encore le verre à tes lèvres, le vidant bien rapidement aussi de par la qualité de la boisson. Tu avais du mal à saisir son soudain saut d’humeur même si tu n’en étais pas convaincu… Elle avait parfaitement résumé les multiples possibilités pour cette soirée même si tu voulais avant tout écouler qui sait le plus de vin possible, en assumant qu’elle ne possède que de bonnes bouteilles. Tu t’étais dès lors un peu plus tourné vers elle afin de la décrire encore et encore, doigts libres pianotant contre le canapé. Tu observas par la suite sa tasse sur sa remarque avant de donner l’impression de réfléchir. Tu avais un ego bien mal placé parfois mais tu savais aussi nourrir les situations les plus perfides. Tu savais faire sacrifice de ta personne pour le bien de ton idéal, pour savourer le chaos qu’importe sa forme.

« - Tu veux que j’utilise ce terme précisément mais qu’est-ce que cela va apporter ? »

Car tu savais que pour elle c’était un semblant de façon pour avoir le contrôle, pour penser que tout n’était pas en plein dérapage, que tout n’était point que folie. Tu avais malgré tout fini par se rapprocher d’elle, un tant soit peu amusé par sa demande à vrai dire. Tu t’étais permis en parallèle de lever ta main libre pour doucement l’apposer sur la joue libre de la femme à tes côtés.

« - Mademoiselle Jacquet, c’est bien cela que tu veux et pourtant la dernière fois il a fallu tout autre chose pour faire remonter ce qu’il y a de bon en toi. »

Quatre gifles, ni plus ni moins fasse au zèle dont elle avait fait preuve, fasse à la morsure qu’elle s’était permise. Tu n’avais rien de plus à rajouter actuellement car tu distillais ton poison avec parcimonie.

« - Mais je pense que ce soir vous allez être moins violente que la dernière fois ? »

Faisant référence encore une fois à sa morsure de la dernière fois tu te permis même cependant d’appuyer sur un point mais sans sarcasmes pour une fois.

« - Cela était plaisant quand tu étais douce. »

Et en proie à ses démons. Une façon de lui rappeler un bien horrible instant mais à la fois si intéressant et satisfaisant. Tu ne pouvais cacher que le tout fut amusant, plaisant, satisfaisant assez pour savoir jusqu’où elle était capable d’être poussée par ses déviances.

Tu avais peut-être bel et bien cédé le tout premier. Est-ce que le tout fut volontiers au final ? Un énième désir de manipulation plutôt que la satisfaction d’une envie de contact. Tu étais curieux de voir ce que tu allais pouvoir faire avec elle, jusqu’où tout cela allait mener et surtout en réalité ce que Rose avait calculée. Inviter le diable chez soi sans la moindre arrière-pensée, le moindre plan était quelque peu complexe pour ne pas dire suicidaire. En chaque seconde tu te disais qu’elle n’avait pu oublier certains moments dérangeants de vos précédentes entrevues, elle avait toujours tout cela en mémoire en chacune de ses décisions même si tu aurais été amusé de la vérité ne connaissant son pouvoir. Elle ne semblait toujours pas savoir ce qu’elle voulait à tes yeux malgré tout même si elle s’amusait à répondre de par des gestes au contact que tu avais initié. Sa main se perdant auprès de la tienne toujours gantée, un tout dont elle s’était rapidement débarrassée en ses mouvements. Tu n’avais pu retenir un sourire amusé d’ailleurs lorsqu’elle s’était permise le fait qu’elle allait te plaire ce soir. Est-ce qu’elle se rendait compte elle-même de la volatilité de son caractère et de ses envies ?

N’ayant le temps de lui accorder un oui ou un non alors qu’elle s’était éclipsée. Tu ne savais toi-même si tu avais eu le temps de répondre à ses propos. Etais-tu vraiment venu pour le repas dans tous les cas ? Au mieux l’alcool actuellement mais en aucun cas spécifiquement pour un potentiel repas. Tu ne l’avais pas directement suivi à vrai dire, tu étais resté là sur le canapé pour l’instant car après tout n’était-ce pas elle qui ne savait pas tenir en place présentement ?

