Humpff.
CARACTÈRE
Inquiétant.Il a l'aura des gens dérangeants. Le regard froid, vide, porté par un masque livide d'une mélancolie sinistre. Rien n'inspire la sympathie, tout cris à la méfiance quand l'attention se tourne vers la montage de cicatrices. Il intrigue, il effraie. C'est son quotidien même si ce n'est pas ce qu'il est.
Seul.Souvent. Le silence comme ami. Ce n'est pas qu'il n'aime pas la compagnie, c'est qu'il n'a jamais eu que lui. Lui et les regards en coin, des chuchotement dans les ombres et des souvenirs brisés comme un ancrage à sa réalité. Il apprécierait les gens s'il savait comment les aimer.
Inadapté.Il ne parle pas souvent. Il n'engage jamais une conversation. Il n'a jamais grand chose à dire, à croire qu'il ne pense à rien. Certains diront qu'il est distant. Réservé. Ce n'est pas de la timidité, c'est un simple désintérêt. Peu de choses captivent son attention. Alors il écoute. Il observe. Une statue de chaire parmi la foule grouillante. S'il n'était pas si grand. Si imposant, il en serait presque transparent.
Obéissant.Il écoute. On ordonne. Il obéit. Il trouve une certaine simplicité à obéir. Un réflexe rassurant. Il l'a fait toute sa vie. Il le fera dans la mort. Pour un parent. Pour un maître. Qu'importe qui lui susurre à l'oreille, s'il a l'image d'un père, il aura le contrôle d'un monstre.
Instable.Comme une flamme. Changeant. Tantôt calme et paisible, parfois aussi ardent et insaisissable qu'un brasier infernal. La violence et la colère le rongent, elles le consument en silence, tapis dans un coin de son esprit en attendant un instant fatidique. Il éclate comme un orage, impitoyable quand son sang bouillonne dans ses veines. Aveugle et sourd, à ce qui l'entoure, il ne trouve de répits qu'en ravageant le monde.
Brisé.Un esprit et un corps rapiécé. Il assemble les bouts d'une vie en morceaux et construit ses lendemains sur les ruines de ses souvenirs. Cherchant une place, errant sans but si ce n'est cette habitude à survivre.
AVIS SUR LES BRAVE HEARTS Humpff…
Il les trouve bruyants. À s'agiter souvent, et inutilement. Mais ils ont l'avantage d'être un minimum intéressant, parfois même distrayant.
AVIS SUR LES HOLY CROWNS Humpff..
Il les trouve ennuyeux. Blanc. Lisse. Triste comme un paysage enneigé. Mais il sait que sous la plus pure des neiges se cache bien des horreurs.
AVIS SUR LES MASTER PIECES Humpff…
Il les voit à peine, discrets. Nul part et partout à la fois. Ils ont l'avantage d'être discret, d'être changeant. Un minimum intriguant. Un peut trop complexe.
AVIS SUR LES DARK SHADOWS Huuum...
Ils sont comme lui. Monstrueux. Ce qui ressemble le plus à une famille, il y a trouvé sa place. Au milieu de la noirceur sans fin, il les protégera comme s'il était des leur.
En quelle année et où a t-il grandi ? 1893, quelque part en Ukraine. Il voit le jour à Kiev dans une famille de scientifiques. Sa mère décédera dans le courant de sa onzième année, le laissant seule avec un père obsédé par la mort de sa femme. Il emmènera son fils loin de la ville pour s'installer dans un coin de campagne isolé, au cœur d'un grand manoir.
Un souvenir marquant de sa vie d’avant ? Le sourire de son père, celui de sa mère, leurs visages radieux penchés au-dessus de lui alors qu'il ouvre les yeux sur une pièce blanche. La main chaude et douce caressant sa joue alors qu'un baisé délicat est déposé sur son front pourtant marqué de cicatrices encore rouges et fumantes, ses yeux noircis par un pic à glace. Il a dix ans, il leur sourit docilement et se laisse bercer par leurs étreintes et ce sentiment de fierté logé dans sa poitrine.
Comment est-il mort ? Il est mort par amour. Celui d'un fils pour son père. Aveugle de ses défauts et de ses horreurs. Il a donné sa vie pour lui, pourtant mort dans ses bras. Il se laissera mourir dans l'incendie de leur manoir.