« - Tu es exigeante entre cette lubie avec ton nom de famille et enfin cette demande sur mon prénom. Pourquoi tu es si accaparée par tout cela ? »

Là où tu ne comprenais toujours pourquoi il y avait une bien grande différence entre le fait d’utiliser son prénom de Rose et celui de Lily en d’autres contextes. Elle avait ses raisons, ses envies profondément ancrées en son être mais tu étais incapable de deviner le pourquoi du comment en tout cela. Cela était au final une problématique peu intéressante à tes yeux mais qui sait passais-tu éventuellement à côté de quelque chose d’intéressant. Tu avais tantôt gorgé ton être du breuvage alcoolisé une énième fois, finissant enfin d’ailleurs par remplir de nouveau ton verre. Tu vins donc quitter le canapé par la suite pour te rapprocher de la cuisine, bouteille en main, tes doigts occupés tantôt aussi par le réceptacle plus personnel.

« - Tu fais de ton mieux pour que je ne te change pas, pour que je ne laisse pas une bien trop grande emprunte sur toi en dehors de tes nuits et pourtant tu cherches comme à faire l’inverse parfois. »

Car tu avais la sensation qu’elle voulait modeler certaines choses qui lui déplaisaient, qu’elle voulait comme mettre la main sur toi en des points. Une revanche qu’elle cherchait sans doute à sa façon… Ou un moyen de se conforter face aux tourments que tu apportais.

« - Tu as idées derrière la tête j’en suis convaincu mais tu ne m’as toujours rien laissé entrevoir hormis ce que tu as dit… Pouvoir savoir ce que tu préfères entre le jour ou la nuit. Comment comptes-tu t’y prendre ? Car je doute forcement que tu vas te contenter de simplement épier mes actions et les juger en cette soirée. »

Te rapprochant quelque peu d’elle là où tu n’avais cherché à effleurer son être au meilleur des cas pour l’instant. Tu voulais qu’elle dise ce qu’elle avait derrière la tête tout bonnement là où elle se contentait de juger tes actes.

Quémandant en un geste la bouteille que tu tenais alors que sa longue tirade ne tarda à franchir le seuil de ses lèvres. Elle s’était mise à nu ce qui eu le don de te satisfaire car en ses propos tu ne décelais pas la moindre fausse parole, le moindre mensonge car même si tu ne pouvais sonder leur profondeur tu connaissais l’abysse qui l’habitait. Elle avait énoncé tant de possibilités qui pouvaient aisément se réaliser même si certaines auraient le don d’en annuler d’autres. Elle venait donc bel et bien de se jeter entre les griffes et crocs du démon que tu étais, une abomination qui semblait avoir un peu de main mise sur ce qu’elle était, sur son être. Tu n’étais pas du genre à ignorer ces possibilités, ce don que tu avais sur sa personne et l’obscurité qu’elle fuyait autant qu’elle désirait. Elle te donnait quelque peu faim mais en une façon bien différente du maigre repas qu’elle préparait actuellement. Il y avait peut-être une envie charnelle certes mais le tout n’était pas le moteur de tout cela, tu avais envie que la beauté qu’elle était se transforme. Qu’elle devienne la plus belle tout comme la plus nocive des plantes, non pas une fleur qui se nourrit simplement d’eau, de soleil mais plutôt d’autres vivants tel les plus belles plantes carnivores.

Rose était une bien belle fleur avec quelques épines mais il lui en manquait tout comme sa teinte se devait de changer. Tu avais donc accepté de lui offrir la bouteille qu’elle avait tant voulu, ton verre toujours en ton autre main. Ton regard ne rencontrant le sien malgré tout alors que tu te trouvais face à elle. Tu étais qui sait pensif car elle avait eu le don d’être directe même en les paroles les pires à avouer.

« - Ma chère Rose ce n’est pas te faire aimer la nuit que je veux… Je veux que tu ne jures plus que par celle-ci. »

Une réponse qui pouvait se faire glaciale lorsqu’on l’analysait. Voulais-tu que Rose devienne comme bien d’autres que tu connaissais ? En ta vision tordue tu faisais cela non pas totalement par divertissement mais plutôt pour son bien en quelque sorte, pour qu’elle ne se contente d’être qu’un pion en ce royaume trop pur. Allais-tu être vile en une certaine façon oui lui accorder ce qu’elle désirait tout bonnement ?