Comment a-t-il réagi à son arrivée ? Il a cherché son père. Il ne l'a pas trouvé.
Quelle est sa plus grande peur ? Il a peur de l'orage. Il ne craint pas la mort. Le noir. La folie. La solitude. L'abandon. La tristesse. Ici et ailleurs, elles ont façonné sa vie.
Son objectif à Wonderland ? Servir. Le chaos. L'anarchie. Ce qui ressemble le plus à un chez lui.SECRET INAVOUABLE Il a aidé son père en exhumant des cadavres et les démembrant pour ses expériences. Il a ensuite assassiné une femme pour les besoins de la science. Il défendit son père contre les autorités quand ceux-ci viendront les arrêter et finira par brûler vif dans l'incendie de leur manoir.
Dans l'ombre d'une chambre. Un enfant pleure. Ses mains terreuses serrent le drap blanc maculé de larmes. Il renifle en silence, tend l'oreille aux chuchotements sifflant à travers la porte.
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Ce n'est qu'un gamin… Ce n'est pas sa faute, et puis ils l'ont cherché ces garnements! Ils se moquent toujours de lui simplement parce qu'il est plus grand.. Et différent.La voix douce d'une mère et la chaleur de ses mots.
L'amour lui a déjà crevé les yeux.
Un soupir fend l'air et la voix sévère d'un père vient briser le silence.
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Il aurait pu le tuer.. Le gamin était en sang.Les chuchotements bourdonnent aux oreilles juvéniles et l'enfant essuie ses yeux fatigués d'un revers de manche. Le tissu blanc taché de rouge.
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Il s'est un peu énervé, ça arrive a tout le monde ! Surtout aux gamins de son âge… Les mains sales glissent sur son visage jusqu'à ses oreilles. Elles font taire le monde autour, étouffent les chuchotements devenus trop bruyants.
Pourtant, la colère résonne encore. La lumière froide éblouit son regard. Il la contemple et l'admire comme un soleil perdu à l'horizon. Les yeux dorés glissent sur la table de fer drapé d'un blanc immaculé. Sa main sert celle de sa mère avec un brin d'anxiété. Il relève le nez vers le sourire chaleureux et les lèvres rouges qui viennent se poser sur sa joue.
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Tu as peur mon trésor ?Il la regarde. Il la contemple. Esquisse à son tour l'ébauche d'un sourire quand il hausse les épaules. Une main se pose sur sa tête, elle ébouriffe ses cheveux noirs avec énergie alors qu'une silhouette se dessine à ses côtés. Le regard de son père ancré au sien, il chasse le doute et la terreur d'un simple murmure.
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Tout ira bien.. Et après..
- Après, je serais plus en colère…Le garçon souffle ces mots comme une prière. Une espérance. Il les répète dans sa tête quand l'aiguille approche de son œil, les hurle en silence quand son corps se tend sous la décharge.
Et la colère ne résonne plus.La neige tombe sur le cimetière gris. Elle couvre le monde, voile la mort de son beau manteau blanc. Il a déposé une rose rouge sur le cercueil de bois. Ses yeux d'or perdu dans ce qui reste d'un père. Accablé par la douleur, brisé par le chagrin. Sa main attrape la sienne en silence. Il cherche la chaleur sans la trouver.
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Tu es triste ?Les mots lui font relever le nez. Il le regarde. Hagard. Confus. Ses mots se bousculent dans sa tête, mais aucun ne franchis ses lèvres. Il hausse alors les épaules, contemple encore la rose rouge sur son lit blanc. La tristesse le ravage et la colère gronde un peu. Il serre la main froide dans la sienne. Il s'en briserait les os.
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Ne t'en fais pas mon grand… On la ramènera… Tout ira bien.. Il acquiesce d'un signe de tête et ferme les yeux sur le monde froid. Tout ira bien. Au fond de lui il sait, tapis dans son cœur, dans l'ombre de ses sentiments.
Elle sera toujours un peu-là.Le manoir se dessine dans le noir. Silhouette lugubre aux lumières vacillante. Il le contemple au cœur de la nuit. Le détail un instant alors qu'une voix résonne brusquement.