« - Tu aimerais donc que je t’embrasse avec tout ce qui en découle ? Ou tu comptes esquiver comme la dernière fois ? T’enfuir car tu n’avais envie de réellement connaître ce que la nuit peut t’offrir ? »

Tes doigts libres trouvant place contre sa joue pour doucement s’aventurer en sa nuque dans un premier temps. Te faisant tactile même si tu t’étais déjà permis de par le passé de découvrir sa silhouette. Tu étais relativement doux en tes actes jusqu’au moment où tu logeas ta main en sa chevelure. Caressant, jouant avec ses mèches alors que de nouveaux mots furent offerts.

« - Tu ne regretteras rien car tu comprendras que le jour est fade et plein de faux semblants. »

Pourtant à tes lèvres ton verre pour te délecter d’une gorgée de ce vin avant de doucement rapprocher le réceptacle des lèvres de la jeune femme comme pour l’inciter à y boire, partageant.

« - Tu n’es pas qu’un jouet, tu es potentiellement une œuvre en devenir. Je veux que tu deviennes une personne digne, que tu sois une Femme de la pénombre. »

Sachant sûrement comment elle comptait répondre, sûrement préoccupé malgré ses aveux par le repas. Elle avait le don d’esquiver, changer de sujet parfois et cela ne t’aurait étonné en ce moment alors que tu avais conclu ta réponse par cette simple et unique chose.

« - Lily. »

Potentiellement alors qu’elle te corrigeait sur tes propos. Il fallait balayer le doute et cette potentialité ennuyeuse car tu savais qu’elle était encore capable de gâcher le tout, de jeter ses efforts pour devenir une meilleure personne, une personne respectable selon ta perception. Qu’il devait être dur pour elle de savoir ce qu’elle voulait, caractère changeant drastiquement à tes yeux. Rose n’avait rien d’une personne stable en ses désirs, en sa psyché mais ne souhaitais-tu pas faire de la nuit la normalité de son existence ? Tu ne voulais qu’elle ne jure que par celle-ci même si le contraste entre les deux astres semblait avoir le don d’amplifier ses envies nocturnes. Tu ne savais d’ailleurs si elle faisait attention aux détails surtout lorsqu’elle se permit de laisser temporairement trainer sa chevelure en tes doigts pour plus tard repartir à l’assaut de ton second gant et t’en débarrasser. Elle prenait quelque peu les devants alors qu’elle se moquait en quelque sorte de ton insolence même s’il était aussi plaisant de pouvoir ouïr cet aveu de sa part. Tu n’en demandais pas tant et pourtant elle t’avait encore un peu plus offert le fond de sa pensée, à nu volontairement.

Une demande qui te rappelait une bien plus ancienne… Il n’était pas possible pour toi de lui offrir cela, de lui concéder ceci, cette satisfaction même si cela aurait eu du sens. La nuit finissant par l’enveloppe et lui donnant sans guère plus de sacrements toutes ses déviances mais il ne pouvait en être ainsi. Non elle se devait de venir elle-même baigner en l’obscurité, de sa draper de celle-ci volontairement. Elle devait l’adopter avec toutes ses envies, se jeter en un total sacrifice en la gueule du prédateur. Il était bien d’avouer ses envies les plus infâmes car tout ce qui te touchait avait cette connotation mais tu désirais toujours plus gourmand toi aussi. La récompense ne serait elle pas à la hauteur des sacrifices pour Rose au final ?

« - Tu sais que je suis ici pour quelque chose et pourtant tu demandes tout cela avec tant de politesse. »

Avançant sur ces mots vers elle alors que tu avais délaissé sur le plan de travail ton verre. Tu te rappelais du fait qu’elle avait dit que tu n’étais point généreux mais tu aurais pu très bien refuser son offre de venir ce soir. Tu savais juste rendre ta générosité encore plus agréable, plaisante à recevoir. Construire le désir était quelque chose de complexe mais tu prenais volontiers le risque de le voir se tourner en frustration chez elle. Tu étais gourmand en tout, en les gains, l’amusement réfrénant même parfois tes déviances là où tu aurais pu si facilement la cueillir.

« - Pourquoi ne veux-tu pas te plonger en la pénombre de ta propre initiative ? »

Une question si simple alors que tu compliquais le tout en ta nouvelle démarche. Tu t’étais saisi de ses mains les enlaçant des tiennes, doigts serrés auprès de leurs jumeaux féminins pour doucement les porter jusqu’à tes épaules puis plus loin. Tu guidais sa tact au niveau de ta nuque pour lui laisser prendre place en cette parcelle de ton être afin qu’elle décide enfin de s’approprier la nuit.