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Frank! Il ne faut pas rester ici.. Dépêchons-nous..Le jeune homme se redresse, il toise le monde de son regard vide et se détourne enfin. Ses yeux glissent sur les tombes vides. Les corps allongés sous le drap noirci. Il les recouvre grossièrement et se voile à son tour, pressant le pas au côté du convoi, guette les ombres au milieu de la nuit. Les yeux perdus accrochent ceux de son père. Les siens brillent d'espoir quand il sourit.
Personne ne viendra arrêter leur folie. Il est assis dans une chambre sombre. Son corps courbé comme s'il portait le poids du monde. Sur sa peau, se dessinent des cicatrices de tout âge. Témoins de ses colères, de ses traitements. D'un amour éternel pour un père perdu depuis trop longtemps. Pourtant, le jeune homme sait qu'il lui offrira sa vie. Jusqu'à sa dernière goutte de sang. Son corps et son âme. L'un comme l'autre, morcelé par le temps.
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Elle arrive…La voix fatiguée, il soupire longuement quand on frappe à la grande porte en bois. Son corps se redresse machinalement alors qu'il glisse vers la fenêtre trouble. Ses yeux contemplent la silhouette fine et les cheveux blonds d'une jeune fille aux lèvres rouges. Sa robe blanche danse sous la brise alors qu'elle frappe encore contre le bois humide.
Son regard se vide et ses yeux se tournent vers ceux de son père. Terne et froid. Il chuchote pourtant avec chaleur au creux de son oreille.
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Tu sais ce que tu dois faire… Ta mère sera tellement fière.Il acquiesce en silence. Ravis son père qui sourit encore, un éclat vif au fond des yeux quand il les pose sur son fils alors qu'une main glisse contre sa joue avec une tendresse tant espérée. Le jeune homme quitte la pièce. Il descend les escaliers de pierre et ouvre la porte grinçante sur le sourire innocent d'une jeune fille condamné.
Pas un bruit quand il lui ouvre le crâne.
Du rouge tâchant ses mains. Souillant son âme.Les flammes dansent au milieu de la nuit. Elles avalent le monde et la vie. Noircissent le ciel et voilent la lune. Au milieu des cendres, les cris s'élèvent.
Monstres. La colère gronde et ravage le monde. On amène la mort sous toit à coup de torches et de poudre. Le bruit des balles résonne comme des coups de tonner. On vient pour lui. Pour eux.
Ces Monstres. Un père incompris et un fils bien trop dévoué. Il a retenu les hommes loin des portes, mais la vengeance et la fatalité ont balayé ses efforts et brisé son monde.
Enfermé dans le laboratoire, la fumée encombre ses poumons et salie ses cheveux. Il n'a pas fui. Il est resté. Le corps livide de son père solidement pressé contre le sien, ses grands bras abîmés comme seul bouclier. Il l'étend sur le drap blanc dans un geste délicat. Autour d'eux la chaire brûle.
Un dernier souffle porté par un regard tendre quand la main froide se pose sur la joue triste de son fils. L'homme sourit, le sang maculant son corps, là ou les balles ont percé sa peau. Il souffle quelques mots en fermant les yeux sur le monde.
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Ils n'ont pas compris… Si nous avions eu plus de temps..Sa voix se brise dans une toux sèche, son esprit s'échappant lentement quand ses yeux détaillent le visage de l'enfant devenu grand, glissent un instant sur la pièces macabres et ces corps sans vie.
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Je vais enfin là retrouver… Depuis tout ce temps… Ne t'en fais pas.. Tu la vois aussi…Il s'en va à son tour, le regard vide de vie, un sourire pourtant paisible.
Il le contemple. Le fils abandonné. Seul dans sa tristesse, pourtant, aucune larme ne vient rouler sur sa joue. Ses yeux dorés détaillent le visage serein, son front glissant contre celui de son père alors que le monde s'effondre et que les flammes dévorent le monstre.
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Tout ira bien…Un dernier souffle pour marquer la fin d'un supplice un peu trop long. Un soulagement quand il sourit à son tour.
Libéré de son existence
Tout est fini.Tout recommence.