« - Tu n’as qu’un dernier petit effort à faire car il est clairement plus plaisant de s’avancer en la nuit que de s’y laisser baigner tout bonnement. Ton jugement ne pourra point en être altéré après tout si tu tentes toi-même. »

Tes mains se figeant tantôt auprès de ses hanches alors que tu ne t’étais blotti contre elle néanmoins, atrocement proche sans pour autant céder pour elle. Elle n’avait plus qu’à cueillir son plus profond désir, se saisir du voile nocturne.

Sa réponse ne convenant à ta vision, ce n’est pas ce que tu voulais… Du moins point sous cette forme qui ne pouvait pleinement te satisfaire. Tu doutais du fait qu’elle désirait se montrer agaçante mais tu avais clairement compris qu’elle faisait tout cela en un seul intérêt. Dans l’unique but de ne point s’abandonner de sa totale initiative car il lui faudrait sûrement plus tard quelqu’un à blâmer. Il était si facile de rejeter la faute sur les autres car après tout l’opposé ne voulait pas dire reconnaître une erreur et se flageller ? Accepter ses répercussions. Qu’il était amusant de la voir réagir ainsi alors que ses mouvements trahissaient sans doute une envie plus que latente maintenant là où tu savais qu’elle ne se serait jamais permise un tel contact de par le passé. Tu savais que Rose changeait doucement mais sûrement en une bien funeste direction et tu aurais pu si aisément enfoncer le clou mais ne voulais-tu pas qu’elle le fasse d’elle-même ? Tu te demandais juste combien de temps allait elle résister tout bonnement, des minutes, des heures ou encore des jours au final alors que tu saurais attendre avant de pouvoir enfin savourer une victoire. Définitivement le tout n’était qu’une question de temps là où tu avais su lui insuffler déviance et plus.

Il eut donc un mouvement de sa part alors qu’elle avait ramené à ses lèvres le réceptacle. Le verre qu’elle avait refusé ceci résumant parfaitement votre situation à vrai dire. Tu faisais encore preuve de ta fabuleuse patience alors que tu aurais pu exploser, prendre ce que tu voulais tout simplement. Combien de temps ce petit jeu allait-il durer ?

« - Je te retourne la question car tu ne sembles savoir ce que tu désires mais je crois que tu n’as pas compris ce que je veux. »

Ce que tu souhaitais par-dessus tout alors que tu étais venu te saisir en parallèle de la bouteille de vin toujours ampli. Tu ne désirais avoir une femme alcoolisée entre tes griffes, du moins pas pour l’instant là où ceci aurait pu lui servir d’échappatoire, d’excuser encore une fois. Au diable les demi-mesures, tu voulais qu’elle sombre mais encore et toujours de son initiative. Alors tu reculas doucement d’un premier pas avant de lui tourner le dos le tout s’en suivant d’un léger haussement d’épaules.

« - Je ne vais rien te prendre de ton initiative car c’est tout ce que tu veux pour une raison précise… Peut être que tu pourras te dire que tout cela était de ma faute une nouvelle fois ? Même si au fond tu connais parfaitement tes envies actuelles… Le fait d’être alcoolisé irait dans cette direction aussi… »

S’approprier le tout avec plus d’ardeur avait elle dit ?

« - Dit moi où est ton ardeur à toi ? »

Car tu savais patienter tout bonnement, tu pouvais passer un temps fou avant d’obtenir ce que tu convoitais. Restant malgré tout en cette pièce avant de te rapprocher de la porte de celle-ci pour rejoindre un peu le salon sans y pénétrer, tu patientais te faisant moins tactile en ces derniers moments.

« - Tu dis vouloir gouter la nuit et ses délices mais tu ne veux prendre l’initiative, il faut presque te mâcher le tout alors que le plus grisant est dans le fait d’oser. »

Finissant par te retourner en sa direction, une distance bien plus importante instaurée tu t’étais permis cet ultime commentaire qui en disait long.

« - Je ne te prendrai rien, j’attendrai autant qu’il le faut que tu cèdes et surtout de la façon la plus entièrement consciente ma chère Rose car Lily n’a pas à avoir de regrets. »